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Les incitants financiers relatifs à l'aménagement de toitures végétales en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 214 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 18/12/2015
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Les questions climatiques sont plus que jamais d’actualité, les conclusions de la COP21 sont sans appel et désignent la Belgique comme mauvais élève en matière d’environnement.

    Les toits végétaux sont très bénéfiques pour l’isolation de bâtiments, mais aussi pour la planète. Les avantages sont nombreux en ville comme à la campagne. Il y a donc un intérêt, pour le confort, mais surtout pour le respect de l’environnement, dans l’installation d’un toit végétal.

    D’abord, cela permet l’amélioration de l’isolation acoustique et thermique du bâtiment. Ensuite, un toit vert fonctionne comme une éponge et retient l’humidité, ce qui atténue le ruissellement en cas de fortes pluies. De plus, cette humidité va s’évaporer lentement, améliorant l’air sec des villes. La végétation présente sur le toit possède des vertus assainissantes pour notre air, en retenant la poussière, le mercure ou le CO2 et en produisant de l’oxygène. Ce système protège aussi les toitures et garantit donc leur durabilité. Enfin, ces espaces verts permettent le développement de véritables écosystèmes, favorisant la biodiversité, en ville surtout.

    Plusieurs pays précurseurs tels que l’Allemagne ont déjà mis en place des mesures fiscales incitant les entreprises et les particuliers à installer ces toitures végétales. Chez nous, des primes communales et régionales existent pour le placement de ce genre de toitures. Cependant, si elles sont nombreuses en Flandre et à Bruxelles, elles le sont nettement moins en Wallonie. La quasi-absence de primes wallonnes peut certainement expliquer ce phénomène.

    En ce sens, et face à l’urgence climatique qui le concerne en tant que ministre wallon de l’Environnement, Monsieur le Ministre ne pense-t-il pas que la Région wallonne devrait commencer par donner l’exemple en verdurisant systématiquement le toit de tous ses édifices publics ?

    Le rétablissement de l’octroi de primes réellement attractives et autres avantages fiscaux, pour les particuliers comme pour les entreprises, ne serait-il pas envisageable ?

    Enfin, des partenariats ne pourraient-ils pas être trouvés entre la Région et des Entreprises de formation par le travail (EFT) afin de réaliser une avancée écologique, mais aussi sociale ?
  • Réponse du 21/01/2016
    • de FURLAN Paul

    L'honorable membre a soulevé dans sa lettre une question concernant les toitures végétales, plus particulièrement les incitants à mettre en place pour valoriser l’usage de cette technique dans le cadre d’une amélioration de l’isolation thermique des bâtiments et dans un objectif de durabilité.

    Les toitures vertes ont, comme le souligne l'honorable membre, de nombreux avantages notamment dans l’amélioration de la qualité de vie et la biodiversité, une meilleure gestion des eaux de pluie, l’augmentation de la longévité de l’étanchéité (mieux protégée) et l’amélioration du confort acoustique.

    Cependant vu le contexte du bâti existant wallon, l’impact sur le confort thermique et la consommation énergétique est marginal par rapport aux efforts qu’il reste à faire en matière de rénovation du parc. Selon le CSTC (Centre Scientifique et Technique de la Construction) 25 cm de substrat (pour une toiture jardin) donnent un coefficient de résistance thermique R de 0,13 m²K/W ce qui est très faible et surtout bien inférieur au critère de 4.5 m²K/W à respecter pour l’octroi de la prime.

    L’intérêt de la toiture verte est dès lors davantage environnemental, notamment en site urbain.
    Dans ce contexte, l’administration n’est pas favorable à l’octroi d’une prime pour ce type d’investissement, du moins pour des motifs énergétiques.