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Les panneaux solaires sur les routes

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 118 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 12/11/2015
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    L'entreprise Colas (France) propose de commercialiser à partir de janvier 2016 des panneaux solaires souples qu'il conviendrait de déposer sur les routes et qui permettraient de produire de l'énergie de manière telle qu'un kilomètre de panneaux solaires peut produire l'électricité nécessaire à l'éclairage public d'une ville de 5000 habitants.

    Monsieur le Ministre est-il informé de cette invention ? Connaît-il le procédé ? Est-il fiable et crédible ?

    Quel est le coût de cette technologie ? Des expériences pilotes sont-elles menées ? Où et quand ?

    Quels sont l'analyse et le point de vue de Monsieur le Ministre ? Peut-il faire le point sur le dossier ?
  • Réponse du 26/11/2015
    • de FURLAN Paul

    L’entreprise Colas, filiale routière du groupe Bouygues en France, a développé avec les laboratoires de l‘Institut National de l’Énergie Solaire (INES) un revêtement routier photovoltaïque mince. L’idée est de rendre les routes productrices d’électricité. À l’issue de cette recherche de 5 ans, des brevets ont été déposés concernant la colle et les liants.

    Concernant la fiabilité et la crédibilité de cette technologie, trois démonstrateurs ont été testés en France pour valider le concept. (Grenoble, Chambéry, Magny-les-Hameaux). Ils ont testé avec succès notamment la résistance aux poids lourds (jusque 45T). La durée de vie a été simulée en laboratoire du point de vue du trafic, et estimée de 15 à 20 ans. Par contre, nous manquons d’informations quant à la résistance à la salissure, à la réflexion/éblouissement, aux déformations de la chaussée, aux impacts sonores éventuels, à la tenue en cas d’accident, d’incendie, etc. Nous ne savons pas si la maintenance, le remplacement et le recyclage sont aisés.

    Au niveau technologique, le rendement nominal annoncé des dalles atteindrait environ 15 % ce qui semble très honorable comparativement aux panneaux classiques dont le rendement est d’environ 18 à 19 %. Il est mentionné que 1 km linéaire de route équipée de dalles permettrait d’éclairer une ville de 5.000 habitants. Notons que dans cet exemple l’électricité serait produite en journée et que l’éclairage se fait de nuit ce qui implique un décalage entre la production et la consommation et donc le recours au stockage ou à un service du réseau qui ne sont pas mentionnés dans la présentation du produit.

    Le coût n’est pas clairement annoncé, il serait de l’ordre de minimum 6.000 euros/KWc. À ce montant, il faudrait certainement ajouter des coûts connexes : installation, entretien, etc.

    La phase d’industrialisation débutant seulement à partir de 2016, un retour d’expérience concrète me semble nécessaire avant de lancer un potentiel test en Wallonie.

    Par ailleurs, je peux assurer que la Wallonie prépare elle aussi l’avenir et soutient d’ores et déjà des recherches et les développements futurs concernant le photovoltaïque intégré aux bâtiments. Des nouveaux matériaux de construction actifs sont développés en collaboration avec nos communautés scientifiques et industrielles wallonnes, notamment le dépôt de cellules photovoltaïques en couches minces sur acier, et les cellules organiques intégrées dans du verre.