/

L'accessibilité des sites internet de l'administration wallonne

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 40 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 17/11/2015
    • de GERADON Déborah
    • à LACROIX Christophe, Ministre du Budget, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    D’après une étude menée par le label « AnySurfer » de 209 sites web, 85 % des sites internet belges ne sont pas accessibles aux personnes handicapées.

    À titre d’exemple, le site belge des affaires étrangères, qui est l'un des sites avec le nombre de visites le plus élevé, n’est toujours pas accessible pour tous.

    La situation est jugée catastrophique en Belgique et aucune évolution dans le bon sens n’est remarquée. Très peu de sites des services publics ont obtenu le label d’accessibilité aux personnes handicapées.

    Pour devenir un site accessible et recevoir le label « AnySurfer », il est nécessaire de réaliser une démarche en deux étapes.

    Tout d’abord, réaliser une demande d’audit : des membres d’AnySurfer testent alors le site en question avant de rendre un rapport des problèmes présents.

    Après la constatation des problèmes, les responsables du site tentent alors de corriger les erreurs.

    Pourrait-on avoir des informations quant à l’accessibilité pour les personnes handicapées des sites de l’administration wallonne ?
  • Réponse du 07/11/2015
    • de LACROIX Christophe

    Jusqu’en 2012, la labellisation par l’ASBL Anysurfer au sein du Service public de Wallonie était prise en charge via un marché-cadre, attribué en 2009 pour une durée de 4 ans, pour un montant de 81.070 euros HTVA. Ce marché n’a compté que 16 demandes d’audits. Seuls deux sites ont finalement obtenu le label.

    Force est de constater que de moins en moins de sites développés par la Wallonie obtiennent le label Anysurfer.

    Ceci tient entre autres aux critères de labellisation qui ne correspondent plus à la réalité du web. Les évolutions technologiques ne cadrent plus toujours avec les lignes directrices du label, notamment l'insertion de plus en plus fréquente de JavaScript ou de multimédia.

    Ces technologies extrêmement répandues (animations, vidéos, partages de photos ou d'images, intégration des réseaux sociaux à un site web) deviennent ainsi une barrière à l’obtention du label.

    À titre d’exemple, lors de la refonte de Wallonie.be (en juin 2012), un rapport a été réalisé par l’ASBL Anysurfer selon leurs critères d’accessibilité. Certains critères du label n’ont pas été atteints. Ils concernaient l’exigence de sous-titrage pour les vidéos, la retranscription intégrale d’un PDF sur la page qui le contient ainsi que l’accessibilité de tous les champs via le clavier.

    Pourtant, le Portail de la Wallonie correspond à l’évolution actuelle des sites web institutionnels et, grâce à ses nouvelles fonctionnalités, permet aux usagers une meilleure navigation. Le principe du label étant une accessibilité minimale pour tous, le Portail de la Wallonie nous semble répondre à cet objectif.

    Il est important de souligner qu’à côté du label Anysurfer, d’autres initiatives existent pour garantir l’accessibilité des sites web à tous les publics. Par exemple, le WCAG (Web Content Accessibility Guidelines) édicté par le consortium W3C, qui cadre les évolutions des normes générales de l’internet au niveau mondial et fait autorité.

    Le WCAG propose une approche plus réaliste de l’accessibilité des sites web via une échelle à trois niveaux, le niveau AAA étant attribué à un site qui répond à toutes les exigences.
    Les webdeveloppeurs wallons respectent ces normes de référence que sont le WCAG (Web Content Accessibility Guidelines) et plus particulièrement la norme édictée par le W3C/WAI (Web Accessibility Initiative). À titre d’exemple, la ligue Braille a développé son site sur base de ces normes.

    Ces normes sont intégrées dans les cahiers des charges visant la création ou la refonte des sites web wallons, et les webdeveloppeurs veillent à la taille des caractères, aux contrastes de couleurs, à une ergonomie compatible (liens, navigations). Quant aux rédacteurs de contenus, ils veillent à mettre des contenus alternatifs aux images.

    Ces normes universelles permettent non seulement à un site d’être accessible aux personnes déficientes visuelles, mais facilitent aussi, plus largement, la navigation d’autres publics comme les seniors ou les handicapés qui ont des limitations fonctionnelles.

    Par conséquent, il semblerait cohérent de reconsidérer la mesure envisagée initialement avec le label Anysurfer et de repenser une politique globale en matière d'accessibilité des sites web.