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La santé animale et la biodiversité

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 66 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 03/11/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    L’action des perturbateurs du système endocrinien sur les organismes vivants a initialement été mise en évidence chez les animaux :
    - amincissement de la coquille d’œuf des oiseaux;
    - altération de la reproduction des phoques;
    - effets sur la reproduction de certains poissons exposés aux effluents d’eaux usées de l’industrie du papier et de l’industrie chimique;
    - masculinisation des serpents femelles exposés au TBT (agent anti-moussant de peinture);
    - etc.

    Nous observons en Wallonie une nette érosion de la biodiversité. Elle s’accélère de jour en jour et menace une grande partie des espèces chez nous.

    L’action des perturbateurs endocriniens peut-elle avoir un rôle déterminant dans cette tendance ?

    Monsieur le Ministre a-t-il étudié la question ou consulté des études faites chez nos voisins, dans le but d’agir dans le sens de la précaution et de la réglementation préventive des substances qui agissent comme perturbateurs ?
  • Réponse du 27/11/2015
    • de COLLIN René

    L’Union européenne s’intéresse depuis la fin des années 90 à cette problématique. Des mesures ont déjà été prises à son niveau vis-à-vis de substances à effets perturbateurs endocriniens connus. Les mesures prises à l'égard de ces substances comprennent par exemple l'interdiction des composés organostanniques utilisés dans les peintures antisalissures appliquées sur certains types de bateaux dans les eaux intérieures de la Communauté et l'interdiction du HYPERLINK "https://www.google.be/search?biw=1920&bih=963&q=dichlorodiphényltrichloroéthane&spell=1&sa=X&ved=0ahUKEwjTtcHplavJAhWGKQ8KHceaAyoQvwUIGSgA"dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT). Les polychlorobiphényles (PCB) font déjà l'objet d'interdictions en raison de leur toxicité pour la reproduction et de leurs effets de bioaccumulation. D'autres mesures concernent des produits chimiques suspects, notamment des pesticides qui ont été classés toxiques pour la reproduction.

    Les perturbateurs endocriniens sont des substances de structures très diverses. Ils comprennent une grande variété de classes chimiques qui rendent difficiles une recherche et une étude systématique, d’où l’intérêt pour ces catégories de substances d’utiliser des outils basés sur l’effet dans une approche de screening pour orienter le monitoring chimique.

    Des études sont en cours, notamment une thèse française qui porte sur l'impact des perturbateurs endocriniens sur la couleuvre vipérine, espèce très dépendante des milieux aquatiques et en forte régression en Europe. Un projet Life français sur la moule perlière est également en cours sur ce thème.

    Les facteurs déterminants pour le déclin de la biodiversité restent essentiellement la perte, la dégradation, l’eutrophisation et la fragmentation des habitats du fait des activités humaines notamment l’urbanisation, l’exploitation sylvicole, les pollutions diverses auxquels s’ajoutent secondairement les problèmes des invasions biologiques et du réchauffement climatique. Le problème des perturbateurs endocriniens ne constitue vraisemblablement qu’une touche supplémentaire pour la faune aquatique, par rapport aux facteurs principaux de déclin.