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La prévention du sexisme sur Internet

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 423 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 13/01/2016
    • de BONNI Véronique
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Un collectif français d'associations féministes a lancé récemment un nouvel hashtag afin de sensibiliser les internautes du réseau social Twitter au laxisme dont le site ferait preuve face aux contenus misogynes et au « revenge porn »,

    Pour le collectif, le réseau social ne sanctionnerait pas suffisamment les tweets à caractère sexiste, ni les vengeances d'ex-partenaire publiant des photos dénudées de leur ex, ce que l'on nomme désormais le « revenge porn ».

    Il révèle également qu'une femme sur dix, âgée de plus de 15 ans, aurait été victime de cyber-harcèlement et rappelle que, pour ONUWomen, le risque est encore plus élevé chez les femmes entre 18 et 29 ans.

    L'impact de ce type de violence est bien réel et malheureusement, les jeunes femmes touchées par ce phénomène sont généralement vulnérables et isolées et ne savent pas comment réagir. Les conséquences de ce désarroi ne doivent pas être négligées et sont bien réelles, j'en veux pour preuve, les suicides de jeunes adolescents provoqués par le cyber-harcèlement qui ont malheureusement fait la une de nos quotidiens en 2015.

    La campagne lancée par « Les féministes contre le cyber-harcèlement » invite les utilisateurs à partager leurs griefs et expériences relatifs au sexisme sur Twitter au moyen du #TwitterAgainstWomen espérant ainsi que les personnes touchées par ce genre d'actes sortent de leur isolement.

    Dans le cadre du plan intra-francophone de lutte envers les violences sexistes, des mesures relatives à la prévention des comportements sexistes sur Internet et les réseaux sociaux ont-elles été envisagées ?

    Dans l'affirmative, quelles sont-elles ?

    Comment la lutte contre le cyber-harcèlement est-elle envisagée entre les différents gouvernements ?
  • Réponse du 20/01/2016
    • de PREVOT Maxime

    Cette question me donne, une nouvelle fois, l’occasion d’aborder les plans de lutte contre les violences.

    Les précédents plans de lutte contre les violences ne prenaient en considération la violence sexuelle que dans le cadre de la violence entre partenaires. Or, la problématique est bien plus large que le champ de la sphère familiale. Le nouveau Plan d’Action National de lutte contre toutes les formes de violence basée sur le genre 2015-2019, tout comme le plan intra-francophone de lutte contre les violences sexistes et intrafamiliales élargissent leur champ d’actions aux questions du harcèlement sexuel, du viol et de la prostitution. Il est accordé une attention spécifique à la situation des enfants victimes dans ces thématiques.

    Le plan intra-francophone comporte 3 mesures relatives au harcèlement sexuel pilotées par la Fédération Wallonie-Bruxelles :
    * Recenser et analyser les législations en vigueur en Belgique en matière de harcèlement sexuel ;
    * Diffuser le petit guide illustré du Respect dans la rue (ou ailleurs) édité par le FPS en collaboration avec l'IEFH et autres outils sur le harcèlement ;
    * Poursuivre l’intégration de la dimension de genre dans les réflexions du groupe de travail « harcèlement à l’école ».

    Une des mesures du PAN 2015-2019, portée par l’égalité des chances du fédéral, en partenariat avec la Justice est d’étudier le développement du grooming (sollicitation sexuelle en ligne d’un mineur par un majeur) et du cyber-harcèlement. 

    En Wallonie, je reste également attentif à cette problématique. En 2015, j’ai accordé :
    * une subvention de 2.500 euros à « Touche pas à ma pote » pour réaliser des animations et des actions de lutte contre le harcèlement et le sexisme, auprès des publics jeunes, et,
    * une subvention de 15.000 euros à l’asbl Jump pour réaliser une enquête sur le sexisme, tel qu’il a été défini par la loi du 22 mai 2014.

    Pour rappel, en effet, la Belgique a été le premier pays à s’être doté d’une loi en la matière. À la différence de la France, chez nous, toute personne victime d’un geste ou un comportement sexiste dans des circonstances publiques, ce qui est le cas d’une injure sexiste sur Facebook ou Twitter, par exemple, peut déposer plainte. Pour plus d’informations à cet égard, j'invite à relire les termes de la loi et/ou la brochure de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes « Anti-sexisme. Mode d’emploi ».