/

L'insuffisance de subsides pour le secteur des services de prise en charge des personnes souffrant d'assuétudes

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 289 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 01/12/2015
    • de COURARD Philippe
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Les assuétudes sont vraisemblablement en augmentation, a fortiori, chez les jeunes et le milieu rural, contrairement aux idées véhiculées, n’est pas épargné.

    Selon la Coordination Luxembourg assuétudes (CLA), qui rassemble 46 services d’aide et de soins en assuétudes en Province de Luxembourg, la dépendance à l’alcool s’élève à 60% parmi les usagers qui fréquentent ces services, tandis que 25% sont dépendants au cannabis, et 15% à l’héroïne. Ces chiffres ne tiennent évidemment pas compte des personnes qui sont en situation de dépendance, mais ne sont pas prises en charge par les services d’aide.

    C’est une observation malheureusement triste et une problématique aux contours et soubassements difficiles à cerner. Les assuétudes ont mille raisons de s’enraciner dans la vie d’un jeune : influence des pairs, maladie mentale, milieu familial toxique, mésestime de soi. Surtout, la panacée pour y mettre fin n’existe pas. La solution universelle n’existe pas non plus. C’est toujours au cas par cas que les personnes souffrantes sont traitées.

    Être dépendant à une substance néfaste pour la santé peut se faire assez rapidement et aisément. Par contre, en décrocher, lutter contre les assuétudes est bien entendu substantiellement plus scabreux. Le temps est un remède salvateur pour les personnes qui souhaitent s’en sortir progressivement.

    Heureusement que ces services de prise en charge existent. Ils font un travail formidable, qui nécessite une énergie humaine de tout temps. Il nécessite aussi et surtout des moyens financiers pour pouvoir fonctionnement à bon escient. C’est précisément là que le problème se pose : la CLA dénonce un manque de subsides suffisants alors que, concomitamment, la problématique touche un nombre croissant de personnes.

    La Région wallonne a promis de maintenir les budgets pour 2015, ce dont je me réjouis. Cependant, ils ne sont pas suffisants pour subventionner tous les pans d’action que ces services mettent déjà en place et qu’ils souhaitent promouvoir.

    Mes questions sont par conséquent relativement simples.

    Quel est le point de vue de Monsieur le Ministre sur la situation et quelles sont ses projections budgétaires pour ce secteur ?

    Une augmentation de subsides dans un futur proche est-elle envisageable ?

    Quelles réponses sont apportées aux professionnels du secteur afin de les rassurer ?
  • Réponse du 21/12/2015
    • de PREVOT Maxime

    Dans le cadre de la sixième réforme de l’État, les compétences wallonnes en matière de lutte contre les assuétudes se sont vues largement étoffées. En plus des réseaux et services spécialisés en assuétudes agréés, la Wallonie prend désormais en charge les centres conventionnés pour toxicomanes, Fonds « Assuétude » et « Tabac », transférés du Fédéral ainsi que les matières de prévention et de promotion de la santé portant sur ces secteurs.

    En ce qui concerne les opérateurs « traditionnels » de la Région Wallonne, les réseaux et services spécialisés en assuétudes agréés, le montant des subventions 2015 sera reconduit en 2016.

    Les projets précédemment subventionnés dans le cadre des Fonds Fédéraux Assuétudes et Tabac ont été transférés aux entités fédérées le premier janvier 2015. Ces projets sont toujours, à l’heure actuelle, traités en tant que « subventions facultatives » en Wallonie. En ce qui concerne le renouvellement de ces subventions pour l’année prochaine, il est prévu que les opérateurs concernés reçoivent une subvention dont le montant sera équivalent à celui reçu en 2014 et 2015.

    L’administration procède actuellement à la création d’un cadastre des subventions octroyées à tous les services et réseaux assuétudes, tant au niveau régional que fédéral ou encore relatives à la prévention ou la promotion de la santé qui arrivent dans le giron régional au 1er janvier 2016.

    En procédant de la sorte, l’idée est de pouvoir harmoniser les modalités d’octroi de ces subventions et de les intégrer aux nouvelles réglementations qui verront le jour au sein de « l’Agence pour une vie de qualité » afin de pérenniser le financement de ce secteur.

    L’objectif final vise donc la création, en Wallonie, d’une politique globale et intégrée en matière d’assuétude afin de structurer et de renforcer l’offre existante. L’augmentation de l’enveloppe de subvention ne pourra être éventuellement envisagée qu’une fois cette réorganisation assimilée.