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La sauvegarde de l'emploi

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 43 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 03/11/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Sur les neuf premiers mois de 2015, les entreprises ont licenciés deux fois moins qu'en 2014 ou en 2013. Si l'on affine la question, on s'aperçoit que c'est dans la grande distribution que l'on a procédé le plus à des licenciements. Avec 3.500 postes de travail perdus, ce secteur a été quand même moins concerné qu'en 2014 lorsque Delhaize, Cora, Home Market ou Makro Cash ont licencié des milliers de personnes. On se souvient des vagues de protestations que ces licenciements avaient provoquées.

    Suivent ensuite les secteurs de la pétrochimie, des secteurs auxiliaires, de la transformation du métal et de l'agro-alimentaire.

    Existe-t-il une analyse de la question et des besoins en matière d'emploi, secteur par secteur, pour identifier les particularités qui mènent les différents secteurs à se séparer de leurs ouvriers/employés, mais aussi pour identifier les stratégies desdits secteurs pour sauvegarder l'emploi alors qu'il est menacé ?

    En effet, sur un total de 5.600 licenciements annoncés par 74 entreprises, la décision fut corrigée et les emplois sauvegardés. En 2014, ce même chiffre s'élève à 4.600 postes de travail. Quels sont les paramètres qui font que, malgré l'annonce de licencier, les entreprises reviennent sur leur décision et maintiennent les travailleurs ?

    Quels sont les moyens en possession de Madame la Ministre afin d'articuler une politique d'emploi qui vise notamment à sauvegarder l'emploi et ne pas devoir mener une politique qui va "réparer les pots cassés" ?
  • Réponse du 03/12/2015
    • de TILLIEUX Eliane

    La dynamique de création et de disparition des emplois est généralement peu visible, car diffuse au sein de chaque entreprise, dans tous les secteurs et dans tous les métiers. Cependant, lors de restructurations ou de faillites importantes, les pertes d’emplois parfois induites sont alors mises en évidence au sein des mouvements que connaît le marché du travail.

    Ainsi, si les statistiques relatives aux licenciements collectifs font état de 1.421 travailleurs effectivement licenciés en Wallonie entre janvier et septembre 2015 ; de 1.149 travailleurs sur la même période en 2014 et de 5.397 travailleurs sur l’ensemble de l’année 2013, l’analyse de la dynamique de l’emploi au cours des années 2010-2013 pointe la destruction de plus de 40.000 emplois en Wallonie par an ; en grande partie compensée globalement par la création d’autres emplois. Le taux de destruction d’emplois serait ainsi de quelque 6,5 % de l’emploi global.

    L’adoption de la procédure « Renault » oblige maintenant la communication d’un minimum d’informations à destination des travailleurs et à l’instauration d’un dialogue social, avec pour objectif d’accompagner les travailleurs touchés, d’essayer de réduire le nombre de licenciements et de trouver des alternatives. Il s’agit néanmoins d’une obligation de moyens et non de résultats.

    De nombreux facteurs pourraient expliquer que, malgré l’annonce des licenciements programmés, les entreprises reviennent sur leur décision et maintiennent les travailleurs : retournement conjoncturel ; changement stratégique ; innovation, réorganisation, ….

    En Wallonie, Le FOREm a, parmi ses missions, celle de veiller à la mise en place de solutions d’accompagnement des travailleurs licenciés. C’est la raison d’être des cellules de reconversion qui permettent aux travailleurs licenciés, mais également ceux en chômage temporaire (pour raisons économiques), de suivre des formations afin d’augmenter leurs compétences et leurs chances de retrouver rapidement un emploi dans leur société de départ ou dans une autre.
    Les travailleurs qui font partie d’une cellule de reconversion constituent en outre un des publics prioritaires du nouveau dispositif wallon de formation alternée pour adultes.

    Néanmoins, lors de l’abandon d’un projet de licenciements collectifs, aucune obligation légale n’impose à l’entreprise d’informer Le FOREm.

    Les principales pistes suivies pour réduire l’impact des restructurations sont la réorganisation des temps de prestations, la délocalisation des travailleurs vers d’autres sites, le soutien aux départs volontaires via des primes et/ou un accompagnement à l’élaboration d’un nouveau projet professionnel, …

    Pour ce qui concerne les besoins en matière d’emploi, les données statistiques permettent d’estimer les emplois actuellement occupés en Belgique et une enquête trimestrielle permet d’approcher globalement la réalité des postes vacants. Le FOREm, au travers de ses services dédicacés aux entreprises et à l’analyse du marché, a donc pour objectif de pallier le déficit de gestion prévisionnelle des compétences et des ressources humaines des PME/TPE, principalement, et de les aider à identifier au mieux leurs besoins pour l’ensemble des secteurs d’activité. C’est pour optimiser cette mission que le FOREm a procédé à la réorganisation des services aux entreprises au sein d’une direction unique entreprise et à la création d’une fonction de conseiller entreprise référent unique, et qu’il a lancé 2 projets transversaux : le projet « métiers d’avenir », le projet « Abilitic2Perform ».

    Toute cette dynamique vise à identifier, voire anticiper les compétences recherchées par les entreprises et à mobiliser, et développer en ce sens, les compétences offertes par les travailleurs et futurs travailleurs.