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La nouvelle ligne à haute tension en région liégeoise

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 255 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 12/01/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Le Gouvernement wallon a donné un premier feu vert au projet du gestionnaire du réseau électrique ELIA d’enterrer une ligne électrique à très haute tension sous la région frontalière liégeoise afin de créer une interconnexion entre les réseaux électriques belge et allemand.

    L’Exécutif a en effet adopté la révision définitive des plans de secteur de Liège et de Verviers-Eupen portant sur l’inscription d’un périmètre de réservation pour ce projet.

    Les enjeux vont de la sécurité d’approvisionnement au maintien de prix moins cher à l’importation de l’électricité sur le marché allemand lorsque la production d’énergie renouvelable sera excédentaire en Allemagne.

    Le démarrage des travaux est prévu par ELIA pour fin 2017, pour une durée approximative de deux ans. Sur ce point, les études confirment que les incidences en la matière sont faibles, voire nulles.

    Si je comprends bien, le projet sera une réponse directe à l’égard du risque de black-out. Monsieur le Ministre confirme-t-il ?

    Quand on sera en manque d’électricité comparé à la demande, on va pouvoir s’approvisionner sur le marché allemand. Plus avancé en énergies renouvelables, mais ayant aussi substitué le nucléaire par le charbon.

    Ni l’énergie importée de France ni celle de l’Allemagne ne sont des énergies propres : l’une est produite au nucléaire, l’autre pour une partie importante au départ de charbon.

    L’honnêteté intellectuelle nous impose de ne pas taire ces aspects. L’importation ne nous dispensera pas d’investir davantage dans le renouvelable. Monsieur le Ministre confirme-t-il (en matière de convergence des prix du MWH, nous avions plus à gagner dans nos relations avec la France, où le MWH est moins cher qu’en Belgique et en Allemagne) ?

    La question le plus importante est la suivante : déjà l’avis de la CREG nous fait savoir que le risque de black-out est largement surestimé et, j’ajoute, ne justifie pas la prolongation de la durée de vie des réacteurs Doel I et II et Tihange.

    Si ce n’est pas le risque du black-out (autour duquel une véritable hystérie a été mise en place), quel est donc le vrai motif de cette décision qui, je suppose et demande à Monsieur le Ministre de confirmer, n’a pas été prise par le niveau fédéral en méconnaissance de la procédure de révision du plan de secteur visant à créer ledit tronçon transeuropéen de transport d’électricité et nous permet de nous approvisionner en cas de pénurie ?
  • Réponse du 22/01/2016
    • de FURLAN Paul

    La nouvelle ligne objet de cette question est en fait la liaison ALEGrO (Aachen Liège Electric Grid Overlay), projet commun des deux gestionnaires de réseau de transport d’électricité de part et d’autre de la frontière, à savoir Elia et Amprion.

    En créant cette connexion, les gestionnaires des réseaux de transport ont pour objectifs :
    - de diminuer le risque de déséquilibre entre la production disponible et les besoins de consommation ;
    - de permettre la circulation de l’énergie renouvelable ;
    - de renforcer la capacité d’importation et d’exportation entre les deux pays ;
    - d’améliorer la sécurité d’approvisionnement ;
    - d’ouvrir le marché de l’électricité à plus de concurrence, avec un effet positif sur les prix de l’électricité, au bénéfice des entreprises et de la communauté.

    Celle-ci s’inscrit donc directement dans la politique européenne qui vise à optimiser le développement des réseaux à l'échelle européenne afin de permettre à l'Union d'atteindre les objectifs fondamentaux de sa politique énergétique en matière de compétitivité, de durabilité et de sécurité de l'approvisionnement. Dans ce cadre, les infrastructures énergétiques de l'Europe doivent être modernisées et développées et les réseaux interconnectés au-delà des frontières, afin de rendre effective la solidarité entre les États membres, de fournir des voies d'approvisionnement ou de transit et des sources d'énergie alternatives et de développer des sources d'énergie renouvelables en concurrence avec les sources d'énergie traditionnelles.

    Dès lors, même si cette liaison pourra contribuer à solutionner les éventuels problèmes de pénuries, elle n’est certainement pas une réponse directe aux évènements qui ont secoué la Belgique ces hivers derniers, d’autant plus que la décision de son établissement est antérieure à ceux-ci vu que les démarches visant à la modification du plan de secteur ont démarré au début 2013.

    Enfin, cette interconnexion ne nous dispense en rien d’atteindre les objectifs wallons en matière d’énergie renouvelable. Elle devrait même permettre au réseau d’absorber plus d’énergies renouvelables. En effet, avec une puissance de 1.000 MW et l’utilisation de la technologie du courant continu qui est la seule à permettre le contrôle total des flux sur la liaison, elle permettra une intégration optimale des énergies variables qui demandent une plus grande flexibilité dans la gestion du système électrique.