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Les faiblesses du secteur numérique wallon

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 166 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 14/01/2016
    • de TROTTA Graziana
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    À la demande de la SOGEPA, le bureau de consultance Roland Berger a réalisé une étude portant sur le secteur numérique en Wallonie et a, dans ce cadre, identifié plusieurs faiblesses, dont certaines structurelles, qui l'amènent à conclure que notre Région souffre d'un certain retard dans ce domaine.

    Basée sur des chiffres de 2013, l'étude souligne que le secteur numérique représente 1,4 % du PIB wallon contre 2,6 du PIB flamand et 7,6 % du PIB bruxellois.

    Le bureau de consultance estime qu'en Wallonie ce secteur est trop concentré sur certaines activités (programmation, services et conseils) en précisant que ces activités dépendent significativement d'activités industrielles qui sont davantage exposées à la concurrence.

    Parmi les autres faiblesses identifiées figure le fait que la Wallonie ne compte pas assez de grandes entreprises dans ce secteur et que la situation financière des PME s'avère fragile.

    Pour améliorer la situation, Roland Berger estime notamment qu'il faut favoriser l'augmentation du nombre de grandes entreprises afin de pérenniser l'activité et d'augmenter les retombées économiques pour l'ensemble de la Wallonie. La Recherche et Développement, ainsi que la diversification des activités sont également mises en avant pour booster le secteur.

    En décembre dernier, Monsieur le Ministre a annoncé le lancement d'un plan Numérique et, dans quelques semaines, un fonds numérique devrait être lancé, prouvant que le Gouvernement a la volonté de favoriser le changement en la matière.

    Dans ce cadre, Monsieur le Ministre peut-il préciser les priorités du Gouvernement eu égard à cette politique ?

    Les retombées économiques potentielles ont-elles été évaluées par Roland Berger et, dans l'affirmative, quelles sont-elles ?

    Comment se positionnent la stratégie de Monsieur le Ministre et le plan Numérique par rapport aux faiblesses identifiées par le bureau de consultance Roland Berger ?

    Les opérateurs privés, et plus largement les interlocuteurs sociaux, sont-ils impliqués dans la mise en place du Plan numérique et si oui, de quelle manière ?
  • Réponse du 14/03/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le rapport en question du Consultant Roland Berger a été commandé par la SOGEPA en amont de la démarche des Assises du Numérique qui se sont déroulées tout au long de l’année 2015.

    Roland Berger a présenté ses conclusions au Conseil du Numérique dès la mi-2015. Le fait que la presse en fasse à nouveau écho tient à la diffusion de ce rapport par la SOGEPA.

    Le secteur du numérique est l’un des 5 thèmes structurants de « Digital Wallonia - Stratégie numérique de la Wallonie » que le Gouvernement a adopté le 10 décembre 2015.

    Il a par ailleurs fait l’objet d’un groupe de travail spécifique dans le cadre des Assises du Numérique et plusieurs représentants du secteur étaient également présents au sein du Conseil du Numérique.

    Développer les usages numériques implique un secteur technologique fort et une recherche pointue, susceptibles de capter et maintenir la valeur du numérique sur le territoire.

    Dans ce cadre, la stratégie numérique poursuit un double objectif pour le secteur :
    1. Engager un programme de croissance ;
    2. Lui donner une forte dimension internationale.

    Le programme de croissance pour les entreprises du secteur se traduit comme suit :
    * Structurer, rationaliser et animer l’écosystème numérique ;
    * Faciliter l’accès au financement à chaque étape du cycle de vie de l’entreprise ;
    * Stimuler la croissance des startups et PME par l’action publique ;
    * Renforcer la recherche dédiée au numérique et faciliter sa transmission vers les entreprises.

    Le développement de la dimension internationale du secteur numérique repose quant à lui sur :
    * L’accélération de la croissance des champions du secteur numérique à l’étranger ;
    * Attirer en Wallonie des acteurs mondiaux du numérique.

    Concrètement, au moins trois mesures emblématiques sont d’ores et déjà en cours et seront bientôt opérationnelles.

    Tout d’abord, le « Digital Wallonia Hub » permettra de mettre en œuvre une stratégie de la recherche et de l’innovation adaptée aux besoins du secteur du numérique et à ses évolutions rapides.

    Le but est de mettre en réseau les acteurs de la recherche et l’industrie en vue de développer des projets de recherche visant l’excellence et à les connecter aux meilleurs réseaux internationaux.

    Le Digital Wallonia Hub aura également pour mission de susciter des projets structurants dans le domaine du numérique (Big data, e-santé, smart cities…) en relation notamment avec les pôles de compétitivité.

    Ce n’est pas un nouveau pôle de compétitivité, mais un axe transversal de la politique industrielle et économique dont le pilotage associera les industriels et les acteurs de la recherche.

    Ensuite, un Fonds du Numérique géré par la Société Régionale d'Investissement de Wallonie (SRIW) verra prochainement le jour. Ce fonds devra favoriser l’émergence et la croissance des startups. Complémentairement à ce fonds, des moyens seront dédicacés au développement d’écosystèmes numériques locaux en lien avec les invests.

    L’objectif est un effet « d’accélération » par l’accompagnement et l’octroi d’un financement d’amorçage, un premier coup de pouce pour les projets les plus prometteurs, qui doit leur permettre de les mener jusqu’aux premiers tours de financement.

    Enfin, l’année 2016 est pour l’Agence wallonne à l’Exportation (AWEx) l’année du numérique. De nombreuses missions à l’étranger sont organisées sur ce thème majeur.

    Rappelons aussi qu’en ce qui concerne les moyens, 44 % des 500 millions d’euros mobilisés sur 4 ans pour la stratégie numérique sont orientés vers le secteur lui‑même, ce qui démontre son importance pour le Gouvernement.

    Partant de la mesure du PIB du secteur du numérique, Roland Berger a émis des recommandations en vue de le faire croitre. En effet, le développement de ce secteur et des entreprises influencera implicitement la croissance économique de la Région. In fine, la mesure des résultats sera faite sur l’évolution :
    * Du PIB du secteur du numérique ;
    * Du PIB industriel ;
    * De la balance commerciale du secteur numérique ;
    * De la maîtrise des technologies et usages numériques.