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Les suites du "sit-in" du Groupe d'action qui dénonce le manque de places pour personnes handicapées de grande dépendance (GAMP)

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 147 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 28/10/2015
    • de DAELE Matthieu
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le GAMP (le Groupe d'action qui dénonce le manque de places pour personnes handicapées de grande dépendance) organisait le lundi 19 octobre un sit-in devant le cabinet de Monsieur le Ministre.

    Quelles réponses a-t-il pu apporter aux revendications du GAMP ? En termes budgétaires, quels moyens supplémentaires seront dégagés ?

    En réponse à ma dernière question à ce sujet, Monsieur le Ministre avait principalement évoqué le plan Autisme, mais j'aimerais l'entendre plus précisément concernant le plan Grande dépendance et sa mise en œuvre concrète.

    Déjà sous la précédente législature, un état des lieux des besoins en solutions d'accueil et d'hébergement devait être réalisé préalablement à la mise en place de ce plan. À ce stade, il n'y a toujours pas de cadastre. Il y aurait lieu d'avancer à ce niveau.

    En ce qui concerne le plan Autisme, n'y aurait-il pas lieu de se calquer sur le modèle de prise en charge flamand qui a reconnu l'autisme comme handicap et non plus comme maladie mentale d'origine psychologique, depuis bien plus longtemps qu'à Bruxelles et en Wallonie ? Quelle est votre position à ce sujet ?
  • Réponse du 10/11/2015
    • de PREVOT Maxime

    Ce n’est certainement pas dans le cadre d’un sit-in qu’on peut analyser les revendications d’un mouvement citoyen, les aspects liés à l’émotion du moment prenant souvent l’ascendant. Les représentants du GAMP seront donc entendus dans les prochaines semaines par mon cabinet pour discuter de leurs attentes.

    En ce qui concerne les moyens financiers, je peux déjà annoncer que j’ai décidé d’axer deux appels à projets relatifs à l’infrastructure des services d’accueil et d’hébergement à la création de places supplémentaires spécialement dédicacées à des publics spécifiques :
    le premier portera sur les personnes autistes
    le second sera axé sur les personnes présentant un double diagnostic.
    Je rappelle également que l’appel à projets 2014 qui vient de se clôturer portait sur le vieillissement, mais également sur le polyhandicap.

    L’AWIPH travaille activement depuis 2012 à la réalisation d’une liste d’attente unique en ce qui concerne les services d’accueil et d’hébergement pour adultes. Le principe de cette liste est d’être un outil informatisé en forme de listing de noms des personnes adultes en recherche active et en attente réelle d’une solution d’accueil et d’hébergement. Le projet a été conceptualisé dans le courant de l’année 2013 et a obtenu un accord de principe de la Commission de la Vie privée. Les contacts avec cette Commission doivent néanmoins être réactivés dans les mois à venir en fonction de l’avancement du projet. En effet, à l’heure actuelle, le travail d’informatisation de la liste unique est en cours et l’outil devrait être partiellement utilisable pour mai 2016.

    Je précise que la liste unique n’a pas pour vocation de résoudre la problématique du manque de places, mais d’être un outil visant, d’une part ; une gestion plus efficiente de l’offre et de la demande au bénéfice de tous (usagers, familles, services, administration) et, d’autre part, d’obtenir des données statistiques pertinentes concernant les demandes réellement en attente.

    En ce qui concerne le modèle flamand, nous n’avons pas voulu foncer tête baissée dans cette direction et nous calquer sur celui-ci, tout simplement parce qu’il ne fait l’unanimité ni auprès des associations de parents ni auprès des professionnels. Il ne s’agit plus d’opposer handicap et approches psychologiques. Toute démarche univoque engendre de l’exclusion. Ainsi, la création d’écoles de type 9, bien qu’elle veuille effectivement aider les enfants autistes, entraînerait une nouvelle ségrégation et une stigmatisation de ces enfants, ce qui va à l’encontre des modèles d’inclusion et est en porte-à-faux avec les recommandations de la convention de l’ONU.

    Nous continuons donc, avec l’ensemble des acteurs de terrain et avec les associations représentant des familles, à réfléchir à la meilleure prise en charge de ce public spécifique et si difficile à appréhender dans sa diversité.