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La prévention contre les drogues du viol

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 340 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 15/12/2015
    • de BONNI Véronique
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Suite à la diffusion d’un clip musical d’une chanteuse américaine très connue des adolescents, la crainte du viol, et plus spécialement de la drogue du viol, fait irruption dans les discussions des écoles secondaires. Une enquête menée par des journalistes à Liège et publiée fin octobre sur le sujet se voulait aussi particulièrement alarmiste.

    Il existe plusieurs types de produits que l’on peut considérer comme « drogues du viol », cependant la plus connue reste toujours le GHB. A l’origine, le GHB est un anesthésiant utilisé pour traiter les cas d’insomnies.

    De ce fait, sous forme médicamenteuse ou détournée, il ne serait pas difficile de s’en procurer. Combiné à de l’alcool, même à faible dose, l’individu qui en absorbe peut ressentir un état d’ivresse avancé et peut aussi subir des pertes de mémoire. Une drogue qui est donc à la fois euphorisante et amnésiante, une combinaison assez parfaite pour des personnes mal intentionnées…

    Le produit est de plus difficilement identifiable car il est rapidement absorbé et ne se manifeste pas longtemps dans le sang ou l’urine. On dit qu’après 12h le produit est totalement indétectable.

    Cette drogue est souvent versée dans le verre de la victime lors d’un moment d’inattention. Ce type de méfaits se déroule souvent dans des contextes festifs, plutôt de type boîte de nuit… Dans ce contexte plus propice à la fête qu’à la réflexion, la prévention reste assez laborieuse.

    Chiffres à l’appui,Monsieur le Ministre peut-il me dire comment évolue la consommation de GHB, mais aussi d’autres drogues du viol dans notre Région ?

    Dispose-t-on de chiffres faisant le lien entre plainte pour viol et l’absorption de telles drogues ?

    Quelle tranche d’âge serait davantage concernée par l’absorption de GHB ?

    Une prévention contre ces drogues du viol existe-t-elle en Wallonie ?
  • Réponse du 21/12/2015
    • de PREVOT Maxime

    Le GHB (Gamma-Hydoxy-Butyrate) est d’abord connu comme anesthésique. Il arrive malheureusement que ce produit soit utilisé comme euphorisant et aphrodisiaque. À dose plus importante, il peut avoir un effet hypnotique avec amnésie antérograde. La dangerosité de ce produit est évidente et c’est pour cela que l’on parle de « drogue du viol ». Toutefois, l’accès à ce produit est de la responsabilité de l’État fédéral.

    Par ailleurs, et toujours en lien avec des compétences fédérales, l’association « Eurotox » rappelle que le produit psychotrope le plus souvent impliqué dans les cas d’agressions sexuelles reste de manière significative l’alcool.
    En effet, les saisies de GHB réalisées par la Police fédérale sont relativement stables et extrêmement peu importantes par rapport aux autres drogues illégales.
    Nous ne disposons pas de données précises sur la consommation de GHB en Belgique. Les enquêtes de santé relatives à la consommation de drogues n’intègrent pas de questions spécifiques à ce produit.

    Les quelques données dont nous disposons proviennent d’actions préventives et de réduction de risques en milieu festif. Ces données confirment que ce produit y est extrêmement peu consommé.

    Pour ce qui concerne la prévention, nous ne restons pas sans rien faire. Des flyers très explicites sur le GHB sont diffusés dans le cadre d’actions de prévention et de réduction de risques. L’accent reste essentiellement mis sur les effets de l’alcool, notamment en matière de viol.

    On constate donc que les services chargés de la réduction des risques et de la prévention en matière d’assuétudes sont attentifs à repérer les nouveaux produits en circulation et que le recours au GHB communément appelé « drogue du viol » reste marginal.