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La démocratie participative

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 45 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 18/01/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à MAGNETTE Paul, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Il convient de partir d’un constat : les Wallons n’ont pas confiance en leurs représentants politiques (tous niveaux de pouvoir confondus). Mais beaucoup ne connaissent presque rien aux arcanes politiques de la Belgique.

    Si on leur demande s’ils iraient voter si cela n’était pas obligatoire, seule la moitié irait. La politique ne les intéresse pas (ils ne sont que 3 % à être impliqués dans un parti), mais se disent bien informés.

    C’est la politique nationale qui les intéresse le plus, puis la politique communale et wallonne. Mais sans grand enthousiasme.

    Ce n’est pas vraiment exact, quand on dit que la politique ne les intéresse pas, ils se sentent concernés par certaines matières, l’enseignement, les pensions, la sécurité sociale. Mais pas par les politiques et les jeux qui l’entourent.

    C’est d’autant plus interpellant que ce sont surtout les jeunes et les peu diplômés qui montrent le plus de méfiance.

    La connaissance qu’ont les Wallons de leurs institutions est pour le moins sidérante.

    Ce qui est une autre source d’inquiétude : la méconnaissance de nos institutions et des structures du pouvoir. 78 % des personnes interrogées ne semblent pas bien distinguer la différence entre pouvoir exécutif et pouvoir législatif, cela a de quoi laisser perplexe.

    Même si l’enquête a été commandée par la Région wallonne, les constats interpellent aussi le Gouvernement wallon, car il reflète un déficit majeur de démocratie et de participation citoyenne. Il reflète surtout le manque d’un vrai projet mobilisateur, capable de stimuler l’intérêt de la population. Et on ne pourra pas décréter l’intérêt, on doit proposer, argumenter, convaincre, mobiliser, viser des résultats, présenter des bilan, et ce après des décennies de projets, d’annonces, de plans, de promesses, de DPR, …

    Sans fusion de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Région wallonne, ce sera impossible, car les terrains d’actions de la seule Région wallonne sont trop parcellaires, trop fragmentés pour présenter un projet cohérent et mobilisateur.

    Ne faut-il dès lors pas réfléchir à un rapprochement, voire, à terme, une fusion des deux entités et créer, par ce biais, les conditions pour initier un vrai projet sociétal et socio-économique qui mobilise ?
  • Réponse du 11/02/2016
    • de MAGNETTE Paul

    Le sondage commandé par le Parlement de Wallonie à l’occasion du vingtième anniversaire de son élection directe confirme maints éléments déjà mis en avant par d’autres enquêtes, dont le Baromètre social de la Wallonie réalisé par l’Iweps.

    Il confirme ainsi le trio de tête des institutions constitué par le fédéral, la Région et la commune. Toujours positivement, il montre aussi que près de 60 % des Wallons estiment que la Région a une influence sur leur vie, pour 55,3 % pour le fédéral et près de 55 % pour la commune.

    Par ailleurs, cette enquête confirme la connaissance lacunaire que les citoyens ont de nos institutions. Cette méconnaissance est cependant loin de se limiter ou d’affecter prioritairement la Wallonie, mais touche à l’ensemble de notre système institutionnel.

    On notera, en outre, qu’une des raisons de ces faiblesses est clairement mise en évidence par l’enquête elle-même. Globalement, l’intérêt des citoyens pour l’actualité politique est « moyen » (aux alentours de 5 sur une échelle de 1 à 10) et l’intérêt pour le travail du Parlement est faible. Les approximations sur la répartition des compétences proviennent largement de cette absence d’intérêt et de curiosité pour ces questions politiques qui sont pourtant des questions éminemment démocratiques.

    La préoccupation mise en avant par l’Honorable Membre est donc, avant tout, un enjeu de société qui s’adresse à l’ensemble des niveaux de pouvoir et à l’ensemble de représentants : celui de la « repolitisation » des citoyens qui passe à la fois par la définition d’un projet de société mobilisateur et par le renouveau démocratique.

    Le Gouvernement wallon entend continuer à s’investir dans la diffusion du projet collectif régional qui s’affirme à travers la dynamique Marshall et doit atteindre la plus large diffusion au sein des acteurs socio-économiques et de la population. Il s’inscrit aussi pleinement dans la volonté de renouveau démocratique qui se trouve au cœur de la réflexion parlementaire.

    La question de la clarification de la répartition des compétences fédérées est donc un élément parmi d’autres d’une réflexion beaucoup plus globale.

    Comme le sait l’Honorable Membre, elle fait l’objet d’une réflexion au sein de la plupart des formations politiques autour non pas d’une idée de « fusion » - qui renvoie à la conception flamande d’absorption de l’instance régionale par la Communauté - mais de nouveaux transferts de compétences de la Communauté française vers la Région wallonne et la Commission communautaire française de Bruxelles, sans réforme de l’État fédéral et en application de l’article 138 de la Constitution qui a fondé les transferts « St-Quentin » de 1993 et « Ste-Émilie » de 2014.

    Cette question n’est abordée que très marginalement dans la Déclaration de politique régionale qui balise l’action du Gouvernement sous cette législature. Je me suis exprimé sur son principe et, en écho aux prises de position de personnalités sur la question, j’ai suggéré la possibilité d’instituer, au terme des travaux de la commission parlementaire du renouveau démocratique, une commission « institutionnelle » dédicacée à la réflexion sur de possibles réagencements intrafrancophones. La réflexion que l’Honorable Membre appelle de ses vœux est donc ouverte et se nourrira utilement des échanges démocratiques qui pourront se développer sur ce thème.