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L'accueil des personnes handicapées en grande dépendance

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 155 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 30/10/2015
    • de ONKELINX Alain
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Lundi dernier, une action était organisée par une association de parents d'autistes devant votre cabinet afin de dénoncer le manque de places d'accueil en Wallonie pour les handicapés très dépendants.

    Les enfants atteints d'un handicap et leurs familles sont confrontés à des problèmes importants qu'il est nécessaire de minimiser en leur offrant un accompagnement et un hébergement de qualité.

    Parmi les revendications, l'association dénonçait la faiblesse des résultats du plan Grande dépendance et le manque d'effets du plan Autisme, repris dans la DPR, et pour lequel les grandes lignes d'orientation furent annoncées en avril 2015.

    En juin dernier, en réponse à mon collègue M. Courard, Monsieur le Ministre confirmait que ses services travaillaient à la finalisation du plan Autisme annoncé dans la DPR en précisant que les premiers effets du plan ne seraient visibles qu'à partir de 2016.

    Qu'en est-il aujourd'hui ? Le plan Autisme est-il en voie de finalisation et quelles mesures celui-ci contient-il ? Dans la négative, Monsieur le Ministre peut-il annoncer un échéancier des différentes étapes que celui-ci doit encore franchir ? Comment envisage-t-il de répondre au manque de places pour l'accueil de personnes handicapées et, plus spécifiquement, celles en situation de grande dépendance ?

    Quelles sont les conclusions du groupe de travail autisme institué au sein de l'AWIPH, qui était chargé de rendre ses conclusions pour septembre ? Monsieur le Ministre a-t-il une estimation du nombre de places demandées et restées sans réponse ?
  • Réponse du 23/11/2015
    • de PREVOT Maxime

    J’ai effectivement rencontré et écouté les parents d’enfants en situation de grande dépendance lors du sit-in du 19 octobre. L'honorable membre imagine cependant aisément que ce n’est pas dans le cadre de ce type de manifestation qu’il y a un réel échange constructif, l’émotion prenant clairement et humainement le pas sur la réflexion.
    J’ai donc proposé que des membres de mon Cabinet rencontrent la porte-parole (responsable du mouvement GAMP et d’InforAutisme) accompagnée, si elle le souhaite, de quelques représentants du groupe dans un climat moins tendu.

    En ce qui concerne la Grande Dépendance, je tiens à rappeler que le budget cas prioritaires de l’Agence Wallonne pour l’Intégration des Personnes handicapées a été augmenté de 2.300.000 euros pour la seule année 2015 permettant ainsi la résolution de 115 situations individuelles pour des personnes handicapées prioritaires en situation d’urgence.
    Un appel à projets en infrastructure pour 5.000.000 euros a également été lancé en cette fin d’année 2015 avec pour objectifs :
    - l’adaptation des bâtiments résidentiels ou d’accueil de jour pour personnes handicapées afin de tenir compte des difficultés liées au vieillissement de ces publics
    - et le renouvellement partiel de la domotique dans les services d’aide aux activités de la vie journalière. Dans ces services, ces technologies sont essentielles pour assurer la sécurité des bénéficiaires.
    D’autre part, la Grande Dépendance ne se limite au monde du handicap, le secteur des personnes âgées est également concerné et la mise en place au 1er janvier 2016 de l’Agence wallonne de la Santé, de la Protection sociale et du Handicap devrait permettre d’avoir des réflexions plus transversales.
    De plus la mise en place de l’assurance autonomie prévue au 1er janvier 2017 est un élément prépondérant dans la prise en compte des soutiens nécessaires pour les personnes de grande dépendance. Cette assurance devrait permettre de venir en aide aux personnes en situation de dépendance, et ce quel que soit leur âge en créant de nouveaux services prestataires (aides ménagères, familiales sociales,…).

    Comme le souligne l'honorable membre, le 2 avril dernier, je donnais les grandes balises autour desquelles s’articuleraient le plan Autisme tout en signalant par ailleurs que ces lignes directrices étaient susceptibles d’être modifiées en fonction des rencontres organisées et des avis d’associations de parents et de professionnels qui seront collectés.

    Dès le départ, j’ai annoncé que le chantier était vaste, car les interlocuteurs à concerter sont nombreux et que le plan Autisme sortirait à l’été 2016. En effet, si l’on veut mener des actions cohérentes et coordonnées afin qu’elles soient le plus efficientes possible, il est nécessaire d’avoir une vue d’ensemble des besoins.

    La première étape des concertations (qui visait les cabinets et administrations) a été clôturée et comme prévu les rencontres avec les différentes associations de parents d’enfants autistes et avec les professionnels du secteur se poursuivent. Des réunions ont également été organisées avec des promoteurs d’initiatives nouvelles afin d’avoir un état des lieux des projets dans le domaine qui pourraient être soutenus, et ce tout en respectant la liberté de choix des familles quant aux pratiques thérapeutiques ou d’accompagnement

    Une série de pistes ont été dégagées (dont l’aspect formation qui nécessitera une collaboration avec mon collègue le Ministre Marcourt), mais pour être efficient, elles doivent s’inscrire dans un réseau élargi et j’insiste sur l’importance et la nécessité de développer les complémentarités entre le secteur du handicap et de la santé mentale, mon cabinet travaille à l’articulation de ces différentes mesures.

    Je peux également annoncer avoir décidé de réserver l’appel à projets de l’AWIPH sur les infrastructures qui devrait voir le jour au début de l’année 2016 exclusivement à la création de places pour personnes atteintes d’autisme et ce afin de diversifier l’offre de services et répondre à un plus grand nombre de situations. Durant ce même exercice 2016, un second appel sera lancé pour des projets s’adressant à la grande dépendance et plus particulièrement prise en charge des personnes à double diagnostic.
    Les orientations des appels à projets qui seront lancés en 2016 dépendront non seulement du cadre légal dans lequel ils s’inscrivent, mais également des constats effectués suite aux rencontres avec les associations de parents et les professionnels du secteur.

    Enfin en ce qui concerne le groupe de travail « Autisme », constitué de membres des instances d’avis de l’AWIPH et de membres de l’Administration, celui-ci n’avait pas pour objectif de travailler sur l’offre de services, mais bien à la réalisation d’un guide de recommandations positives en termes de bonnes pratiques au niveau de l’autisme. En effet, l’idée était que celles-ci dépeignent un paysage positif de la prise en charge de l’autisme et puissent apporter des éléments de réponse aux services se considérant comme « pas outillés » pour l’accueil de personnes présentant de l’autisme.
    Ce groupe a aujourd’hui terminé ses travaux. Une note explicitant la méthodologie utilisée et proposant un projet de fascicule « Repères et bonnes pratiques en matière de prise en charge des troubles du spectre de l’autisme » a été rédigée au Comité de Gestion et pourrait faire l’objet d’une publication dans les prochains mois.