/

Les logiciels libres dans l'administration wallonne

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 29 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/10/2015
    • de HAZEE Stéphane
    • à LACROIX Christophe, Ministre du Budget, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Voici quelques mois, le collègue de Monsieur le Ministre, le ministre de l'Économie, a félicité Sébastien Jodogne, chercheur à l'Ulg, pour la distinction qu'il a reçue de la part du prestigieux MIT de Boston pour son logiciel médical. Cette distinction est reconnue internationalement comme étant la plus haute distinction en terme de logiciel libre.

    Le logiciel libre est un modèle très intéressant surtout pour une région qui désire effectuer une transition vers un modèle économique circulaire. En effet, le logiciel libre, considérant le caractère ouvert de son code, peut faire l'objet de modifications et surtout de mise à jour ou d'adaptation par n'importe qui.

    C'est une caractéristique qui permet aux utilisateurs de ces logiciels d'être plus libres et de ne pas dépendre d'une entreprise en particulier, ni de sa situation. Cela offre plus de flexibilité aux utilisateurs. Cette caractéristique est particulièrement intéressante pour les administrations et les institutions publiques, y compris au niveau local. Le logiciel libre est par ailleurs plus qu'intéressant démocratiquement et éthiquement.

    La Déclaration de politique générale 2014-2019 n'évoque malheureusement pas l'utilisation des logiciels libres dans les institutions publiques.

    Monsieur le Ministre peut-il nous indiquer quel est l'état de l'utilisation des logiciels libres au sein du SPW et plus généralement au sein des services publics wallons ?

    Quelles sont les initiatives qu'il a prises afin d'encourager le SPW et plus généralement les services publics wallons, à utiliser les logiciels libres ?
  • Réponse du 23/11/2015
    • de LACROIX Christophe

    Depuis plusieurs années, les logiciels libres occupent une place privilégiée dans l’environnement informatique du SPW. En effet, une proportion importante de son infrastructure informatique est équipée d’outils open source :
    - Système d’exploitation Linux pour la plupart de nos serveurs d’hébergement applicatif
    - Sites web hébergés sur des composants libres : Apache, Liferay, Drupal
    - Développements informatiques réalisés à partir de modules supportés par la communauté libre : JBoss, Java, Spring, Activiti, PHP
    - Navigateur web Firefox installé sur les 9000 PCs du SPW.

    Nous mettons également en œuvre ce type d’outils dans des domaines plus orientés « applications métier » sous la condition de les accompagner des marchés de support adéquats :
    - Gestion électronique de document : Alfresco
    - Génération de rapports et informatique décisionnelle : Talend, Birt

    Ces logiciels libres sont utilisés majoritairement dans les domaines dans lesquels ils ont vu le jour, à savoir les solutions techniques transversales essentiellement orientées « infrastructures » et services IT (systèmes d’exploitation, serveurs web, serveurs applicatifs internet, …). C’est dans ces domaines qu’ils sont les plus mûrs, les plus aboutis et peuvent sans conteste rivaliser avec des produits équivalents d’acteurs commerciaux.
    Notre stratégie vis-à-vis de l’open source peut être qualifiée de pragmatique, globale et prudente :
    * Pragmatique. Il est difficile pour le SPW d’assurer de manière proactive une importante veille technologique sur tous les produits open source existants. Lorsqu'un projet, un développement ou une activité informatique nécessite l'utilisation d'un progiciel, nous étudions systématiquement l'option open source. Nos sous-traitants en développements ont contractuellement l’obligation d’en faire autant.
    * Globale. Dans le cadre de l’examen des solutions open source, il ne faut pas se contenter uniquement de l’aspect souvent gratuit du produit (à l’achat en tout cas) et des standards qu'il doit respecter obligatoirement, mais en analyser toutes les caractéristiques (notamment son niveau de maturité et de complétude), tous les coûts (notamment les coûts de paramétrisation, de support, de formation et d’intégration avec d’autres outils) et toutes les contraintes (notamment qui et à quelles conditions pourra fournir du support en cas de besoin, existe-t-il une offre de formation, …).
    * Prudente. Compte tenu du volume important des activités informatiques, de l'outsourcing important des prestations informatiques, du nombre limité de ressources techniques internes et du fait que le développement d’applications par ces ressources internes n’est pas aujourd’hui à l’ordre du jour, l’obligation absolue de continuité des services à offrir aux utilisateurs impose de n’opter pour le libre que lorsque les garanties de services sont suffisantes.

    Ces principes sont décrits comme d’application dans nos documents de référence (catalogue des progiciels, standards d’hébergement et de développement) et intégrés dans tous nos cahiers des charges informatiques.

    Dans notre vision pragmatique de l’utilisation des outils libres, nous veillons à conserver au maximum une indépendance vis-à-vis des technologies propriétaires. Ainsi, le DTIC au sein du SPW a formalisé ces recommandations dans un ensemble de documents qui sont mis à disposition de ses collaborateurs et prestataires intervenant en sous-traitance.
    De nouvelles initiatives sont en cours pour augmenter l’empreinte open source au sein du SPW :
    - Intégration dans nos standards de la base de données PostgreSQL comme alternative au logiciel propriétaire Oracle ;
    - Élaboration d’une nouvelle solution de gestion des utilisateurs et de leur sécurité d’accès aux outils informatiques, basée sur la solution libre OpenAM.