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Le calcul de l'analyse des besoins en électricité

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 200 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 18/12/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    La CREG, le régulateur fédéral, réclame une validation de l'analyse des besoins en électricité effectuée par Elia après une vaste étude sur les moyens pour assurer la
    sécurité d'approvisionnement en Belgique. La CREG se montre pour le moins assez critique , voici quelques extraits d'une interview.

    Les acteurs de marché estiment que le risque d'inadéquation entre l'offre et la demande est moindre que celui établi par Elia. Nous constatons également que pour les besoins à moyen terme, 5 à 10 ans, nous n'avons pas d'évaluation, ce qui est un problème.

    Les chiffres dont nous parlons sont extrêmement importants, puisqu'ils sont la base de la politique énergétique de tout un pays.

    Si le Gouvernement souhaite mettre en place un groupe d'expert ; la CREG est tout à fait disposée à y participer, et dispose de l'expertise nécessaire.

    Le marché attend une levée des incertitudes sur le nucléaire pour prendre des décisions d'investissements. D'autres incertitudes pèsent notamment quant à l'intégration du marché en cas de crise majeure. Il en est de même pour le renouvelable, si on passe de 20 % à 27 % en matière d'objectifs européens, quel sera l'impact sur le mix énergétique national ? Autres incertitudes, le potentiel en termes d'efficacité énergétique ou de stockage.

    L'Allemagne réfléchit à une réserve stratégique. La France a mis en place un mécanisme de rémunération des capacités, l'Angleterre aussi. La question de la sécurité d'approvisionnement a été longtemps négligée au niveau européen, alors que les mesures prises en matière de libéralisation du marché et de lutte contre les changements climatiques impactaient cette sécurité d'approvisionnement, qui reste largement une politique nationale.

    Il faut d'abord améliorer le marché énergétique existant et la réserve stratégique. Nous préconisons aussi une étude fiable des besoins à court terme comme à moyen terme pour déterminer si nous avons un déficit de grosses capacités de production d'électricité et s'il est nécessaire de mettre en place un mécanisme de rémunération Le calcul de l'analyse des besoins en électricité des capacités, à un certain nombre de conditions.

    Quelles améliorations Monsieur le Ministre veut-il apporter à la réserve stratégique ?

    C'est un outil indispensable, qui permet que des unités qui auraient été mises hors service restent à disposition.

    Combien va coûter cette réserve cet hiver ?

    Cela représente environ 3 euros par an pour un ménage moyen. Mais un élément important c'est que la réserve entraîne aussi des recettes si elle est activée. On voit que les centrales au gaz belges sont en concurrence avec des centrales au charbon en Allemagne et aux Pays-Bas, dont le combustible est moins cher. Imaginer la Belgique comme une île autosuffisante est absurde, mais on ne peut pas non plus imaginer une Belgique 100 % dépendante de l'électricité des voisins, même si les importations ont permis de faire baisser le prix de l'électricité même. Il faut trouver un équilibre. La France n'est plus en surcapacité. Et en cas d'hiver rigoureux, dont souffriront aussi la France et les Pays-Bas, les mesures de sauvegarde seront des mesures nationales.

    Monsieur le Ministre croit-il que la Belgique évitera les délestages cet hiver et les hivers prochains ?

    Je pense que tout un chacun s'y emploie dans son domaine. Le point positif de tous les débats sur les délestages, où l'on a agité des mots extrêmes comme le black-out, c'est qu'il y a une prise de conscience par le consommateur belge de la rareté de la ressource énergétique, elle peut ne pas être disponible tout le temps. Il ne faut pas oublier, non plus, qu'un plan de délestage est un outil pour éviter le black-out généralisé. C'est une mesure de sauvegarde pour éviter une véritable catastrophe. Il y a eu à un certain moment, par rapport à cette perspective de délestages, une surréaction en Belgique. En France, deux régions, la Bretagne et la Région PACA, font l'objet de délestages récurrents.

    Dans quelle mesure le climat un peu hystérique lancé avant l'hiver dernier, a-t-il été une mise en scène pour préparer le maintien de l'énergie nucléaire remise en question jusqu'alors ? Quel rôle la Wallonie peut-elle jouer en la matière ?

    Cette problématique de l'analyse des besoins en électricité a-t-elle été abordée lors d'un comité de concertation ? Le cas échéant, qu'en est-il ressorti ?
  • Réponse du 21/01/2016
    • de FURLAN Paul

    Si les objectifs européens en matière d’énergie renouvelable passent de 20 % à 27 %, le mix énergétique national se devra d’être plus flexible pour compenser l’intermittence, cette flexibilité peut être tirée du panel de technologies actuelles telles que les unités de pointe le déplacement de charge et le stockage par exemple.

    L’hiver dernier un risque de pénurie a été détecté par le gestionnaire de réseau de transport ; la gestion de ce risque nous a permis de mettre au point des outils pour y faire face. À la question de savoir si l’analyse de risque était correcte, c’est à la CREG et aux autorités fédérales d’y répondre. Le contrôle du volume nécessaire de la réserve stratégique par la CREG est une amélioration souhaitable. N’oublions toutefois pas que l’hiver passé et celui-ci sont très cléments et que nous ne sommes pas dans une situation risquée du point de vue de l’approvisionnement électrique.

    La Wallonie peut montrer qu’il existe des alternatives telles que le recours à des centrales biomasses pour remplacer les centrales nucléaires.

    C’est d’ailleurs avec volontarisme que le Gouvernement a défini de manière ambitieuse et raisonnable ses objectifs d’énergie renouvelable dont notamment au travers de production « biomasse centralisée ».