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Les abeilles

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 96 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 18/11/2015
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Plus personne aujourd'hui n'ignore le sort funeste que subissent de nombreuses colonies d'abeilles dans les pays occidentaux. Plus personne n'ignore non plus le rôle central que les insectes pollinisateurs jouent dans la chaîne alimentaire.

    Enfin, plus personne n'ignore les causes de cette situation dramatique. La seule chose que nous ignorons c'est jusqu'à quand les multinationales de l'agrochimie continuerons à inonder l'environnement de ces produits nuisibles à l'ensemble de la planète.

    En tant que ministre de l'Agriculture, Monsieur le Ministre entend-il plaider pour une limitation drastique, voire une interdiction de tout ou partie des pesticides déjà utilisés ?

    Face à cette situation, nous avons pris quelques mesures palliatives pour préserver notre biodiversité et assurer la pérennité de nos abeilles, le plan Maya en 2011, reconduit chaque année.

    Quels sont les résultats de ce plan ? En d'autres termes, où en est-on ? A-t-on pu produire des statistiques ?

    Le cas échéant, quelles sont les analyses qui en ressortent et comment les mettre en perspective avec les constats actuels sur la raréfaction des abeilles ?

    Enfin, quelles peuvent être les conséquences de cet automne particulièrement clément sur les ruchers wallons ?
  • Réponse du 24/11/2015
    • de COLLIN René

    L’autorisation des substances actives est une compétence européenne. Les États membres, quant à eux, autorisent ou non les produits commerciaux contenant ces substances actives. Il est important de préciser que, pour recevoir l’autorisation de mise sur le marché par le Ministre de la Santé publique, le produit en question doit recevoir un avis favorable du Comité d’Agréation.

    Je plaide pour la mise en place d’une approche systématique de protection intégrée qui vise à limiter les quantités d’insecticides utilisés en agriculture. La réglementation européenne, qui impose l’application par tous les agriculteurs de principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis de culture, apportera des solutions. 50 % des agriculteurs wallons se sont inscrits dans cette démarche sur base volontaire !

    Au niveau du Plan Maya, suite au nouvel appel lancé en 2015, 210 communes se sont engagées à agir en faveur des pollinisateurs. La démarche multiacteurs implique également 3 provinces et 1391 particuliers, engagés à travers la charte « jardins Maya ».

    Le bilan quantitatif 2015 en termes de plantations mellifères se chiffre à 84,61 hectares de prairies fleuries, 6.257 arbres fruitiers, 12.590 arbres d’alignement et 209.319 plants de haie.

    Nous ne disposons pas, à l’heure actuelle, de suivi scientifique sur les retombées directes de la mise en place du Plan Maya. Cependant, ce plan se base sur un des principes fondamentaux de la biologie des populations, à savoir que la conservation des espèces passe par la conservation de leur habitat. Le Plan Maya, en mettant à disposition le gîte et le couvert pour les abeilles, qu’elles soient domestiques ou sauvages, ne peut que contribuer positivement au développement de leurs populations. Ce plan contribue aussi largement à la sensibilisation des citoyens et donc à une meilleure prise de conscience de l’importance des services rendus par les pollinisateurs.

    Quant à l’automne particulièrement clément, il est évident que ces conditions ne sont pas propices aux espèces butineuses puisque ces dernières sont toujours en activité alors que les fleurs sont rares en cette saison ! C’est une situation exceptionnelle qui obligera certainement les apiculteurs à prendre les dispositions nécessaires en termes de complémentation alimentaire.