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La construction de 320.000 logements nouveaux en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 284 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 22/01/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Afin de faire face à la croissance démographique, 320.000 nouveaux logements vont devoir être construits en Wallonie d’ici 2040. Cela fait 1.000 par mois pendant 25 ans.

    Pour ce faire, le Gouvernement a décidé de donner priorité aux 12 villes qui émargeront au futur plan européen FEDER à savoir : Charleroi, Mons, La Louvière, Tournai, Sambreville, Namur, Liège, Verviers, Seraing, Herstal, Mouscron et Arlon.

    Un Plan de développement urbain (PDU), devra voir le jour dans chacune de ces villes, un plan sur six ans et dans lequel devront être spécifiées toutes les actions de rénovation, d’embellissement ou d’extension prévue. Elles devront également, signer un contrat avec la Région, contrat qui les obligera à respecter un cahier des charges en échange du soutien de la Région. (par exemple : obligation de respecter certains volets dans la rénovation urbaine tels que la cohésion sociale).

    Ce sera, au sein de chaque commune, une Agence de développement local urbaine (ADLU) qui sera l’interface, notamment, avec les opérateurs privés désireux de lancer des projets.

    L’objectif ne pourra pas être atteint en bricolant. Ce qu’il faut, c’est un programme concerté et chiffré de constructions, d’entretiens, de modernisations de logements qui allie les efforts publics, régionaux et locaux, avec l’élan privé des secteurs de la construction, au sens large, et des finances (en ce compris les financements alternatifs).

    N’est-il pas utile de négocier un tel programme d’investissement, visant au-delà de répondre aux besoins en matière de logement, à la création d’activités économiques et d’emplois ainsi qu’aux réductions des émissions de gaz à effet de serre (GES) ?
  • Réponse du 11/02/2016
    • de FURLAN Paul

    La question posée soulève une problématique importante et elle contient déjà une partie de la réponse, en ce sens que l’accroissement de la construction de logements à l’horizon 2040 doit être vue dans un cadre plus large que la politique du logement au sens strict et s’intégrer dans une politique de développement urbain telle que décrite dans la note d’orientation « Vers une politique wallonne de la Ville » adoptée par le Gouvernement wallon le 12 novembre 2015.

    Il résulte effectivement de cette note, comme le relève l’honorable membre, que chacune des 12 Villes sélectionnées par le Gouvernement et ayant répondu positivement à l’appel à candidature sera amenée à rédiger un Plan de Développement urbain (PDU). Ce plan deviendra un chapitre du Plan stratégique transversal (PST) qui à terme sera rendu obligatoire. L’objectif de ce PDU est bien d’arriver à un projet de développement à long terme, ainsi qu’un ensemble coordonné d’actions de développement, d’aménagement et de réaménagement à réaliser à l’horizon de 6 ans. Il ne s’agit donc pas d’un outil de planologie, mais d’une véritable stratégie de développement urbain qui peut également reprendre des actions transversales et non spatialisées.

    Cette démarche alliant développement de quartiers urbains existants et nouveaux ambitionne de répondre aux quatre enjeux majeurs suivants :

    - l’amélioration du cadre de vie urbain et de l’attractivité de la ville au sens large (mobilité, logement, espaces publics, commerces, culture…) en vue d’assurer son développement socio-économique, l’amélioration de la qualité de vie des habitants et usagers, ainsi que celui des espaces qui les entourent ;

    - la nécessité d’accompagner la croissance des villes dans la perspective d’éviter un étalement urbain anarchique coûteux pour la collectivité, de contenir les problèmes d’engorgement des réseaux routiers, de lutter contre les changements climatiques induits par les émissions massives de gaz à effet de serre et d’offrir des réponses à la problématique de disparition de terres agricoles ;

    - la nécessité de rencontrer les questions de cohésion sociale à l’heure où la grande majorité de la population vit en zones urbaines ou les fréquente de façon usuelle, à des fins professionnelles, de loisirs, d’achats, d’études, … ;

    - la nécessité de concevoir des villes reliantes, permettant de bénéficier d’un cadre qui encourage la coopération et la confiance entre les citoyens et les pouvoirs publics.

    À cet égard, une recherche de la Commission permanente de développement territorial (CPDT) est actuellement en cours en ce qui concerne les localisations prioritaires en matière de dynamisation et de rénovation des quartiers urbains existants. Elle a pour objet notamment d’élaborer une proposition de cadre stratégique de référence fixant les principaux objectifs recherchés et les résultats attendus en termes de développements urbain et régional de la politique wallonne de la ville.

    Cette recherche doit intégrer deux facettes : la cohésion et l’attractivité.

    Dans un premier temps, il s’agit d’appréhender cette double dynamique de manière conjointe, dans une perspective transversale, mais également individualisée en fonctions de politiques spécifiques. Dans un deuxième temps la recherche. L’attractivité des centres-villes : reconnaître et soutenir les centres urbains en tant que pôles d’activités économiques, commerciales, culturelles et éducatives, et dès lors, en tant que vitrines du dynamisme et de la vitalité wallonne.

    Ensuite, il faudra prendre en compte la présence de la nature en ville et ses bénéfices sociaux, environnementaux et économiques, ainsi que la réduction de l’empreinte écologique des villes et des quartiers urbains, la mise en œuvre de solutions innovantes et collectives pour relever ces défis.

    Il est donc bien entendu que la politique wallonne, outre la réponse au défi de la croissance démographique en fournissant de nouveaux logements par le biais de la rénovation ou par de nouvelles constructions, devra aussi mener des synergies et des transversalités avec d’autres acteurs du secteur économique, social et environnemental. Ceci rencontre clairement l’une des préoccupations exprimées dans la question.

    Enfin, la réalisation de 320.000 nouveaux logements à l’horizon 2040 devra se concrétiser en mettant en œuvre un ensemble de moyens, notamment financiers, propres à la politique du logement tant public que privé. À côté des voies classiques déjà appliquées (je pense notamment à l’ancrage communal), il faudra mobiliser des mécanismes moins classiques dans ce domaine, tels que les partenariats publics privés, voire des instruments financiers mobilisant l’épargne vers la production de logements. À cette fin, j’ai chargé mon administration, dans le cadre du contrat d’administration négocié entre le Gouvernement et le Service public de Wallonie, de mettre sur pied un projet visant à analyser et à mettre en œuvre les différentes solutions innovantes permettant de « booster » la création de logements.