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La campagne "ruban blanc" en 2015

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 267 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 25/11/2015
    • de IMANE Hicham
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    C'est avec une grande déception que j'ai appris que les acteurs de terrain ne recevront cette année aucun ruban blanc pour la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre. Ce ruban blanc, au départ symbole de l'engagement masculin dans cette lutte, est depuis porté par toutes et tous. Il était fourni chaque année par la Wallonie aux plates-formes de coordination provinciales. Chaque année... sauf en 2015.

    Impossible donc pour ces plateformes de répartir ces pin's entre les différents acteurs de terrain et d'organiser la distribution publique de symboles. Cette campagne touchait chaque année des milliers de Wallons. Pour la seule Province de Hainaut, par exemple, c'est plus de 20,000 rubans blancs qui ont été portés par les citoyens envoyant là un message fort.

    Comme les acteurs de terrain, je suis déçu de ce retour en arrière. Je comprends que nous sommes en ce moment dans un contexte budgétaire difficile. Cependant, il me semble que certaines actions doivent rester prioritaires pour montrer l'attachement de la Wallonie à certains combats, surtout aujourd'hui. On n'imagine plus un 1er décembre sans ruban rouge pour la lutte contre le SIDA, j'ai donc du mal à imaginer un 25 novembre sans ruban blanc. Nous devons continuer à affirmer que notre région s'engage dans la lutte contre les violences faites aux femmes !

    Mes questions seront donc les suivantes.

    Pour quelles raisons la Wallonie n'a-t-elle pas assuré cette campagne cette année ?

    Quel budget cela représentait-il pour notre Région ?

    Quelques associations m'ont informé que Monsieur le Ministre avait d'ores et déjà décidé de reprendre cette action pour l'année 2016. Peut-il le garantir ?
  • Réponse du 16/12/2015
    • de PREVOT Maxime

    Comme l’a souligné l'honorable membre, nous sommes actuellement dans un contexte budgétaire difficile, ce qui implique de réfléchir à nos choix. Notre priorité est, tout d’abord, évidemment, de maintenir les moyens financiers consacrés aux services d’aide aux personnes confrontées à des situations de violences entre partenaires et autres formes de violences faites aux femmes.

    Pour la campagne « ruban blanc » 2014, 90.000 pin’s ruban blanc avaient été commandés via un marché public pour un montant de 11.434,50 euros et un spot radio sur les violences psychologiques « Tu t’es regardée » avait pu être réalisé via un marché public d’un montant de 2.032,80 euros. Les pins’s ont effectivement été distribués via les coordinations provinciales chargées de la lutte contre les violences envers les femmes et le spot radio a pu être diffusé durant une semaine via des espaces gratuits réservés aux campagnes de promotion de la santé.

    Différents opérateurs de terrain, notamment la ligne Ecoute violences conjugales, nous ont rapporté que ces actions avaient malheureusement eu peu d’impact auprès du public-cible : ils n’ont en effet pas constaté de pics d’appels ou de hausse de fréquentation des services comme cela avait été le cas de 2010 à 2013, lors de la diffusion de campagnes de plus grande envergure.

    Sur base de ces constats, en 2015, nous avons fait le choix de consacrer nos moyens budgétaires dans une grande campagne de sensibilisation et d’unir nos moyens avec ceux de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la COCOF. Un marché public conjoint d’un montant de 87.468,62 euros, auquel la Wallonie a contribué à hauteur de 14.607,26 euros, nous a permis de réaliser la campagne « No violence. Ne laisse personne décider en ton nom. ». Cette campagne qui cible les jeunes âgés entre 15 et 25 ans est composée de divers supports (affiches, des brochures, deux spots radio, un spot TV, site internet, réseaux sociaux, etc.) et a été largement diffusée.

    Si de nouveaux pin’s rubans blancs n’ont pas été recommandés en 2015, les coordinations et autres partenaires ont pu distribuer quelque 13 000 pin’s restants de 2014 ainsi des cartes de visite au logo de la campagne « No Violence », mis à leur disposition par la Wallonie. Certaines coordinations provinciales ont aussi d’initiative commandé un stock supplémentaire de pin’s avec leurs subventions, ce qui leur était évidemment loisible de faire. Enfin, ce sont au total 55 000 brochures de sensibilisation et 9 000 affiches « No Violence » qui ont été diffusées en Wallonie et à Bruxelles. Nous espérons ainsi que la campagne de sensibilisation 2015, liée à la Journée internationale de lutte contre les violences à l’égard des femmes, aura un impact plus important que l’édition 2014.

    Finalement, bien au-delà du symbole, l’objectif de ces campagnes de sensibilisation sont de permettre aux citoyens et aux citoyennes de repérer les signes de violences dans leur couple et de les informer sur l’existence de la ligne d’écoute 0800 30 030 où ils peuvent obtenir, de façon anonyme, une écoute, de l’information ou être orientés, en fonction de leur demande et de leur situation, vers les services où ils trouveront une aide spécialisée.
    Les services sont largement financés par la Wallonie, car pour rappel, il existe un dispositif concerté de lutte contre les violences entre partenaires, qui comprend :
    - la ligne « Ecoute violences conjugales » 0800/30.030 que j'ai déjà présentée brièvement ;
    - les services d’accompagnement ambulatoires pour les victimes de violences ;
    - les services d’accompagnement ambulatoires pour les auteurs de violences ;
    - les maisons d’accueil et d’hébergement spécialisées dans l’accueil des femmes victimes de violences et de leurs enfants ;
    - la concertation au niveau local entre les intervenants psychosociaux, sanitaires, policiers et judiciaires via les plateformes « violence » ;
    - la formation des professionnel-le-s.

    De plus, la Wallonie s’est engagée à renforcer ses actions de lutte contre les violences entre partenaires et envers les femmes à travers le plan intra-francophone de lutte contre les violences sexistes et intra-familiales 2015-2019 adopté par le Gouvernement wallon le 2 juillet dernier et à travers le plan d’action national de lutte contre toutes les formes de violence basées sur le genre 2015-2019 dont le Gouvernement wallon a pris acte le 19 novembre 2015.

    En 2016, nous envisageons de mener à nouveau une campagne conjointe et nous souhaitons qu’un support reprenant le ruban blanc et le numéro de la ligne d’écoute puisse être réalisé et distribué, peut-être sous la forme renouvelée d’un bracelet.
    J’espère que ma réponse rassure l'honorable membre, notre région est donc bel et bien engagée concrètement dans la lutte contre les violences envers les femmes.