/

L'état des piscines en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 64 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/10/2015
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Il y a quelques mois, j'interrogeais Monsieur le Ministre sur une éventuelle intercommunalisation des piscines. Aujourd'hui, je souhaiterais faire le point avec lui concernant nos piscines en général.

    Comme il le sait, il y a près de 150 piscines en Wallonie. Cependant, la plupart d'entre elles ont été construites à la fin des années 1970. Elles sont donc aujourd'hui très vétustes. La majorité d'entre elles doit subir de lourds travaux de rénovation, parfois même un lifting complet, je pense notamment à la piscine Hélios à Charleroi. En conséquence, elles doivent fermer leurs portes, et ce, pour une très longue durée, comme ce fut le cas pour la grande piscine carolorégienne, mais aussi dans ma commune, Anderlues, où la piscine est fermée depuis plus de dix ans !

    L'annonce de cette fermeture a bien évidemment posé de nombreuses difficultés pour les écoles avoisinantes qui y organisaient leur cours de natation hebdomadaire. Une situation qui n'est pas nouvelle, puisque le prédécesseur de Monsieur le Ministre avait déjà, en 2010, lancé un plan piscine qui devait rénover complètement onze de nos piscines wallonnes, et ce, pour un montant de 9,2 millions d'euros.

    Par ailleurs, ledit plan prévoyait la construction de neuf nouvelles installations pour un montant s'élevant à 22 millions d'euros. Cinq ans plus tard, qu'en est-il de ce plan piscine ? Où en sommes-nous, car, Monsieur le Ministre le sait sans doute, l'une des conséquences de cette problématique est que les enfants ne vont parfois plus à la piscine, car celles situées aux alentours de leur établissement scolaire sont fermées, ce cours étant pourtant obligatoires et inscrits au programme de la Fédération Wallonie-Bruxelles ? Quelles sont donc les piscines construites et rénovées ? Où en est le budget qui lui est inhérent ? L'échéance des travaux est-elle relativement bien respectée ?
  • Réponse du 12/11/2015
    • de COLLIN René

    Sur les 92 installations éligibles aux subsides de rénovation et construction en Wallonie en 2009, 61 infrastructures ont bénéficié d’un sérieux lifting pour un montant avoisinant les 60 millions d’euros. Cet effort a donc été considérable, mais il reste néanmoins de sérieux investissements à réaliser.

    Une étude sur le parc wallon est en cours au vu des objectifs liés aux piscines (apprentissage de la natation dans le cadre scolaire, promotion d’une pratique sportive et ludique ouverte à tous les publics, outil de revalidation,…). Elle permettra de vérifier l’impact des efforts consentis ces cinq dernières années sur nos installations.

    Ce cadastre suit le canevas suivant :
    - leur état actuel,
    - l’évaluation chiffrée des travaux potentiels,
    - l’analyse de leur position géographique par rapport aux utilisateurs potentiels et plus particulièrement les écoles,
    - un état des lieux pour améliorer la performance énergétique des piscines,
    - un cadastre connexe des piscines privées accessibles au public, y compris les piscines propriétés d’entités scolaires.

    L’objectif d’un tel outil est clair : prioriser et échelonner dans le temps les investissements de manière pertinente.

    Déjà à ce stade, le cadastre des piscines a mis en évidence qu’une intervention sur l’isolation des bâtiments et le passage à la technologie LED pouvait générer, outre une réduction annuelle d’émission de CO2 de 55.000 tonnes, au minimum une diminution de coût d’utilisation des piscines de 193 millions d’euros en 20 ans, ce qui est essentiel au moment où les pouvoirs locaux peinent face à l’entretien coûteux de leurs anciennes infrastructures.

    Complémentairement au cadastre, le SPW Infrasports, en collaboration avec l’Association des Établissements sportifs (AES), a été chargé d’une mission d’identification :
    - des nouvelles pistes technologiques les plus en corrélation avec nos objectifs budgétaires et nos soucis de durabilité ;
    - des méthodes de contrôle pertinentes sur l’opportunité et la proportionnalité des travaux envisagés.

    La gestion communale de ces centres devient trop coûteuse pour être portée par des communes seules. Elle entraîne une série de questions légitimes sur le recours aux tarifs différenciés, et laisse fermer de plus en plus de centres aquatiques faute de moyens. À cet égard, différents modèles de gestion seront présentés et proposés afin d’éclairer les pouvoirs locaux sur les opportunités s’offrant à eux. Un colloque sera d’ailleurs organisé le 25 novembre prochain à Charleroi sur cette thématique.

    À cet égard, il y aura lieu de promouvoir activement les projets pluricommunaux ou encore les partenariats-publics-privés. Ce dernier modèle est déjà existant dans les communes de Mons et de Braine-le-Comte, ces deux communes ayant en effet confié à une société privée la conception-réalisation-gestion de leur projet. La commune de Jodoigne concrétise en ce moment un projet similaire avec l’appui de l’Intercommunale du Brabant wallon.

    Notons également que les services d’IDEA – Intercommunale de Développement Economique du Hainaut – ont mis sur pied un modèle pour encadrer intelligemment ce type de projet.

    Dans ce cadre, il faut aussi s’intéresser à la rentabilité économique des piscines, dont on sait qu’elle est très difficile à atteindre. Plus aujourd’hui encore qu’hier, pour être rentable, différents partenaires doivent pouvoir s’associer et réfléchir à une infrastructure disposant d’opportunités commerciales (sauna, hammam, espace ludique,…) élargissant l’offre pour s’assurer une demande conséquente.

    Le SPW finalise avec le recours de l’expertise sportive de l’Adeps et de la FFBN (Fédération francophone de Belgique de natation)  les points suivants :
    * analyse du plan dans le cadre du plan carbone européen,
    * cahier des charges type sur base des différents modèles de financement,
    * plan de formation à l’entretien,
    * définition d’un nouveau canevas sécuritaire.

    En outre, l’année 2016 doit être utilisée pour trouver des sources de financements supplémentaires à celle régionale en tentant d’aller chercher des budgets dans des structures d’investissement notamment pour des travaux d’économies d’énergie.

    Toutefois, indépendamment de ce plan, j’ai déjà pu débloquer près de 7 millions d’euros pour les Piscines d’Ath, Colfontaine, Dour, Virton, Courcelles et Waremme. D’autres projets sont soumis à mon analyse à l’heure actuelle et je ne manquerai pas de faire connaître mes arbitrages le plus rapidement possible.