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Le manque d’investisseurs belges dans les starts-up wallonnes

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 76 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 04/11/2015
    • de DREZE Benoit
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Le lancement, le développement et la croissance des start-up sont des sujets qui animent le gouvernement dans toutes les politiques menées.

    Le 14 octobre, le Soir révélait les résultats du baromètre réalisé par la société Fundme, dont l’objectif est de faire se rencontrer jeunes start-up belges et investisseurs privés.

    Les principaux enseignements sont les suivants :

    1° il y a un nombre croissant de start-up créées en Belgique ;
    2° ces start-up souffrent toutefois d’un manque d’expérience avéré lorsqu’elles sont au stade de chercher des fonds. Par conséquent, elles passent rarement au stade supérieur en termes de croissance ;
    3° pour les gros montants, il y aurait un manque de fonds belges à disposition de nos start-up belges, ce qui impliquerait que les start-up se tournent bien souvent vers d’autres pays pour chercher des fonds.

    Mis ensemble, les deux derniers constats sont assez pessimistes puisque, soit nos entreprises ne sont pas suffisamment mures pour grandir, soit elles grandissent, mais les avantages en termes de créations d’emplois et de capital profitent à d’autres pays !

    Outre les problèmes de croissance dont nous avons conscience, Monsieur le Ministre partage-t-il également le constat en matière de fonds disponibles en Wallonie ? Quelle responsabilité le Gouvernement wallon a-t-il dans cette problématique ? Comment y remédier ?
  • Réponse du 30/08/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Ainsi que mentionné dans l’étude en question : « Le syndrome Silicon Valley a bel et bien piqué nos entrepreneurs, les start-ups créées étant de plus en plus nombreuses ces deux dernières années ».

    Ces éléments démontrent l’efficacité et l’utilité des initiatives que la Région a prises en matière de sensibilisation et de soutien aux entrepreneurs et créateurs d’entreprises.

    La question de la recherche de financement est à analyser à travers plusieurs aspects :
    * La compétence et l’expérience des entreprises dans la construction d’un dossier de financement ;
    * La disponibilité des fonds, à fortiori lorsque l’entreprise connaît une période de croissance importante et que les fonds nécessaires sont dès lors importants.

    En ce qui concerne l’expérience dans la recherche de fonds, il est vrai que culturellement et historiquement, les entreprises belges ont tendance à se financer prioritairement par la dette bancaire.

    Différentes initiatives ont récemment été prises pour faire évoluer cette tendance.

    Il s’agit notamment d’Euroquity, la première plateforme belge indépendante et gratuite dédiée exclusivement aux levées en capitaux des entreprises. Ces levées sont rendues possibles par la mise en relation des entreprises et des porteurs de projet avec des investisseurs.

    Par ailleurs, la Région soutient également Beangels, une structure facilitant l’activité de Business Angels. Depuis sa création, Beangels a ainsi permis de lever plus de 35 millions d’euros pour plus de 200 projets.

    Enfin, la SRIW a également investi récemment dans différents fonds d’investissement sectoriels. Ceux-ci apportent souvent une connaissance pointue, qui permet d’accélérer le développement de la start-up. En outre, le fait d’avoir un fonds spécialisé parmi les actionnaires peut aussi donner plus d’aisance à certains investisseurs généralistes pour investir dans une société.

    Au niveau de la disponibilité des fonds, cela dépend souvent du secteur d’activité de l’entreprise. Les entreprises Biotech par exemple, ont des besoins très importants, notamment lorsqu’elles entrent en phase de production.

    Ces besoins sont d’autant plus importants que les marchés visés par ces entreprises sont mondiaux. De plus, l’industrialisation, la commercialisation et l’internationalisation requièrent des compétences différentes de celles nécessaires à la mise au point du produit. L’arrivée de fonds étrangers au capital est alors souvent vue comme un avantage pour la mise en œuvre de ces prochaines étapes, plutôt que comme un problème ou un inconvénient.

    Par ailleurs, l’apport de capitaux étrangers n’a souvent qu’un faible effet sur l’ancrage local des entreprises. C’est d’autant plus le cas lorsqu’il s’agit d’entreprises innovantes, ou le savoir-faire est crucial et attaché à notre territoire.

    Enfin, le plan PME vise justement à répondre aux deux objectifs suivants :
    1) Renforcer encore le potentiel de création et de croissance de nos entreprises ;
    2) Favoriser l’émergence de nouveaux champions au sein de notre tissu économique, en renforçant particulièrement la présence d’entreprises de taille moyenne qui exercent un effet d’entraînement sur l’économie au même titre que les grandes.

    Pour ce faire, il convient d’agir de manière globale sur 5 axes :
    1) Le financement ;
    2) L'internationalisation ;
    3) L'innovation ;
    4) L'entrepreneuriat ;
    5) La simplification administrative en tant qu’axe transversal.

    Le nouveau plan PME est élaboré de manière participative. Il associe les acteurs du financement à ceux de l’entrepreneuriat, de l’internalisation et de l’innovation. L’idée est d’agir sur ces différents vecteurs afin de préparer au mieux les start‑ups et les PME à répondre aux besoins qu’elles rencontreront dans leur croissance.

    Fort de ces constats, le Gouvernement a décidé, dans le cadre du budget dévolu au Plan Marshall 4.0 et au FEDER, de consacrer des moyens nouveaux pour le financement des entreprises :
    * Fonds Start up : 80 millions d’euros
    * Financement de spin off/spin out : 70 millions d’euros
    * Octroi de garanties en vue de faciliter le financement bancaire : 30 millions d’euros
    * Prises de participation et financement de PME dans des secteurs à potentiel : 175 millions d’euros.