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La filière wallonne de la laine

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 192 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 22/01/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La filière laine prend un réel départ en Wallonie.

    Environ 140 tonnes de laine brute (en suint) sont récoltées par an, ce qui donne entre 70 à 90 tonnes de laine propre à être exploitée. Pour réaliser des produits finis en circuit court, quelques 60 éleveurs et tondeurs de la filière laine récoltent environ 15 tonnes de laine par an, soit un dixième de la tonte.

    Il s’agit d’un produit de niche, certes, mais d’un produit qui offre une perspective à quelques centaines d’exploitants si on parvient à augmenter la production jusqu’à 140 tonnes (ou plus) de laine brute.

    Est-ce un projet réalisable ? Quels sont les incitants régionaux pour y parvenir ? Quel sera le calendrier ?
  • Réponse du 02/02/2016
    • de COLLIN René

    Premièrement, il me semble important de confirmer que la laine est un produit de niche et d’apporter quelques éléments permettant de mieux comprendre la situation de l’éleveur ovin.

    En effet, aujourd’hui, la valorisation de la laine ne suffit bien souvent pas à payer la tonte. En effet, nous pouvons considérer qu’une brebis produit 24 kilos de viande d’agneau par an à 5,5 euros/kg soit 132 euros. Les 2 kilos de laine produits par brebis et par an sont eux, valorisés entre 0,90 euro/kg et 1,25 euro/kg suivant la qualité. Le tondeur quant à lui demande entre 2,5 euros et 10 euros par mouton suivant le troupeau et les facilités. La disproportion des revenus issus de la viande et de la laine est flagrante et justifie que certains éleveurs puissent considérer la laine avec moins d’intérêt.

    Toutefois, une absence de débouchés accentuerait encore plus la perte, en particulier pour les grands troupeaux. C’est précisément là que la filière laine est intervenue et intervient encore. Lors de sa création en 2013, il n’existait que 3 ou 4 produits permettant d’écouler la laine locale. Actuellement, nous pouvons en recenser plus de 30 (oreillers, couettes, gants, tapis, fils à tricoter, semelles, tissus, etc.). La filière laine joue un rôle primordial dans l’accompagnement des projets, dans la recherche et l’émergence de nouveaux produits issus de la laine locale sans oublier la mise en contact de personnes qu’ils soient éleveurs, entrepreneurs ou artisans.

    La filière recherche des acheteurs potentiels, œuvre à générer des projets avec, idéalement, une rétribution pour l’éleveur. Cette démarche a notamment permis l’obtention d’une plus-value de 1 euro /kg pour les laines de qualité qui seront utilisées pour la fabrication de couettes. La laine est traitée (lavée, cardée,…) auprès de la dernière entreprise lainière à Verviers. La fabrication des couettes se fait alors dans une entreprise française. Elles sont ensuite commercialisées par une société wallonne. Excepté deux microfilatures, nous ne disposons pas, à l’heure actuelle, d’outils de transformation en Wallonie. La sensibilisation du citoyen ne doit pas être oubliée. Le site internet de la filière laine compte en moyenne 250 visites/jour, des visites d’entreprises et des formations sont organisées et un stand est tenu lors de différents évènements. Cette approche auprès du consommateur a également l’avantage de fédérer les éleveurs autour d’un projet dont le produit non alimentaire est réellement palpable et peut-être qualifié de noble.

    Il est trop tôt pour se prononcer sur l’évolution de la filière et donc le calendrier de sa progression. Néanmoins, la filière très dynamique va prochainement déposer deux demandes de participation à des projets Interreg : le premier concerne l’Interreg France-Wallonie-Flandre et le second l’Interreg Grande Région.