Secteur textile - Réorientation.

• Session : 2004-2005
• Année : 2005
• N° : 40 (2004-2005) 1

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• Question écrite du 21/02/2005

  • de BERTOUILLE Chantal
  • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie et de l'Emploi
  
  Le textile wallon a déjà particulièrement souffert. De nombreuses entreprises ont dû fermer leur porte et des centaines de travailleurs sont toujours sans emploi.
  
  Or, selon une récente enquête menée auprès de chefs d'entreprises belges de la filière habillement, une majorité d'entre eux auraient l'intention de démanteler 30 à 50 % de leur capacité de production à court terme.
  
  Concrètement, ce ne sont pas moins de 10.000 emplois sur les 20.000 de la filière habillement (confection + sous-traitance) qui sont directement menacés endéans les trois années à venir.
  
  Quelles sont les aides que pourrait apporter la Région wallonne en vue d'aider les dernières entreprises du secteur textile wallon à affronter la concurrence étrangère et principalement chinoise ?
  
  Ne conviendrait-il pas, selon Monsieur le Ministre, d'aider les dernières entreprises du secteur textile à se réorienter vers d'autres secteurs et, notamment, les secteurs niches de haute technologie particulièrement rentables ?
  

• Réponse du 15/03/2005

  • de MARCOURT Jean-Claude
  
  Le secteur du textile belge connaît depuis plusieurs années une contraction régulière. Depuis le début de cette année qui a vu la levée des derniers quotas à l'importation sur les produits de textile-habillement, les entreprises oeuvrant dans ce secteur prévoient une croissance importante des importations de ces produits en provenance d'Asie avec, comme conséquence, un accroissement de la concurrence déjà exacerbée dans ce secteur
  
  Le sous-secteur habillement, notamment, s'est caractérisé par une régression de la production d'environ 10 % en 2004 en Belgique. Notons qu'en termes de valeur ajoutée, il représente 24 % du textile belge. Par ailleurs, les autres grands secteurs du textile montrent des niveaux de croissance intéressants allant de 2 à 3 % pour le textile d'intérieur (40 % du secteur) ou environ 5 % pour les textiles techniques (24 % du secteur).
  
  
  
  On notera cependant que la Wallonie et Bruxelles ne représentent qu'une quinzaine de pourcent du textile belge. En effet, sur les 1.150 sociétés affiliées à Febeltex, la fédération des entreprises du secteur, seules 110 d'entre elles sont implantées dans le sud du pays. Elles représentent 4.200 travailleurs sur les 35.000 travailleurs du secteur et 800 millions d'euros de chiffre d'affaires sur un total de 6,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour l'ensemble de la Belgique. En outre, les entreprises du secteur sont à 85 % des PME.
  
  De façon générale, il s'avère nécessaire que ces entreprises développent des partenariats régionaux. Dans cet état d'esprit, et pour aider le secteur, la Région wallonne encourage et soutient fortement les développements de clusters. Ainsi, le cluster textile, essentiellement concentré dans le Hainaut (85 % du textile wallon) est articulé autour de la structure sectorielle Febeltex.
  
  Une telle initiative entend consolider un grand nombre d'entreprises fragilisées par les mutations que connaît la filière, renforcer les liens entre les acteurs liés aux secteurs (producteurs, distributeurs, sociétés de vente par correspondance, …), découvrir de nouvelles perspectives de développement des activités tantôt sur le plan technique, tantôt sur les plans logistique, commercial, organisationnel, voire structurel, et, enfin, créer des passerelles avec des filières textiles du Nord de la France afin de renforcer l'Europôle textile transfrontalier.
  
  C'est grâce à de telles initiatives que les entreprises wallonnes de la filière textile et, en particulier, de l'habillement, pourront, d'une part, se renforcer dans leur métier de base, mais aussi se réorienter vers des secteurs connexes à plus haute valeur ajoutée tels que les textiles médicaux ou les textiles de communication.