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La santé mentale des jeunes

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 391 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 06/01/2016
    • de IMANE Hicham
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Dans sa Déclaration de politique régionale, le Gouvernement envisage diverses mesures relatives à la santé mentale des jeunes. Je m'en félicite. Plus que jamais, la Wallonie doit continuer à donner la priorité aux problèmes de santé mentale dont souffre cruellement la jeunesse.

    Je cite ici un extrait de la DPR 2014-2019 : " Le Gouvernement entend encourager, en concertation avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, le rassemblement de structures publiques et associatives existantes en "maisons de l'adolescent.".".

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur l'avancement de ce dossier ? Combien existe-t-il de Maisons de l'adolescent dans notre Région ? Quel budget cela représente-t-il ? L'ouverture de nouvelles structures de ce type est-elle envisagée ?

    La DPR abordait aussi la volonté du Gouvernement d'étendre la réforme de la santé mentale aux enfants et adolescents. Où en est Monsieur le Ministre dans la mise en oeuvre de cette réforme ? Une concertation est-elle prévue avec les nombreux acteurs de terrain agissant actuellement dans le domaine de la santé mentale des jeunes ?
  • Réponse du 26/01/2016
    • de PREVOT Maxime

    L'honorable membre rappelle à juste titre que la Déclaration de politique régionale prévoit de collaborer avec la Fédération Wallonie Bruxelles pour développer les structures de type « Maisons de l’adolescent ».

    Actuellement, il existe une maison de l’adolescent, située à Charleroi. Il s’agit de la MADO, qui est un service de la Cité de l'Enfance étroitement liée à l’ISPPC, Intercommunale de Santé publique du Pays de Charleroi. Cette initiative existe depuis 2010. Elle est ouverte à tous : le jeune, les parents, les enseignants, travailleurs sociaux, médecins, avocats… Elle se veut active et réactive, elle est porte ouverte et ouvre des portes, et elle permet de fédérer et de rassembler en un seul lieu les compétences de partenaires de champs très différents. Elle est reconnue et financée par la Fédération Wallonie Bruxelles, dans sa compétence d’Aide à la Jeunesse.

    En ce qui concerne le nombre de maisons de l’adolescence, le budget que cela représente et l’ouverture de nouvelles structures de ce type, je devrais me tourner vers mon collègue en charge de l’Aide à la Jeunesse pour pouvoir répondre.

    En ce qui concerne la politique régionale, je n’ai pas encore établi les liens de collaboration avec mon collègue en charge de l’Aide à la Jeunesse, Monsieur Rachid MADRANE en vue de renforcer ce dispositif. Cependant, mes collaborateurs et mon administration sont très impliqués dans la mise en place de la Nouvelle politique de santé mentale pour les enfants et les jeunes, ce qui est également le cas des collaborateurs et de l’administration de mon collègue en charge de l’Aide à la Jeunesse. Je rappelle que, lors de la Conférence interministérielle du 30 mars 2015, j’ai pleinement validé, avec mes collègues du Fédéral, des communautés et des régions en charge des matières « Santé », le Guide, présentant cette nouvelle politique.

    Je répondais à Madame Graziella TROTTA à ce sujet, en septembre dernier, et dressais à cette occasion les grandes lignes de cette ambitieuse politique.

    Depuis, les réseaux, dont cinq en Wallonie, se mettent en place avec pour objectif de répondre aux nombreux besoins de ce public cible. La fonction de coordination est attribuée à une ou deux personnes par réseau. Les programmes des soins de crise qui ont été élaborés par les partenaires les plus concernés sont activés depuis le 1er janvier 2016 pour certains, et en passe de l’être pour les autres. Il en va de même pour la seconde étape prévue : le programme de soins de longue durée.

    La concertation se fait à différents niveaux, mais les acteurs de terrain ne sont pas en reste, d’autant que cette nouvelle politique considère la Santé Mentale des enfants et des jeunes, et non pas seulement les troubles ou pathologies mentales dont ces jeunes et ces enfants sont parfois atteints. Ceci revient à dire l’ensemble des acteurs qui ont à cœur le bien-être des enfants et des jeunes… ; ce qui représente énormément d’acteurs, regroupés par secteurs, relevant de diverses entités ou autorités compétentes. Le défi est donc de taille.

    Des étapes sont à franchir, un planning est élaboré au niveau fédéral, et nous avons également à cœur de nous doter d’un plan d’action commun à l’ensemble des partenaires francophones agissant actuellement dans le domaine de la santé mentale des jeunes. Les coordinateurs de réseaux s’y emploient également, progressivement, soutenus en cela par l’information – base d’éventuels accords de collaborations - que dispense mes collaborateurs et mon administration auprès des secteurs tels que l’ONE, l’Aide à la Jeunesse, le Handicap, l’Enseignement.

    Par ailleurs, je fonde l’espoir de fédérer des projets tels que les « Jardins pour tous » déjà actifs à l’intersection de plusieurs secteurs, afin de s’appuyer sur leurs expériences et leur expertise dans la recherche de solutions face aux situations les plus critiques où se trouvent certains jeunes et leur entourage. L’expérience acquise et la participation active de tels acteurs sont nécessaires pour étayer les programmes de prise en charge qui sont actuellement en construction au niveau des comités de réseaux.

    Enfin, la mise en place de l’Agence pour la Santé, le Handicap et les familles (Agence pour une Vie de Qualité – AviQ) depuis le 1er janvier 2016 met en évidence – si c’était nécessaire – l’articulation à réaliser avec la promotion de la santé dans une vision totalement intégrée.

    Je saisis l’occasion que me donne l'honorable membre en posant sa question pour tenter de dissiper le malentendu ou la confusion qui règne autour des termes de « Santé mentale ». Les secteurs non spécialisés dans les soins de santé mentale ont parfois tendance à ne pas se sentir concernés par la santé mentale au sens plein du terme, et les acteurs spécialisés dans les soins spécialisés à considérer la santé mentale exclusivement sous l’angle qui leur est propre : celui du trouble ou de la pathologie. Or, la santé mentale, a fortiori celle voulue pour les enfants et des jeunes, nécessite la contribution de tous les acteurs, ce qui paraît alors comme une évidence.