L'implication de la Wallonie dans la mise en oeuvre du service citoyen

• Session : 2015-2016
• Année : 2015
• N° : 154 (2015-2016) 1

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• Question écrite du 30/10/2015

  • de PREVOT Patrick
  • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine
  
  Le Groupe socialiste de la Chambre a organisé le mois dernier au Parlement fédéral une journée d’études ayant pour thème « Le service citoyen, quels enjeux, quelles perspectives ? ».
  
  Si tous les intervenants présents semblaient plutôt favorables à l’idée d’un service citoyen entendu comme un service civil, volontaire, universel, accessible à tous les jeunes et consistant à exercer une tâche d’intérêt général dans les domaines associatifs divers et variés, des difficultés semblaient se dessiner au niveau de sa mise en œuvre.
  
  En effet, la concrétisation de cette proposition suppose une collaboration de tous les niveaux de pouvoirs avec la mise en place d’un dispositif transversal et cohérent. L’Etat fédéral devra notamment intervenir pour définir le statut juridique, fiscal et social des jeunes qui souhaitent s’investir dans ce service citoyen. Les Communautés devront quant à elles préciser le contenu de cette forme d’engagement.
  
  Enfin, il faudra également faire appel aux Régions pour déterminer notamment les secteurs et les domaines dans lesquels s’intégrera ce nouveau concept de service citoyen.
  
  Quel est l'avis de Monsieur le Ministre sur la question ?
  
  Quel rôle précis pourra jouer la Wallonie dans la mise en place de ce service citoyen ? Sa mise en place sera-t-elle une priorité ?
  
  Un représentant de la plateforme est également intervenu pour proposer de mettre sur pied une table ronde et jouer le rôle de facilitateur de dialogue.
  
  Qu’en pense Monsieur le Ministre ?
  
  Serait-il disposé à répondre favorablement à cette invitation et collaborer à la mise en place du service citoyen ?

• Réponse du 23/11/2015

  • de PREVOT Maxime
  
  Le Service Citoyen n’est sans doute pas la panacée. Mais il offre des intérêts multiples. L’objectif du Service Citoyen est de permettre à un jeune d'acquérir des compétences de base, sociales et professionnelles afin de mieux trouver sa place dans la société et d'exercer sa citoyenneté de manière active. En d’autres mots, la principale finalité du service citoyen est d'organiser la transition des jeunes vers la vie active dans une perspective d'insertion socioprofessionnelle par le développement de la citoyenneté. Il peut aussi viser et permettre à (re)mobiliser des jeunes précarisés, à leur offrir un soutien en matière d'intégration sociale, étape préalable à une insertion professionnelle.
  
  Différents dispositifs existent déjà près de chez nous. Citons entre autres exemples le service civique français ou encore le service national italien. Des expériences sont également en cours à Bruxelles.
  
  L'honorable membre le signale, le statut des jeunes en service citoyen doit être consolidé. Différentes propositions de loi ont été déposées ces dernières années, mais elles n’ont pas encore abouti. Je sais que le travail se poursuit. Je suis bien entendu favorable à la mise en place d’un dialogue entre les différents niveaux de pouvoir.
  
  Mais sans attendre, je souhaite aller de l’avant et soutenir une expérience qui puisse se mettre en place en Wallonie. Un projet a d’ailleurs été déposé dans le cadre du Fonds Social Européen, plus précisément via l’initiative emploi jeunesse. Il s’intitule : ‘Le Service Citoyen : programme de transition inclusive des jeunes NEETs vers la vie active’. Nous verrons s’il sera retenu dans le cadre de la sélection opérée par la Task Force d’experts indépendants. Quoi qu’il advienne, j’ai décidé de m’engager en proposant de financer pour un premier groupe des expériences de service citoyen. Le projet prévoit pour les secteurs de l’action sociale et la santé de mettre en place pour vingt jeunes un service citoyen en 2016. En fonction de la sélection du projet dans le cadre du FSE, l’expérience pourrait être amplifiée à partir de 2017. Je sais par ailleurs que d’autres Ministres wallons sont également prêts à franchir le pas. Des contacts ont lieu en ce sens avec le directeur de la plateforme pour le service citoyen. Dès cette année 2015, j’ai décidé de consacrer un budget pour permettre le démarrage du projet.
  
  De manière plus précise, mon ambition est que le Service Citoyen développe des actions alternatives et novatrices visant à favoriser l'acquisition de compétences sociales, professionnelles et citoyennes pour des jeunes issus de tous horizons. La priorité doit être orientée vers des jeunes désaffiliés, fragilisés, discriminés, handicapés et/ou peu diplômés. Conformément à la philosophie du service citoyen, ceux-ci s'engageraient donc dans des activités de services à la collectivité. Il est prévu qu’ils reçoivent des formations hebdomadaires ainsi qu'un accompagnement personnalisé et un tutorat. Le programme, qui développe les principes pédagogiques de l'alternance en proposant hebdomadairement 4 jours de missions dans un milieu professionnel et 1 jour de formation/réflexivité sur les expériences vécues, doit permettre de (re)mobiliser ce public cible vers la vie active. Un suivi individuel et des guidances en amont, pendant et après le Service Citoyen, ainsi que l'inscription du programme dans une logique partenariale (avec les organismes d'accueil, le FOREm, …) organisent les relais vers la reprise de formation, d'apprentissages, de stages ou d'accès à l'emploi.
  
  Le Service citoyen serait organisé en promotion de 20 jeunes issus de tous horizons.
  
  On peut encore noter, qu’à Bruxelles, les promotions de jeunes en Service Citoyen sont composées de :
  - 61 % de jeunes faiblement scolarisés (sans diplômes d’études secondaires supérieures) ; 30 % sont moyennement scolarisés
  - 80 % de jeunes en recherche d'emploi
  - 55 % des jeunes sont d’origines étrangères non européennes.
  - Un tiers d’entre eux émargent du CPAS.
  - 10 % des jeunes relèvent de situation de handicaps, de parcours judiciaire et/ou psychiatrique.