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L'élevage porcin, activité de plus en plus rare au sud du pays

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 62 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 28/10/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    L’élevage porcin est en effet mis sous pression par la grande distribution, mais pas que la grande distribution.

    Il faut également tenir compte d’éléments au niveau mondial, l’embargo russe ou les discussions sur le libre-échange des produits. La grande distribution, estime quant à elle pouvoir fixer le prix en fonction des consommateurs.

    Et pourtant, elle pourrait jouer un rôle en Wallonie, si elle s’engageait à acheter en grande partie de la production wallonne. Malheureusement on retrouve très peu de viande de porc fraîche wallonne dans les rayons des grandes chaînes, quelques dizaines de producteurs travaillent avec elles pour des produits transformés, mais c’est très loin d’être suffisant. Est-il imaginable que le Gouvernement wallon invite les distributeurs et les producteurs à se mettre autour d’une table pour négocier un accord relatif à la promotion des produits d’origine wallonne ou de labéliser cette viande par un certificat d’origine permettant au consommateur de faire un choix en fonction de l’origine de la viande ?

    Pourquoi les éleveurs de porcs sont-ils contraints de diversifier leurs activités ?

    Pour survivre, ce n’est plus rentable. Il faut se diversifier à la culture, l’élevage, le logement à la ferme, et s’ouvrir à la clientèle locale.

    Il est aussi très facile d’aller chercher des porcs industriels ailleurs et c’est toujours problématique de construire une exploitation porcine pour des raisons de permis d’environnement, d’odeur, etc.

    Malheureusement, les jeunes qui veulent se lancer ne comblent pas les départs à la retraite.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre concernant la production de viande porcine ? S’agit-il d’une filière qui peine à être rentable ? Quelles en sont les causes ? Est-ce dû à l’embargo russe, aux changements des modes de communication, aux contraintes sanitaires et /ou environnementales à l’attitude de la grande distribution ou à d’autres facteurs ?

    Les agriculteurs concernés cherchent évidemment à échapper à la faillite par la diversification de production, le logement à la ferme, ... En théorie, c’est possible, mais il y a des obstacles et des freins.

    Dans quelle mesure le Gouvernement wallon pourrait-il aider les producteurs de viande porcine dans leur recherche de solutions ?
  • Réponse du 18/11/2015
    • de COLLIN René

    Quelques éléments complémentaires à ma réponse à la question orale de l'honorable membre en Commission de l’agriculture et du tourisme du 16 novembre 2015. Les derniers chiffres transmis par la Commission européenne confirment la situation critique du secteur porcin. Le ralentissement attendu des abattages n’est pas encore d’actualité, ce qui aggrave la surabondance de l’offre. Quant aux prix, déjà largement inférieurs aux moyennes historiques, ils continuent de baisser et les prévisions n’annoncent aucun redressement avant le second trimestre de 2016.

    Les seules bonnes nouvelles proviennent des exportations, dont le marché européen dépend toujours très largement. Bien que la part de nos exportations vers la Russie se soit considérablement réduite (de 25 % en 2013 à 0,5 % aujourd’hui), il apparaît que les effets de l’embargo ont été compensés vers d’autres destinations, comme la Chine et la Corée du Sud.

    L’élevage wallon est en baisse constante, et sur le plan micro-économique, les suivis de comptabilité montrent une baisse de 35 % de 2012 à 2014 de la marge par porc engraissé.

    Face à ce marasme, le rôle de la distribution reste cependant crucial, et les développements récents montrent que la Concertation belge de la chaîne agroalimentaire peut trouver des accords pour un retour plus équitable vers les producteurs.