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Les concurrents potentiels au sucre de betterave

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 107 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 24/11/2015
    • de BROGNIEZ Laetitia
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Dans la perspective de la fin des quotas sucriers en 2017 au sein de l’Union européenne, il faut considérer différentes évolutions du marché mondial : augmentation de la consommation dans certaines régions du monde (principalement en Extrême-Orient et en Inde), augmentation de la production, mais essentiellement dans les pays producteurs de cannes à sucre dont une partie sert à la production d’éthanol, etc.

    La betterave sucrière a plusieurs concurrents, citons la canne à sucre, le HFCS (sirop de maïs à haute teneur en fructose), mais aussi la stévia, voire l’aspartame (édulcorant artificiel).

    Le secteur betteravier doit-il craindre ces concurrents et, en particulier, le secteur en Wallonie et en Belgique ? Vous a-t-il sensibilisé à cet égard ? Est-ce une préoccupation qui est partagée au niveau européen ? Vu le contexte et la nécessité d’anticiper l’évolution du secteur sucrier, les qualités du sucre de betterave ne devraient-elles pas être mises en avant ?
  • Réponse du 11/12/2015
    • de COLLIN René

    J’ai rencontré la filière betterave – sucre cette année. Le secteur m’a fait part de ses préoccupations quant à la période post-quota et a brossé un tableau complet des atouts et des faiblesses de notre pays face à la libéralisation. Les betteraviers et sucriers belges sont parmi les plus productifs d’Europe et bénéficient d’un climat et de terres idéales pour la culture de betteraves ainsi que d’une situation géographique stratégique au cœur de l’Union européenne (UE). L’aspect « durable » du sucre belge constitue également un atout face au sucre de canne importé, avec sa très lourde empreinte carbone et écologique. Le coût du foncier et les charges salariales et sociales constituent par contre un handicap non négligeable pour les Belges.

    La demande mondiale de sucre à la hausse et l’apparition de nouveaux débouchés tels que les bioplastiques (des experts ont estimé le potentiel du marché des bioplastiques à 5,8 millions de tonnes en Europe) sont autant d’opportunités qu’il faudra saisir pour assurer la pérennité du secteur betterave-sucre.

    Les spécialistes prévoient un prix du sucre dans l’après-quota relativement bas, ce qui ne devrait pas motiver les pays exportateurs, avec qui l’UE a conclu des accords préférentiels, à exporter leur sucre sur le marché européen. Les importations des PMA (Pays les Moins Avancés) et des ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) devraient baisser. Les droits à l’importation pour le sucre en provenance d’autres pays tiers ont été maintenus dans la nouvelle Politique agricole commune (PAC), ce qui limite également les autres importations. Par la force des choses, l’industrie consommatrice de sucre devra s’approvisionner sur le marché européen. Pour ce faire, il est important d’être vigilant à un accès supplémentaire au marché sous forme de nouvelles concessions dans le cadre des accords de libre-échange.

    Le secteur estime que la principale concurrence viendra probablement de l’Europe même, avec une augmentation de la production et une guerre des prix entre les différents groupes sucriers. Le secteur mise sur la recherche de nouveaux débouchés et nouveaux marchés, la différenciation ainsi que sur la recherche et le développement afin d’augmenter la compétitivité de la filière.