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La grippe aviaire

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 139 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 15/12/2015
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Dans la presse française récente, j'apprends que le virus H5N1 a fait son retour puisque un foyer de grippe aviaire a été détecté la semaine dernière dans une basse-cour en Dordogne. Deux nouveaux cas ont été découverts le 30 novembre dernier. Les services sanitaires affirment que la transmission a certainement eu lieu par des canards sauvages et que la souche H5N1 est hautement pathogène pour les volatiles, probablement aussi pour l'homme.

    Des mesures de sécurité importantes ont été prises pour éviter la dissémination.

    Sans tomber dans un scénario alarmiste, la présence de la grippe aviaire dans un pays limitrophe à la Wallonie peut être inquiétante.

    Au gré de ces circonstances, Monsieur le Ministre peut-il me dire si des mesures préventives ont été prises pour neutraliser une éventuelle apparition et prolifération du virus ?
    Existe-t-il une veille sanitaire en la matière au niveau belge ?
  • Réponse du 04/01/2016
    • de COLLIN René

    Dans le cadre de l’épidémiosurveillance « influenza aviaire » mise en place en Europe suite aux crises apparues il y a quelques années, l’AFSCA a sollicité la collaboration des Régions pour réaliser des campagnes de surveillance active et passive au niveau de l’avifaune. Les souches aviaires faiblement pathogènes (LPAI), mais également certaines souches hautement pathogènes (HPAI) circulent en effet au sein des populations d’oiseaux sauvages partout dans le monde et peuvent se transmettre aux oiseaux domestiques par contact direct ou indirect. Certaines LPAI sont aussi susceptibles de muter et de devenir des souches HPAI. En Europe, la surveillance de l’avifaune, qui était facultative jusqu’au mois de septembre 2005, est devenue obligatoire suite aux différents événements internationaux. La situation en France vient donc rappeler, si besoin en est, que le monitoring de ces populations sauvages reste stratégique.

    Concrètement, la Wallonie participe aux programmes de surveillance passive et active de la façon suivante :
    1) En surveillance passive, en cas de découverte de mortalité suspecte chez des oiseaux, les agents du Département de la Nature et des Forêts ont pour mission de collecter les cadavres, en respectant toutes les précautions sanitaires requises, et de les acheminer vers le Centre d’Etude et de Recherches Vétérinaires et Agrochimiques (CERVA), qui est le laboratoire national de référence. Est considérée comme mortalité suspecte :
    - pour les cygnes et les grèbes, la découverte d’un individu mort ;
    - pour les mouettes, les goélands et les étourneaux, la découverte de 20 individus morts ;
    - pour toutes les autres espèces : la découverte de 5 individus du même groupe d’espèces, trouvés morts au même endroit, au même moment.
    2) En surveillance active, la Région participe via son Réseau de Surveillance Sanitaire de la Faune Sauvage piloté par l’Université de Liège avec laquelle la Région a une convention. Plus de 500 canards (essentiellement) sont ainsi prélevés chaque année par le Réseau et analysés par le CERVA. Il s’agit ici d’individus tirés à la chasse. Il est à noter que, pour la surveillance active de l’avifaune sauvage, l’AFSCA s’appuie également sur le Centre belge de baguage de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique (IRSNB) qui échantillonne les oiseaux capturés à l’occasion de leur baguage avant de les relâcher.

    Chaque année, dans les prélèvements transmis par le Réseau, des virus influenza faiblement pathogènes (low path, LPAI) sont détectés au sein des canards sauvages. Ce n’est pas un problème pour l’avifaune sauvage, mais le risque est que ces virus (si ce sont des low path H5 ou H7) soient transmis à des volailles domestiques et mutent en souches hautement pathogènes (HPAI).

    Cette surveillance doit permettre de réagir rapidement si une souche HPAI devait être isolée en faune sauvage. Dans ce cas, les mesures seraient identiques à celles mises en œuvre au moment de la crise Influenza d’il y a quelques années, comme le confinement des volailles ou la suppression des points d’eau communs entre les volailles et les oiseaux sauvages dans les zones sensibles. Actuellement, toute une série de mesures est d’office d’application sur l’ensemble du territoire et concerne notamment les rassemblements de volailles et d’autres oiseaux captifs, les moyens utilisés pour leur transport ou encore l’accès aux endroits où les volailles et ces oiseaux captifs sont détenus. Le site HYPERLINK "http://www.influenza.be/fr/content/grippe-aviaire"http://www.influenza.be/fr/content/grippe-aviaire fournira davantage d’informations sur la grippe aviaire, le site de l’AFSCA étant essentiellement axé sur les mesures prises.

    La procédure mise en place il y a quelques années est donc toujours bien d’application. Les périodes de migration des oiseaux sauvages restent effectivement toujours des périodes plus risquées et mes services restent en conséquence plus vigilants. Par ailleurs, il faut reconnaître aussi que, si cet épisode se passe dans un pays limitrophe (la France), ce l’est dans une région éloignée de plus de 600 kilomètres (il y a eu en 2014 un épisode de même nature bien plus proche, aux Pays-Bas) et, pour le moment, l’AFSCA ne signale à la suite de celui-ci aucune mesure supplémentaire à prendre, ni via son site Internet ni par un contact avec mes services.