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L'état de la piscine Solvay

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 349 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 18/12/2015
    • de DUFRANE Anthony
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La piscine Solvay, c'est un lieu que beaucoup de carolorégiens adultes connaissent, pour y avoir nagé jusque dans les années 1990.

    Construit à la fin des années 1930 par la société Solvay pour son personnel, ce bâtiment abritait lors de ses heures de gloire une piscine, une salle de spectacle, un restaurant et plusieurs salles polyvalentes. Depuis 1998, date à laquelle la piscine a été désaffectée, c'est tout le bâtiment de l'Amicale Solvay qui se délabre progressivement. Aujourd'hui, non seulement l'endroit est à l'abandon, mais il est également squatté.

    Triste évolution pour un bâtiment qui fait partie intégrante du patrimoine industriel et architectural wallon. C'est d'ailleurs certainement ces qualités qui ont mené à son classement au patrimoine wallon en 2000.

    Fin 2005, ce site, propriété de l'ULB est vendu à une ASBL ayant la volonté de transformer ce lieu en centre islamique. Des travaux sont entrepris dans la foulée de l'acte de vente. Cependant, sauf erreur de ma part, il s'avère rapidement que la réhabilitation tombe au point mort faute de moyens financiers suffisants de l'ASBL.

    Près d'une décennie plus tard, force est de constater que ce bâtiment est vandalisé au quotidien et que ses belles parures du temps passé font progressivement place à un chancre.

    Je voudrais savoir, dans un premier temps, si Monsieur le Ministre est informé de l'état de détérioration de ce bâtiment ? Qu'en est-il de l'avenir qui lui est réservé ? Des travaux sont-ils prévus ? Une réaffectation ou une utilisation future sont-elles envisagées ?

    De façon plus large, quelle est la politique en matière d'entretien et de maintien des bâtiments classés ? Comment la Wallonie surveille-t-elle la santé de ses bâtiments classés ? Quels moyens légaux sont à disposition de la Wallonie lorsque des bâtiments classés qui se trouvent aux mains du privé se retrouvent laissés à l'abandon ?
  • Réponse du 08/01/2016
    • de PREVOT Maxime

    J’ai en effet été informé dernièrement de l’état désastreux de ce bâtiment par l’intermédiaire de la Fiche d’état sanitaire (FES) que l’Administration du patrimoine a soumise à ma signature. En effet, à la demande de la Ville de Charleroi, l’Administration a réalisé l’ensemble des FES des biens classés comme monument sis sur le territoire de la Ville. Ces fiches, et cela répond à la seconde partie de la question, sont un des outils mis à disposition des propriétaires par le Département du patrimoine pour les aider à assurer l’entretien de leur bien. À cet effet, la FES est structurée de manière à mettre l’accent sur les travaux en fonction de leur priorité d’un point de vue technique. Ainsi, un planning d’intervention, une fourchette budgétaire ainsi que les possibilités de subsidiation sont précisées dans la fiche.

    Deux outils essentiels soutiennent la politique d’entretien du parc immobilier classé :
    - Les fiches d’état sanitaires : Comme précisée plus haut, cette fiche permet de mieux cibler les travaux et de les budgétiser.
    - La maintenance : Il s’agit d’un dispositif de subventionnement des travaux d’entretien des bâtiments classés. Ces travaux, qui ne nécessitent pas de permis d’urbanisme, car ils ne modifient pas l’aspect du monument, sont subsidiés à hauteur de 80 % avec un plafond de 22.000 euros HTVA. Le plafond et le taux de subvention ont été relevés en 2014 afin d’encourager le recours à ce dispositif et je peux annoncer que les résultats deviennent concrets. En effet, la qualité des dossiers rentrés et le montant moyen du coût des travaux ont augmenté démontrant la pertinence de la mesure.

    Toutefois, je tiens à rappeler qu’il revient au propriétaire d’entretenir son bien en bon père de famille. Très rarement utilisé, le processus d’expropriation impose une série de conditions préalables qui n’ont pas encore été rencontrées dans le cas présent. Je demanderai à mon administration d’être vigilante, d’assurer un suivi et d’accompagner le propriétaire afin de l’aider à restaurer ce bien.