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La prévention contre le diabète

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 215 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 17/11/2015
    • de COURARD Philippe
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Aujourd’hui, nous vivons dans un contexte où le diabète est plus présent que jamais. Un Belge sur vingt est touché.

    Cette maladie insidieuse peut engendrer de graves complications pour la santé humaine. Le problème est que peu de gens sont conscients des symptômes et conséquences liés à cette pathologie.

    Cette ignorance des facteurs de risque est fréquemment la cause d’un diagnostic tardif des personnes atteintes de diabète. Souvent, il est déjà tard pour une prise en charge curative.

    L’Association belge du diabète défend l’idée d’un dépistage précoce et en particulier auprès des groupes à risque. Elle multiplie ses efforts pour vulgariser au maximum l’information qui concerne le diabète. Le constat qui est mis en exergue par l’ASBL est une augmentation exponentielle du diabète de type II principalement lié aux modes de vie (malbouffe, sédentarité, manque d’exercice physique).

    Or, en dépit du travail acharné que cette ASBL produit, la sensibilisation du grand public face à cette pathologie reste de rigueur. Il faudrait développer davantage de moyens de prévention et de communication pour permettre une véritable conscientisation des citoyens, potentiellement susceptibles d’être confrontés à cette maladie. Par conséquent, Monsieur le Ministre soutient-il l’idée de mettre en place de nouvelles formes d’action de prévention, parallèlement à celles qui existent actuellement ? Si oui, lesquelles et de quelle manière pourraient-elles être concrétisées ?

    Si mes informations sont correctes, le cabinet de Monsieur le Ministre devait se réunir avec l’Association belge du diabète. Cette concertation a-t-elle eu lieu ? Par l’affirmative, Monsieur le Ministre peut-il m’informer de ce qu’il en ressort et des mesures qui vont s’en suivre ?

    Enfin, en ce qui concerne les Maisons du diabète en Province de Luxembourg, créées en 2002, autrefois sous la tutelle fédérale, mais qui depuis 2015 font partie des compétences régionalisées, vont-elles pouvoir continuer à être financées dorénavant par la Région wallonne ? Monsieur le Ministre pourrait-il assurer que le projet, vital pour une prise en charge et un suivi de qualité en faveur de la personne malade, pourra être pérennisé, voire développé ailleurs ?
  • Réponse du 03/12/2015
    • de PREVOT Maxime

    La question de l'honorable membre étant identique à la question écrite n°736 du 27/07/2015 de Mme Anne Lambelin, ma réponse le sera de même.

    En matière de prévention du diabète, les éléments développés ci-dessous ont déjà été expliqués dans mes réponses aux questions écrites du 15/06/2015 de Madame Graziana Trotta et du 03/07/2015 de Monsieur Nicolas Martin, ainsi qu’à la question d’actualité du 01/07/2015 de Monsieur Patrick Prevot.

    La sixième réforme de l’État et les accords de la Sainte-Emilie confèrent dorénavant plus de compétences à la Wallonie, qui est désormais responsable de la prévention, de la promotion de santé et de l’organisation de la première ligne de soins.

    En matière de diabète notamment, nous avons donc aujourd’hui l’opportunité et le devoir d’organiser la prévention et la prise en charge des malades de manière efficiente.

    Les maisons du diabète auxquelles l'honorable membre fait référence ont été soutenues dans le cadre des réseaux locaux multidisciplinaires (RML). Ces derniers sont des projets pilotes financés par l’INAMI jusqu’au 31/12/2015 dans le cadre des trajets de soins pour le diabète de type 2 et l’insuffisance rénale. Ils arriveront, le 1er janvier 2016, dans le giron de la Wallonie.

    Mon cabinet a en effet rencontré, fin janvier 2015, les acteurs concernés (cercles de médecins généralistes, Maisons du diabète, Association belge du diabète, etc.). Ils ont ainsi pu présenter les projets développés actuellement, les propositions pour l’avenir et les collaborations possibles.

    Ma volonté est d’assurer la continuité des politiques menées tout en envisageant une meilleure évolution de la première ligne de soins dans un objectif de gestion efficiente de la santé publique. A cet effet, j’ai donc l’intention de prolonger les activités des RML en 2016 et je défendrai, dans le cadre de l’épure budgétaire initiale 2016, l’inscription des budgets nécessaires permettant une prolongation des conventions jusque fin 2016.

    Par ailleurs, le paysage des soins de première ligne tel que nous le connaissons sera passablement remanié dans le futur. En effet, notre système de santé doit mieux s’adapter aux patients chroniques et évoluer davantage vers une prise en charge intégrée centrée sur la personne plutôt que centrée sur chaque pathologie.

    Le diabète est considéré comme une maladie chronique de sorte que cette pathologie fait aujourd’hui partie intégrante du Plan national en faveur des maladies chroniques. Ce plan a été approuvé par le Fédéral et les entités fédérées lors de la Conférence interministérielle du 30 mars 2015. Il prévoit la mise en place de projets pilotes en 2016 visant, entre autres, une approche multidisciplinaire et une meilleure coordination des services de soins pour les malades chroniques.

    En matière de prévention, je souhaite également mener une politique de décloisonnement en privilégiant la promotion d’une alimentation saine et d’une activité physique régulière.
    En agissant sur ces deux facteurs, nous luttons à la fois contre le diabète, mais aussi contre d’autres maladies chroniques comme l’obésité, les maladies cardio-vasculaires et certains cancers.

    À cet effet, durant cette législature, je souhaite implémenter le « Plan Nutrition Santé Bien-être ». Ce plan wallon est en train d’être peaufiné. Nous avons déjà prévu l’article budgétaire pour accueillir les moyens qui seront requis.
    Plusieurs autres projets ayant l’objectif de promouvoir des attitudes saines sont par ailleurs actuellement soutenus.
    Ces projets, auparavant subventionnés par la Communauté française, ont été transférés depuis le 1er juillet 2014 à la Région wallonne et ciblent des publics variés :
    D’une part, les professionnels de la santé dont les médecins généralistes par le biais du développement de pratiques préventives. Ainsi, les programmes de promotion de la santé comme ceux menés par la Fédération des maisons médicales et l’ASBL « Promo santé et médecine générale » permettent aux médecins généralistes d’être formés aux pratiques préventives afin d’aborder ces questions avec leurs patients (principalement dépistage des cancers, dépistage des risques cardiovasculaires et du diabète, vaccination).

    Par ailleurs, d’autres projets ciblent davantage les publics précarisés, les jeunes au sein de l’école et les équipes éducatives.

    Enfin, il est à noter qu’un dépistage de toute la population n’est pas recommandé en raison d’un rapport coût/bénéfice défavorable. La Société scientifique de Médecine générale (SSMG), s’appuyant sur la revue de la littérature scientifique, recommande depuis 2007 un dépistage ciblé et opportuniste auprès des personnes présentant un risque clairement accru de diabète de type 2. C’est donc le médecin généraliste qui est le mieux placé pour repérer les cas à risque lors des consultations.