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Le pénurie de médecins généralistes dans les communes rurales

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 354 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 18/12/2015
    • de LEFEBVRE Bruno
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le nombre de médecins généralistes semble diminuer année après année. En 2025, plusieurs communes pourraient même se retrouver sans médecin généraliste.

    Actuellement, 145 communes wallonnes connaissent déjà en pénurie de généralistes. Parmi elles, l'ensemble des 119 communes rurales est les plus touché. Plus de 50 communes n'ont pas de jeunes médecins.

    Selon une étude de l'Observatoire de la santé du Hainaut, la moitié des généralistes du Hainaut sont âgés de 55 ans et plus. Par conséquent, le nombre de généralistes en activité va fortement diminuer dans les prochaines années. Les responsables concluent leurs études en pensant que le vieillissement de la population combiné au départ à la retraite de nombreux médecins risque de provoquer, dans les années à venir, une baisse de l'offre médicale et un problème d'accès aux soins dans les zones où les jeunes généralistes ne viennent pas s'installer.

    Face à cette pénurie, la population risque de ne plus se sentir en confiance et d'avoir à terme une influence néfaste sur le bien-être et la santé de nos citoyens.

    La presse annonce que Monsieur le Ministre a réalisé un plan reprenant 12 actions pour faciliter l'installation des médecins généralistes dans les zones rurales. Peut-il nous en dire plus sur ces 12 actions ?

    La deuxième action de son plan consiste à mettre en place différents incitants pour garantir une bonne couverture du territoire wallon dans le cadre de l'ex-fonds fédéral Impulseo. Quels sont ces incitants financiers ?

    Selon Monsieur le Ministre, une autre façon de lutter face à ce constat est d'attirer suffisamment d'étudiants vers la médecine générale durant leurs études. Quelles sont les actions qu'il va mettre en place avec ses homologues de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?
  • Réponse du 11/01/2016
    • de PREVOT Maxime

    Lors de la Commission du premier décembre dernier, j’ai déjà eu l’occasion de clarifier les axes d’actions menés concernant l’organisation de la première ligne de soins en Wallonie. Je renvoie donc l'honorable membre à celle-ci pour les explications détaillées.

    En résumé, les actions ne focalisent donc pas uniquement sur la « profession médicale », mais visent plus largement l’amélioration des soins de santé primaires qui ne sont pas exclusivement prestés par les médecins généralistes. Les prises en charge multidisciplinaires sont également indispensables, de même que les lieux de coordination et de concertation.

    Les 12 actions sont regroupées au sein des axes suivants : analyse de l’existant et définition des besoins et des offres de services (via l’établissement d’un cadastre relatif aux dispositifs existant au niveau de la 1re ligne de soins en Wallonie), impulser une culture d’évaluation de ces dispositifs, améliorer l’information au public, « décloisonner » les prises en charge via la réorganisation des soins aux malades chroniques, favoriser la collaboration multidisciplinaire, favoriser l’utilisation d’outils communs (dont l’échelle d’autonomie BELRAI), et l’encouragement à l’installation de médecins dans les zones en pénurie.

    Les actions visent davantage à apporter une réponse appropriée efficace que ce soit le milieu de vie du citoyen.

    En ce qui concerne le dispositif IMPULSEO, une enveloppe de 4.576.000 euros est prévue dans le budget initial 2016. La prime du Fonds d'impulsion et les prêts (Impulséo I) visent à encourager l'installation de médecins généralistes dans des zones nécessitant la présence de médecins généralistes supplémentaires. Impulséo II et III concernent l'intervention dans les charges salariales de l'employé qui assiste un regroupement de médecins généralistes (Impulséo II) ou un médecin seul (Impulséo III) dans l'accueil et la gestion de la pratique.

    Les prêts sont actuellement peu sollicités eu égard aux taux intéressants appliqués auprès des banques. J’ai donc entamé les démarches pour les supprimer et transférer les moyens vers un dispositif ASSISTEO (intervention dans les charges salariales de l’infirmier qui assisterait le médecin). Un groupe de travail sera initié, début 2016, avec le secteur afin d’analyser les meilleures évolutions possible.

    Il est aussi à noter que le dispositif IMPULSEO n’a jamais été évalué par le pouvoir fédéral qui en avait la compétence. Je compte mener une évaluation du dispositif.

    Comme le signale l'honorable membre, il est également important d’attirer les étudiants en médecine vers la filière généraliste. Il s’agit là de la compétence du Ministre Marcourt. Par ailleurs, c’est la Ministre fédérale de la Santé publique qui est compétente en matière de planification de l’offre médicale, et qui limite donc le nombre d'étudiants qui reçoivent l'autorisation de pratiquer dans le cadre de l'assurance maladie invalidité (numéro INAMI).

    Des propositions pourraient être formulées comme celle d’augmenter davantage les quotas pour la médecine générale et pour ceux qui s’installeraient en zone rurale. Exemple : obligation de faire un stage en médecine générale. Dégager du temps et de la rémunération pour les médecins généralistes qui acceptent des stagiaires.