Le changement de fournisseur d'énergie

• Session : 2015-2016
• Année : 2016
• N° : 246 (2015-2016) 1

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• Question écrite du 07/01/2016

  • de CRUCKE Jean-Luc
  • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie
  
  À tout moment et dans le respect d'un préavis d'un mois, le consommateur peut changer de fournisseur d'énergie.
  
  Quel est le nombre de ménages wallons qui ont fait usage de cette opportunité en 2015 ?
  
  Des différences substantielles apparaissent-elles de mois en mois et/ou entre provinces ?
  
  Ce changement est-il plus utilisé que les années précédentes ?
  
  Quelle lecture Monsieur le Ministre fait-il des chiffres et quelles considérations retire-t-il de son analyse ?

• Réponse du 22/01/2016 | Annexe [PDF]

  • de FURLAN Paul
  
  Durant les premières années qui ont suivi la libéralisation, le marché régional (ou national) était toujours dominé par l’opérateur historique. Toutefois, depuis lors, la CWaPE constate, au niveau de marché régional, un accroissement de la concurrence tant au niveau de la fourniture qu’au niveau de la production d’électricité. Ainsi, depuis début 2007, la gamme de produits offerts à la clientèle résidentielle s’est considérablement élargie puisqu’au mois de juin 2015, on dénombrait près de cinquante produits en électricité. Un client qui fait un choix actif d’un produit « best-bill » peut ainsi réaliser des économies par rapport à la facture du fournisseur désigné, économies pouvant représenter un mois de facture. Ce gain, en moyenne annuelle, est de 12,9 % pour l’année 2013, de 9,7 % pour l’année 2014 et de 8,4 % en juin 2015. Ce qui équivaut à une économie de 62euros/an en électricité et de 175 euros/an en gaz.
  
  Les derniers chiffres disponibles sur ce thème ont été publiés par la CWaPE en juillet 2015. En annexe, le graphique n°1 nous montre ainsi l’évolution du taux de switch pour le marché de l’électricité (1.805.243 clients) depuis 2008 et le graphique n°2 pour le marché du gaz (692.000 clients).
  
  Nous remarquons donc que le taux de switch trimestriel est relativement constant et s’élève en moyenne à un peu plus de 3 % du nombre de clients total aussi bien pour l’électricité que pour le gaz. En pourcentage cumulé au 1er juin 2015, 51 % des clients actifs étaient restés fidèles au fournisseur désigné tout en changeant de produit, 37 % des clients actifs avaient changé de fournisseurs et environ 10 % des clients pouvaient être considérés comme passifs.
  
  Quels sont les éléments qui peuvent expliquer ce faible taux de switch ?
  La peur du changement peut être induite par « une prétendue complexité administrative », par l’insécurité de fourniture durant la phase de changement de fournisseurs, par la complexité des offres commerciales, par la publicité des fournisseurs davantage axée sur leurs produits les plus chers, par une connaissance insuffisante de l’offre complète de marché, par le manque de confiance en internet, etc.
  
  Comme le précise la CREG dans sa dernière étude (Etude (F)151217-CDC-1496 du 17/12/2015 relative à la composition des portefeuilles de produits par fournisseur et les potentiels d’économies possibles pour les ménages, les PME et les indépendants sur le marché belge de l’électricité et du gaz naturel) sur le sujet, « Le consommateur est actif sur le marché énergétique belge, mais change rarement pour une meilleure offre marché, et encore moins pour la meilleure marché ../.. Une grande majorité des consommateurs résidentiels et des PME dispose toujours d’un potentiel d’économies considérable, tant en changeant de produit chez son propre fournisseur qu’en changeant de fournisseur../.. La Belgique présente un taux élevé de switching en comparaison avec les autres pays européens».
  
  Je fais miennes ces conclusions et ne puis qu’exhorter à faire connaitre un maximum autour de soi cette possibilité qui est offerte à chaque consommateur wallon de pouvoir changer rapidement de fournisseur d’énergie, vu que les moyens performants mis en œuvre (presse écrite, presse audiovisuelle, comparateurs internet, guichets énergie, sites CWaPE ou CREG, etc) ne semblent, à l’évidence, pas suffisants pour provoquer ce déclic rémunérateur. Mais n’oublions pas qu’en définitive, le choix de produit ou de fournisseur appartient toujours au consommateur …