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Les suites de l'étude Pollusol 2

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 428 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 22/01/2016
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Entre 2003 et 2007, une étude appelée Pollusol 1 a été réalisée par l'ULg-GbABT et l’UCL à la demande de la SPAQuE, pour établir une cartographie des teneurs en métaux lourds, hydrocarbures et autres polluants accumulés au cours des deux derniers siècles dans les sols hors zones urbaines et industrielles en Wallonie.

    Par la suite, en 2009 précisément, une étude Pollusol 2 a été confiée à une équipe interuniversitaire (ULg-AQUAPOLE, ULg-GbABT, FPMs, UCL) pour compléter cette cartographie et examiner les retombées atmosphériques urbaines et industrielles des métaux et des micropolluants organiques, afin d'évaluer les impacts de la pollution pour l’homme et l’environnement.

    Pollusol 2, qui porte sur 800 analyses de sol, 1500 analyses de légumes et 300 analyses d'eau souterraine dans 10 secteurs (Seraing, Charleroi, Châtelet, Colfontaine, Trooz, Amay, Engis, Aubange, Verviers et La Louvière) , vient de fournir des résultats.

    Il ressort notamment des analyses menées sur les légumes qu'à certains endroits la prudence s'impose en cas de consommation des produits du potager. Et cette prudence vaudrait surtout pour les enfants.

    Pour ne prendre qu'un exemple, le seuil de toxicité en arsenic est dépassé à Trooz et Aubange pour un enfant dont 20 % des légumes consommés proviendraient du potager. Il en va de même pour le plomb à Verviers.

    Par conséquent, Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer quelles seront les suites de cette étude ? Va-t-elle servir de base à des mesures en termes de sensibilisation et information du public ? Une campagne de sensibilisation rappelant les mesures de précaution élémentaires (laver ou éplucher les légumes, se laver les mains avant de manger, etc.) est-elle envisagée par Monsieur le Ministre, éventuellement conjointement avec son collègue en charge de la prévention en matière de santé ?
  • Réponse du 27/01/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    L’objectif principal de POLLUSOL 2 était d’approfondir les connaissances sur les concentrations en polluants rencontrées dans les sols et les eaux souterraines des « zones de pollution atmosphérique de proximité » en milieu urbain et péri-industriel en Wallonie.
     
    Les représentants des 10 communes sélectionnées ont été conviés à une conférence le 16/12/2015. Les résultats majeurs de l’étude Pollusol2 leur ont été présentés, ainsi que, en ce qui concerne les jardins potagers, les conclusions de l’évaluation des risques et l’avis d’un collège d’experts extérieurs à la SPAQυE composé de toxicologues et de médecins. Les conclusions indiquent que les résultats de l’évaluation des risques ne signifient pas l’existence d’un risque sanitaire avéré, mais que les mesures habituelles de prévention consistant en du nettoyage des habitations à l’eau, l’épluchage des légumes, etc. restent d’application. Ces recommandations d’usage, applicables à la population des zones urbaines et industrielles, sont disponibles sur le site internet de la SPAQυE. Il est important de souligner que les concentrations observées lors de POLLUSOL 2 sont du même ordre de grandeur que dans d’autres études déjà réalisées localement en Wallonie et dans des régions limitrophes
     
    Ces recommandations, ainsi qu’un dossier complet détaillant les résultats d’analyse de leur potager, ont été communiquées aux riverains volontaires concernés. Pour les personnes ayant participé au projet et qui montreraient des inquiétudes, car leur jardin présente des valeurs plus élevées, le collège des experts propose, sur base volontaire, un dosage urinaire pour l’arsenic et le cadmium et veineux pour le plomb. Ce prélèvement sera accompagné d’un questionnaire destiné à évaluer les sources d’exposition liées aux habitudes de vie.

    Les médecins généralistes des dix communes ont également été avertis des résultats de l’étude par courrier. Ainsi, ils pourront accueillir et conseiller toute personne soucieuse de mieux comprendre les implications des recommandations édictées par l’étude Pollusol2.

    En outre, un numéro vert est mis à disposition par la SPAQυE, afin de répondre aux questions de tout citoyen intéressé par les résultats de l’étude.

    Enfin, la quantité importante de données collectées durant l’étude Pollusol2 fait l’objet de nombreuses demandes de partage de la part de groupes universitaires.