L’accessibilité des sites internet aux personnes handicapées
- Session : 2015-2016
- Année : 2015
- N° : 259 (2015-2016) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 24/11/2015
- de SALVI Véronique
- à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine
85% des sites internet belges ne seraient ainsi pas accessibles aux personnes handicapées. Un pourcentage très interpellant, pour ne pas dire catastrophique, qui est avancé par le label d’accessibilité numérique « AnySurfer ». Aussi, selon ce dernier, ce chiffre n’évoluerait que très peu.
Au niveau des sites des services publics, très peu auraient obtenu le label mentionné ci-dessus, et seraient donc adaptés aux personnes handicapées» (alternative textuelle aux images, navigation au clavier permise, etc.). Certains de ces sites sont pourtant très utiles à tous.
Pour les acteurs, ce piètre constat de l'accessibilité des sites internet belges s’expliquerait en partie par la faiblesse actuelle de la législation en la matière. Pour les acteurs de terrain, il conviendrait donc d’informer sur le problème et de rendre la législation en vigueur plus contraignante.
Quelles sont les mesures prises par le Gouvernement wallon pour faire en sorte que les sites internet de l’Administration wallonne, mais également des entreprises privées, soient accessibles aux personnes handicapées ? Quel est le rôle joué par l’AWIPH dans ce cadre ?
Réponse du 30/11/2015
- de PREVOT Maxime
Sachant qu’il n’existe à l’heure actuelle pas de législation contraignante en Wallonie afin de demander aux éditeurs de sites internet, privés ou publics, de rendre accessibles à tout le contenu de leurs sites.
Au niveau des sites web wallons, le Service public de Wallonie a édité des « Règles pour la communication Web en Wallonie – Charte graphique Web », afin de garantir une cohérence graphique et la « marque » institutionnelle wallonne. Dans ce document il rappelle l’importance de l’accessibilité des sites web.
En effet, le Gouvernement wallon a décidé d'accorder une importance particulière à l'accessibilité de ses sites Web et a adopté depuis avril 2003 une série de mesures en vue de rendre accessibles la majorité des sites Web publics wallons. Le travail de l’accessibilité consiste à s'assurer que le langage de programmation du site, son contenu et l'agencement de l'information sont compatibles avec les outils et les techniques de navigation propres à chaque visiteur : personnes âgées, personnes présentant des difficultés motrices, personnes aveugles et malvoyantes, personnes sourdes et malentendantes, personnes épileptiques, personnes dyslexiques ou ayant des difficultés de concentration, utilisateurs de matériels plus anciens, utilisateurs de technologies mobiles…
Le SPW invite à faire figurer sur chaque site wallon la mention de l’obtention ou non du label Anysurfer, qui signale que le site sur lequel il est repris est bien accessible à tous ses visiteurs, quels que soient les outils ou techniques de navigation utilisés, après vérification de l'accessibilité par des experts de l'équipe AnySurfer selon une méthodologie rigoureuse.
Pour sa part, l’AWIPH, qui disposait déjà du label « blind surfer », a mis en œuvre un travail important pour répondre à toutes les normes et a obtenu en 2005 son premier label AnySurfer ainsi qu’un second en août 2013 pour la version évoluée de son site web. Action prévue par le contrat de gestion et reprise dans le plan d’administration de l’Agence, l’obtention de ce label est la concrétisation d’un long travail.
En effet, pour rendre un site accessible, une attention particulière doit être réservée aux points suivants : le mouvement sur une page (diaporama) pour les personnes souffrant de troubles de l´attention, les contenus de type audio ou vidéo ne sont d´aucune utilité aux personnes sourdes ou malentendantes, de mauvais contrastes ou des polices de caractère difficilement lisibles peuvent rendre la lecture du site impossible pour des personnes malvoyantes, les contenus « Flash » sont souvent invisibles pour les lecteurs d´écran, logiciels couramment utilisés par les personnes aveugles ou dyslexiques…
Le site Internet de l’AWIPH ainsi que les documents électroniques ont été revus de façon à ce qu'il n'y ait plus d'obstacles qui empêchent certaines personnes d’y accéder. Les vidéos ont par exemple été sous-titrées et retranscrites, des émissions radio sont également retranscrites. L’ensemble des documents PDF a également été rendu accessible et donc lisible par une synthèse vocale. Au total, ce sont près de 800 documents qui ont été traités. De cette manière, chaque internaute a les mêmes possibilités et c'est utile pour tous.
L’AWIPH communique sur l’importance de cette bonne pratique, comme en juin 2012, lors de sa campagne d’information conjointe avec le CAWAB avant les élections pour encourager des sites accessibles à tous les citoyens, ou encore lors de l’obtention du label, via un article dans le trimestriel « Parlons-en ».
Enfin, il s’agirait d’apprécier dans quelle mesure AnySurfer pourrait envisager un « label intermédiaire » afin de travailler en deux étapes, car depuis 3 à 4 ans, il est constaté une ouverture au thème de l’accessibilité de la part des webdesigners. En effet, des choses existent, le matériel disponible est très accessible et une réelle volonté est constatée, mais il faut sensibiliser les concepteurs de sites à ce qui peut être mis en œuvre facilement. L’administration a, d’ailleurs, déjà entrepris des démarches en ce sens.