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Le plan Grand froid

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 309 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 07/12/2015
    • de COURARD Philippe
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    L’hiver s’installe et l’exécution du plan Grand froid aussi.

    Enfin, disons plutôt que certaines villes ont ce privilège-là, alors que d’autres en sont exclues.

    C’est le cas dans certaines villes en province de Luxembourg, plus précisément, à Marche, Bastogne et Arlon. La raison invoquée pour justifier cette situation inégale est celle d’une province insuffisamment peuplée.

    Cet état de fait engendre une double précarisation pour les personnes en situation d’indigence. En effet, la pauvreté socio-économique les frappe de plein fouet, mais en outre, ces personnes doivent parcourir des dizaines de kilomètres pour trouver un refuge. Et dans la province de Luxembourg, c’est à Arlon qu’il faut se rendre. Au passage, cet abri de nuit ne bénéficie d’aucun subside régional. Je vous ai également interpellé sur cette problématique dans une question parlementaire.

    Franchement, c’est une situation assez lamentable et les données statistiques sur la pauvreté ne sont pas encourageantes. La précarisation, l’exclusion sociale et les déprivations qui en découlent sont le fléau de nos sociétés.

    Monsieur le Ministre trouve-t-il cette situation normale ? J’ose augurer que non. Mais alors, quelles solutions concrètes peut-il y apporter ?
  • Réponse du 21/12/2015
    • de PREVOT Maxime

    L’objectif du Plan grand froid mis en œuvre par les Relais sociaux est d’assurer la prise en charge des personnes les plus précarisées lorsque les conditions climatiques sont particulièrement rudes. Ce plan consiste à mobiliser le maximum de ressources locales publiques et associatives, déjà présentes et actives sur le terrain, pour donner la réponse la plus adaptée possible durant cette période aiguë et particulièrement difficile pour les personnes précarisées ou à la rue.

    Chaque relais social doit respecter un cahier de charges minimum, avec pour objectifs principaux la mise en place d’un dispositif renforcé pour la période hivernale et les réponses aux besoins urgents de toute personne en détresse sociale aigüe.

    Pour rappel, sept Relais sociaux sont actuellement reconnus en Région wallonne : Namur, Charleroi, Liège, Mons, La Louvière, Verviers et depuis peu, Tournai. Les Relais sociaux ont pour missions d’assurer la coordination et la mise en réseau des acteurs publics et privés impliqués dans l’aide aux personnes en situation d’exclusion sur leur arrondissement administratif.

    Le positionnement des Relais sociaux comme pilotes des Plans Grand froid a clairement facilité les contacts et la coordination des opérateurs sur le terrain.

    Je voudrais également souligner le rôle des dispositifs d’urgence sociale (DUS). Un appel à projets a été lancé en 2010 pour la création par des CPAS de tailles petites et moyennes, de DUS par le biais de conventions

    .En effet, de plus en plus souvent, les CPAS, même de petite taille ou taille moyenne, sont confrontés à des situations d’urgence. Les règles de compétence territoriale et les moyens dont disposent les CPAS limitent l’efficacité des solutions disponibles. En mutualisant les ressources existant sur un territoire plus étendu (travailleurs sociaux, maisons d’accueil, lieu d’hébergement, repas,…), il est possible de construire un dispositif plus performant présentant des solutions mieux adaptées et notamment l’organisation d’un système de garde 24h/24.

    Bien évidemment, la construction d’un tel dispositif par convention de collaboration conclue entre plusieurs CPAS ne porte pas atteinte aux compétences du président en matière d’aide sociale urgente telle que définie par la loi du 8 juillet 1976 organique des CPAS. Les CPAS établissent une convention définissant les modalités de leur collaboration. Toute personne en situation d’urgence peut y faire appel 24h/24 et bénéficie d’un suivi.

    Force est de constater que peu de CPAS ont souhaité s’associer pour mutualiser leurs moyens en vue de renforcer l’urgence sociale. Sans doute estiment-ils rencontrer peu de demandes.

    Pour ce qui est de la situation en province de Luxembourg et notamment à Arlon, je renvoie à la réponse apportée sur l'intervention de l'honorable membre à ce propos.

    En termes de solution, il me semble que le fait de financer les abris de nuit apporte déjà une piste plus que concrète. J'ajoute qu’au-delà de la répartition territoriale à établir pour les villes de plus de 50 000 habitants et par Province, si demain je reçois des projets de création d'abris de nuit qui viennent de communes qui sont moins densément peuplées, je les soutiendrai avec le même enthousiasme, en les agréant et les finançant. En effet, l'objectif n'est pas d'empêcher la création de nouveaux abris de nuit, c'est au moins contraindre celles qui sont les plus importantes en termes de population.