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Les difficultés du secteur du renouvelable

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 109 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 10/11/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Si la Wallonie dit qu’elle atteindra 13 % de renouvelable en 2020, c’est loin d’être sûr. En 2013, elle était un peu en dessous de 10 %. L’éolien se noie dans les recours et le photovoltaïque s’est littéralement effondré.

    Pour arriver à 13 %, le plan wallon prévoit l’installation de 110 MW d’éolien on shore chaque année. En 2012, 34 MW ont été installés, 26 en 2013, 41 en 2014 et 21 durant le premier semestre de 2015.

    Arriver à 110 est faisable, selon les experts, mais il faudra sérieusement travailler.

    Faudra-t-il être plus souple dans l’octroi des permis d’implantation ?

    Le Ministre de l’Aménagement du territoire donne la priorité aux implantations le long des autoroutes, mais le secteur et l’administration wallonne disent que cela sera insuffisant pour atteindre l’objectif des 110 MW. Et même là, des permis sont refusés suite à des pressions locales.

    On a l’impression d’un Gouvernement wallon où un ministre est chargé d’atteindre l’objectif des 13 % du renouvelable par rapport à la consommation et où un autre ministre « s’amuse » à mettre des bâtons dans les roues du premier concernant la filière éolienne, sans vraiment avancer par rapport au petit éolien, formule qui a servi à couper l’herbe sous le pied du prédécesseur de Monsieur le Ministre.

    Dans l’hypothèse où l’éolien continue à avoir du plomb dans l’aile et que le photovoltaïque ne décolle pas à suffisance, il va falloir créer une ou plusieurs nouvelles centrales biomasse, au risque que cela ne pose des problèmes sur le plan de la régénération des bois (principale source de biomasse).

    Comment Monsieur le Ministre va-t-il résoudre cette quadrature du cercle ?
  • Réponse du 10/12/2015
    • de FURLAN Paul

    J’ai interrogé mon administration concernant l’état des lieux de l’éolien et les résultats sont plutôt très négatifs pour le secteur éolien.

    En effet, après une forte croissance de 2009 à 2011, la puissance éolienne installée annuellement (données CWAPE) sur le sol wallon a fortement diminué : 49 MW, 27 MW et 25 MW ont été installés respectivement en 2012, 2013 et 2014. Durant le 1er semestre 2015, 21 MW ont été implantés et on estime que 41 MW supplémentaires pourront être mis en service avant la fin de cette année. Malgré cette évolution, la trajectoire progressive (255 GWh) prévue par l’AGW ne sera pas atteinte.

    Par ailleurs, le parc éolien wallon compte aujourd’hui plus de 40 MW en construction et 79 MW autorisés définitivement. Les chantiers étant conséquents, les mises en service de ces parcs s’étaleront sur 2016 et 2017, ce qui implique que la trajectoire annuelle de 2016 (310 GWh) adoptée par le Gouvernement wallon risque de ne pas être atteinte non plus.

    Ainsi, une reprise soutenue du rythme d’installation sera essentielle pour atteindre les objectifs de production d’énergie renouvelable qui ont été fixés par le Gouvernement Wallon et rattraper le retard de ces dernières années.

    De nombreux projets sont actuellement en développement : plus de 800 MW sont en étude d’incidences, près de 300 MW en demande de permis et plus de 600 MW en recours. Le secteur porte donc largement assez de projets pour atteindre les objectifs fixés. Mais malheureusement la filière souffre d’une insécurité juridique importante qui entraine de nombreux recours et hypothèque la réalisation de tous les projets.

    En effet, pour y remédier il est très important de sécuriser le cadre légal en termes d’Aménagement du Territoire.

    Il sera important de retrouver de la cohérence entre les lignes politiques pour les questions énergétiques et d’Aménagement du Territoire, si le Gouvernement Wallon a l’ambition d’atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2020 et 2030.