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Les microréseaux électriques

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 115 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 12/11/2015
    • de MAROY Olivier
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Une équipe de l’ULG a réalisé des tests et simulations pour répondre à la question de savoir si se couper du réseau électrique et gérer sa production-consommation d’électricité de façon autonome et isolée est rentable ou non.

    La réponse est affirmative.

    Un microréseau comprend par exemple des panneaux solaires, une éolienne, des batteries et un générateur de secours.

    D’après les chercheurs, le scénario le plus intéressant économiquement est d'installer purement et simplement des panneaux photovoltaïques. Et cela, sans même tenir compte des certificats verts auquel le ménage aura droit.

    Mais même s'il faut payer tous les kilowattheures prélevés sur le réseau au prix normal, sans recevoir aucune rémunération pour les kilowattheures injectés, installer des panneaux photovoltaïques resterait intéressant. Cela conduirait à un coût moyen du kilowattheure de 19,5 cents. Pour améliorer un peu les choses, on peut y ajouter des batteries, ce qui permet d'autoconsommer davantage: cela réduit le coût du kilowattheure à 18,6 cents.

    Le professeur de l’ULG responsable de cette étude conclu de cette manière : "Même si ces chiffres sont un peu optimistes, ils ne le seront plus dans un an, quand le prix des panneaux photovoltaïques aura encore baissé, ou que les batteries seront encore plus abordables".

    Monsieur le Ministre confirme-t-il les chiffres cités ?

    Le journal L’Écho qui a enquêté sur ce sujet aurait confronté ces chiffres via d’autres avis d’experts : certes, il y a toujours quelques différences de points de vue et de calcul, mais c’est le signal qui est intéressant. Quels sont les commentaires de Monsieur le Ministre ? La Wallonie va-t-elle anticiper et prendre en compte ce signal ? Ce type d’étude est-il en mesure de modifier à terme notre système de production-distribution ?
  • Réponse du 10/12/2015
    • de FURLAN Paul

    Il découlerait de ces simulations que de tous les scénarii étudiés, le moins coûteux serait d’avoir des panneaux photovoltaïques sur son toit. Ce fait est connu et a notamment permis de revoir le système de soutien à la filière.

    Le fait d’adjoindre des batteries à ces panneaux afin d’augmenter l’autoconsommation et par là diminuer la quantité d’énergie prélevée sur le réseau n’en est que la suite logique. Mais à ce jour, il n’existe pas encore réellement de système de stockage facilement raccordable sur les équipements résidentiels. La nouveauté avancée c’est qu’il serait rentable de se déconnecter du réseau, en complétant ses panneaux d’un système de stockage et d’un groupe électrogène. D’après les auteurs de l’étude, la rentabilité du scénario « stand alone » serait due à la baisse du coût à la fois des panneaux et des batteries. Ne disposant pas des hypothèses sur lesquelles repose l’étude, mon administration n’est cependant pas en mesure de valider les chiffres.

    Au-delà des résultats de cette étude, il est important de souligner que tant le placement de batteries que les microréseaux vont avoir un impact négatif sur l’ensemble des citoyens et plus particulièrement sur ceux qui n’ont pas les moyens d’investir dans de tels systèmes. En effet, si les batteries permettent de prélever moins d’énergie sur le réseau, cela signifie que leur propriétaire participe moins aux frais dudit réseau tout en continuant à en bénéficier. De même, si des utilisateurs se déconnectent des réseaux de distribution pour diminuer leurs factures d’électricité, ils ne participeront plus aux investissements réalisés par les GRD lorsqu’ils étaient raccordés. Dans tous les cas cela engendrera une hausse des tarifs de distribution, car les coûts seront supportés par moins d’utilisateurs. Dès lors cela pourrait pousser davantage de consommateurs à se déconnecter, avec l’enclenchement d’un possible effet boule de neige problématique pour le financement des réseaux et la solidarité entre les consommateurs.

    Par ailleurs, il faudra être attentif à l’impact sur la sécurité du réseau qu’aura la multiplication de ces systèmes et également à l’impact environnemental de ces batteries, groupes électrogènes et autres.

    Enfin, quel signal l'honorable membre veut-il donner ? Promouvoir l’individualisme nécessitant la révision du modèle de financement des réseaux ou poursuivre le principe de solidarité par un financement collectif des réseaux ?