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Le projet "Housing First"

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 369 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 28/12/2015
    • de DAELE Matthieu
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Beaucoup de personnes sans-abri vivent en rue, en squat et en abri de nuit depuis de nombreuses années.

    Certaines présentent des problèmes de santé physique, de santé mentale ou souffrent d'assuétudes. Pour elles, il est rarement facile de sortir de la rue.

    Les structures d'aide classique en Belgique font de leur mieux mais ne parviennent pas facilement à leur apporter une aide durable.

    Le modèle Housing First prévoit un accès immédiat au logement, avec un accompagnement professionnel intensif. Il vise spécifiquement ce type de public, le plus éloigné du logement.

    Housing First Belgium teste ce modèle à Anvers, Gand, Hasselt, Bruxelles, Molenbeek, Liège, Charleroi et Namur.

    Actuellement, c'est grâce au financement de la ministre fédérale en charge des Affaires sociales et de la Santé ainsi que de la Loterie nationale que cette expérimentation a pu être mise en place.

    Dès avril prochain, ce projet sera une compétence régionale pour les antennes de Namur, Liège et Charleroi.

    Lors de la commission du 1er décembre, Monsieur le Ministre a été rassurant en ce qui concernent le sort des Housing First Wallonie en précisant que « l'objectif n'est pas de substituer les initiatives Housing First qui sont des initiatives à grande valeur sociale ajoutée, qui sont en train de faire pleinement la démonstration à travers les différents projets pilotes de leur pleine utilité et donc ici, on est dans une démarche qui se veut complémentaire et même là où il y a des abris de nuit qui tournent et qui fonctionnent bien, on a plus que jamais besoin de processus de type Housing First parce qu'il devient très compliqué encore, au sein des abris de nuit, d'arriver à faire un véritable travail d'accompagnement social » .

    S'il faut encore prouver l'efficacité de ce projet, voici quelques éléments qui viennent en soutien du maintien d'Housing First Wallonie :
    - cela concerne 56 personnes sans-abri chroniques sortis de la rue et accompagnées par les équipes d'Housing first (Namur, Liège et Charleroi);
    - ce public occupait les abris de nuit. Il est maintenant en insertion durable. Des lits sont donc libres.

    La conférence européenne de consensus pour la lutte contre le sans-abrisme a prôné les pratiques housing-led dont Housing First. Plusieurs pays européens le font et cela fonctionne. Pourquoi la Wallonie ne suivrait-elle pas ?

    Un budget wallon sera-t-il consacré à ce projet pour 2016 et les années suivantes ? Si oui, quel sera le montant ?

    Vu les places libérées dans les abris de nuit, ne serait-il pas envisageable, à l'instar de ce qui existe dans le domaine de la santé mentale, de « geler » des lits pour engager des équipes mobiles sur les lieux de vie ?
  • Réponse du 13/01/2016
    • de PREVOT Maxime

    Les résultats de la recherche seront publiés en juin 2016. Ils comprennent notamment un volet économique dont l’objectif est de mettre en relation les impacts et les coûts financiers et sociétaux de pratiques inspirées du modèle Housing First avec ceux liés aux dispositifs existants en matière d’aide aux personnes sans-abri.
    Le projet Housing First a indéniablement des résultats plus que satisfaisants. Comme le sait l'honorable membre, la déclaration de politique régionale prévoit la mesure suivante : « mener une vaste réflexion sur la prise en charge des sans-abris, en continuant à soutenir les actions d’accueil dans les abris de nuit et, en fonction des disponibilités budgétaires, en initiant une politique de relogement prioritaire (Housing First) qui consiste en un accès rapide au logement couplé à un accompagnement personnalisé. »

    À mon sens, il n’est pas opportun de substituer un dispositif à un autre. En effet, un des problèmes soulevés par la recherche est le manque de logements à prix abordable. On sait également, par les expériences des autres pays qui ont mis en œuvre le Housing First, que ce dispositif ne convient pas forcément à tous les publics.

    La Wallonie poursuivra donc en 2016 le financement des équipes Housing First en place. Quant aux montants octroyés, la décision doit encore être prise en Gouvernement. Je ne manquerai d'en informer l'honorable membre une fois celle-ci prise.

    En ce qui concerne l’engagement d’équipes mobile, celle-ci existe déjà et est pleinement actrice de relais sociaux qui coordonne à la fois les abris de nuit et les projets « Housing first ».