/

Le Plan wallon sans tabac

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 444 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 19/01/2016
    • de LEFEBVRE Bruno
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Début janvier, la Fondation contre le cancer a publié une étude sur le tabac. Selon une enquête réalisée auprès de 3009 Belges, un Belge sur cinq fume alors que les Belges étaient un sur quatre à fumer en 2014. Un fumeur fume en moyenne 16 cigarettes par jour. Parmi les fumeurs, 72 % regrettent d'avoir commencé de fumer et 68 % voudraient arrêter.

    Cette étude révèle également que les mesures antitabac sont assez bien perçues. C'est le cas pour la mesure d'interdiction de fumer dans les cafés. 82 % des sondés (dont 66 % de fumeurs) trouvent qu'il s'agit d'une bonne chose. Et ce n'est pas la seule, l'interdiction de fumer en voiture en présence de mineur, l'interdiction totale de la publicité ou encore la mise en place d'un emballage neutre sans logo ni couleur attrayante sont des mesures qui sont également bien perçues.

    Malgré la diminution du nombre de fumeurs en Belgique, on s'aperçoit que le pourcentage de fumeur le plus élevé reste celui de la Wallonie.

    Suite à la sixième réforme de l'État, la Région wallonne hérite de nouvelles compétences notamment sur la prévention en matière de santé.

    Le Plan wallon sans tabac s'appuie sur les engagements pris par la Région et le Gouvernement fédéral lors de la ratification de la convention-cadre pour la lutte antitabac et s'organise suivant la Charte d'Ottawa. Celui-ci est censé être élaboré dès 2016.

    Monsieur le Ministre peut-il me renseigner sur l'état d'avancement de ce plan ? Est-il déjà d'application ? Dans la négative, quels sont vos délais pour la mise en place de celui-ci ?

    Le plan présente la volonté d'élargir la mobilisation des communes via les services de prévention, les CPAS et les plans de cohésion sociale, en vue de renforcer l'action communautaire. Quels seront les différents types d'actions mis en place pour accroître cette mobilisation ?
  • Réponse du 11/02/2016
    • de PREVOT Maxime

    En Belgique, le tabagisme est responsable de 20.000 décès par an. À cette mortalité qui frappe les fumeurs, il convient d’ajouter environ 2.000 décès parmi les non-fumeurs, du fait du tabagisme passif. Rappelons aussi que les fumeurs vivent en moyenne 8 ans de moins que les non-fumeurs et que différentes maladies, au-delà du cancer du poumon, relèvent de ce facteur. Ces quelques chiffres suffisent largement à marquer l’ampleur et la gravité du phénomène.

    La consommation de tabac reste un des plus importants défis de santé publique. Ces décès sont plus nombreux que les six causes les plus fréquentes de décès évitables cumulés (l'usage de drogues, les accidents de la route, d'autres accidents et les chutes, le diabète évitable, le suicide et l'abus d'alcool).
    Toutefois, il est à noter que depuis une dizaine d’années, nous constatons une diminution constante du taux de fumeurs en Belgique.

    L’intérêt d’un déploiement d’une politique wallonne en faveur de la lutte contre le tabac, via le PWST, est évident tout en veillant à une articulation avec les politiques engagées par les autres niveaux de pouvoir.

    Pour rappel, l’objectif général du PWST consiste à sensibiliser, mobiliser, outiller et soutenir les professionnels de la santé pour qu’ils puissent apporter une aide adaptée aux besoins de la population dans ce domaine. Ce plan rassemble les principaux opérateurs de terrain actifs dans le domaine du tabagisme. Il constitue une initiative unique en Belgique et se révèle exemplaire à plus d’un titre.

    Le dispositif PWST prévoit, entre autres, des spécificités d’intervention et des actions particulières à destination des publics les plus démunis : des actions de proximité comme la sensibilisation des professionnels et partenaires relais, la création, avec ces professionnels, d’outils spécifiques d’intervention et leur formation à l’animation.

    Grâce à ce travail commun au niveau régional entamé en 2004, les différents partenaires sont aujourd’hui parvenus à une position cohérente dans les actions proposées.

    En ce qui concerne plus spécifiquement l’avenir du PWST, le Comité de pilotage, après 12 années de fonctionnement, a fait le choix d’ancrer le plan dans la durée et la continuité, sans se fixer d’échéance contraignante.

    Quatre à cinq Comités de pilotage du PWST sont organisés chaque année. En décembre 2015, ce Comité de pilotage a diffusé un rapport intitulé « Articulation du dispositif PWST avec la Promotion de la santé ». Il s’agit d’un travail collectif lié à l’élargissement des compétences de la Wallonie en matière de santé. Ce rapport reflète la mobilisation interdisciplinaire continue de professionnels de la santé, de l’éducation et du social de première ligne. Le prochain Comité de pilotage du PWST s’est tenu le 5 février.

    Le plan wallon sans tabac s’approprie certains axes de la promotion de la santé qui se retrouveront dans les actions du PWST :
    - déclinaison locale des actions, concertation locale des professionnels et stratégies « bottom-up » ;
    - participation du public ;
    - partenariats intersectoriels ;
    - démarches éducatives permettant d’intervenir individuellement et collectivement sur les déterminants de la santé ;
    - création d’environnements favorables ;
    - approche centrée sur la personne par milieux de vie et non par problèmes ;
    - réduction des risques ;
    - décloisonnement entre actions préventives et curatives.

    Il convient aussi de retenir les recommandations de l’OMS incitant à retenir trois axes d’interventions prioritaires en promotion de la santé : le tabagisme actif et passif, une alimentation équilibrée et une activité physique régulière. Ces recommandations débordent largement la seule promotion de la santé. L’éducation, d’une part, la limitation des promotions publicitaires, d’autre part, sont également et particulièrement concernées.

    C’est notamment à ce niveau que se situe l’importance des travaux de la Cellule générale de politique drogue regroupant des représentants des autorités fédérale et fédérées.