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Le classement des viandes comme substances cancérogènes par l'OMS

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 224 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 18/11/2015
    • de DURENNE Véronique
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    L'agence Cancer de l'Organisation mondiale de la santé a publié ce 26 octobre dernier une évaluation classant la viande transformée parmi les substances très cancérogènes – d'ailleurs elles se situent dans le groupe 1, au même titre que l'arsenic ou le tabac – et la viande rouge parmi les substances probablement cancérogènes.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de cette évaluation ?

    Cette évaluation provoque un questionnement quant à la consommation de viande. Les temps sont durs également pour les producteurs de ce type d'aliment.

    Quel impact dans la politique de prévention santé du Gouvernement wallon cette évaluation aura-t-elle ?

    Comment Monsieur le Ministre, en collaboration avec ses homologues chargés de l'Agriculture et de l'Economie entend-il travailler sur le sujet ?
  • Réponse du 27/11/2015
    • de PREVOT Maxime

    Je suis évidemment au courant de l’évaluation publiée par l’OMS. Je souhaiterais dans un premier temps ajouter une nuance aux éléments que présente l'honorable membre dans sa question : le niveau de classement des viandes et des viandes transformées correspond au niveau de preuve de la dangerosité. Les viandes transformées sont rangées dans la catégorie 1, car le niveau de preuve relatif à la dangerosité est aussi important que celui relatif au tabac ; cela ne veut pas dire que la viande transformée est aussi dangereuse que le tabac, ce dernier est responsable de beaucoup plus de décès !

    Si je suis conscient du questionnement que cela suscite, je tiens à préciser que la consommation de viande a déjà été questionnée quant à ces liens avec la santé.
    Dans un avis du 4 décembre 2013 intitulé « Viande rouge, charcuterie à base de viande rouge et prévention du cancer colorectal », le Conseil supérieur de la santé concluait à la nécessité d’appliquer des recommandations en la matière.

    Le Conseil évoque, dans cet avis, la complexité des relations entre l’alimentation et les différents types de cancer. Pour étudier le phénomène, le Conseil a réalisé dans un premier temps une étude de cas et établi qu’on pourrait réduire de 10 à 20 % l’incidence du cancer colorectal par la mise en pratique de recommandations à propos de la nature, du mode de préparation et des quantités de viande rouge consommée. Il est donc clair que les conseils proposés en rapport avec la consommation de viande rouge et de charcuteries à base de viande rouge doivent être pris en compte dans le cadre de l’optimisation d’un régime alimentaire équilibré.
    Le Conseil préconise de ne pas dépasser les 500g/semaine pour un individu (adulte) qui mange de la viande rouge et de consommer peu, voire pas du tout, de charcuteries à base de viande rouge.

    Les conclusions de l’OMS corroborent cet avis. Il est clair qu’en la matière il ne faut pas diaboliser plus que nécessaire la consommation de viande, mais que les recommandations doivent être connues du public.
    Dans la récente enquête sur les habitudes alimentaires réalisées par l’Institut de Santé publique, il apparaît que les gens veulent pouvoir faire des choix éclairés.

    Par le passé, les ministres ayant la promotion de la santé dans leurs compétences ont travaillé la question des attitudes saines, via notamment le financement de plusieurs initiatives que j’ai déjà maintes fois mentionnées et je poursuivrai ces efforts.

    En outre, dans le cadre du plan visant l’amélioration globale de la santé des Wallons, les recommandations du Conseil supérieur de la santé seront prises en considération. Un travail de concertation aura bien évidemment lieu avec mes collègues du Gouvernement wallon.