/

Le tabagisme en Belgique

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 474 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 25/01/2016
    • de DUFRANE Anthony
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Ce mercredi 6 janvier 2016, le journal « l'Avenir » a publié un article concernant le tabagisme en Belgique, qui s'inspire d'une étude réalisée par la Fondation contre le cancer.

    Selon cette étude réalisée sur 3.009 Belges entre octobre et novembre 2015, il y aurait une réduction du nombre de fumeurs, passant d'une personne sur cinq en 2015, contre une personne sur quatre en 2014. D'autres chiffres sont également mis en avant : 72 % des fumeurs regrettent d'avoir commencé à fumer et 64 % d'entre eux voudraient arrêter . D'ailleurs, 41 % des fumeurs se sont adressés à leurs médecins spontanément pour passer le cap alors qu'ils n'étaient que de 37 % en 2014.

    Cependant, arrêter de fumer est toujours difficile et les échecs sont nombreux. Même si une grosse majorité d'entre eux souhaitent en terminer avec la cigarette, seuls très peu d'entre eux y arrivent par leurs propres moyens. Or le journal « Le Soir » du 6 janvier relate une réelle volonté de la part des fumeurs d'établir des normes pour réduire la nocivité du tabac. Par exemple, 87 % des fumeurs sont enclins à une interdiction de fumer dans les voitures en présence de mineurs.

    Monsieur le Ministre a-t-il eu connaissance de ces résultats ?

    Le Plan wallon sans tabac (PWST) qui a été créé dans le but d'encadrer les professionnels de la santé pour que ceux-ci puissent répondre aux besoins des fumeurs a-t-il mis en place des mesures potentielles pour faire diminuer le nombre de fumeurs ? Existe-t-il un plan de sevrage pour ces personnes ? La Fondation contre le cancer va-t-elle bénéficier en 2016 de nouvelles subventions ? Une nouvelle campagne pour informer les citoyens contre les méfaits du tabagisme est-elle prévue ? Quel est l’avis de Monsieur le Ministre sur l'interdiction de fumer en voiture en présence de mineurs ?
  • Réponse du 16/02/2016
    • de PREVOT Maxime

    J’ai eu connaissance des résultats que mentionne l'honorable membre. Ceux-ci sont positifs, mais... même si les données tendent à montrer une amélioration de la situation, nos efforts doivent être maintenus !

    En effet, et pour rappel, la consommation de tabac reste un des plus importants défis de santé publique et tue chaque jour. C’est pourquoi la Wallonie et son Gouvernement n’y sont pas insensibles et financent, depuis plusieurs années maintenant, le Plan Wallon Sans Tabac (PWST).

    Comme il le sait probablement, le PWST est issu d’une plate-forme qui regroupe les principaux acteurs professionnels majeurs de ce secteur. Quatre à cinq comités de pilotage du PWST sont organisés chaque année.

    Un plan d’action complexe et cohérent est convenu de commun accord entre les partenaires. Lors de chaque rencontre, le comité de pilotage évalue l’impact du PWST et, si nécessaire, le réajuste.

    Pour rappel, les objectifs principaux du PWST consistent notamment à sensibiliser, à mobiliser, à outiller et à soutenir les professionnels de santé pour qu’ils puissent apporter une aide adaptée et répondre aux besoins de la population de manière à éviter les comportements de consommation problématiques ainsi que les dépendances. Il s’agit ici d’augmenter les compétences et l’implication des professionnels de la santé. Il est important de créer des lieux de concertation, d’échanges et d’inter-visions permettant d’évaluer les besoins et de mesurer l’évolution des dynamiques mises en place.

    En outre, d’autres axes transversaux ont été développés par les partenaires du PWST pour atteindre les objectifs de diminution du tabagisme. Parmi ces objectifs, on retrouve le soutien financier aux initiatives visant l’accompagnement des fumeurs dans un programme de sevrage via le développement de stratégies de mise en projet, d’aide au sevrage tabagique et de consolidation.

    Par ailleurs, les associations partenaires organisent des formations destinées aux professionnels ainsi que de l’aide directe au sevrage, mais aussi des groupes de parole ou encore des ateliers sur diverses thématiques.

    Enfin, dans le cadre du transfert de compétences, la Région s’implique également dans la promotion de la santé et veille à renforcer le suivi et l’optimalisation du PWST, notamment en y intégrant des projets qui bénéficiaient d’un subventionnement du Gouvernement fédéral via le « Fonds assuétudes-tabac ». Avec la sixième réforme de l’état et au regard des transferts de compétences, ce sera l’occasion pour chacun des partenaires de définir comment il voit l’intégration de ses activités « Promotion santé » et « Campagnes fédérales » dans le Plan et les éléments qu’il souhaite voir se pérenniser. À mon sens, les campagnes devront continuer. Il est important d’étoffer les déterminants de santé qui impactent l’addiction au tabagisme.

    On le voit, mener une politique de prévention du tabagisme ne se limite pas à une simple prestation d’informations, de services pour arrêter de fumer ou de mesures législatives. L’efficacité dépend de stratégies qui mettent en œuvre un large éventail d’actions qui se complètent et se renforcent mutuellement. Une approche globale optimise une synergie en promouvant un mélange d’éducation, d’actions cliniques, de réglementations, de mesures économiques et sociales.

    La qualité du travail accompli par la « Fondation contre le cancer » est évidente et la subvention pour cette année sera d’un montant égal à celui de 2015. Pour les années à venir, je solliciterai l’avis du comité de pilotage du PWST, ainsi que de mes collaborateurs et de mon Administration afin d’optimaliser une approche globale en matière de lutte contre le tabagisme.

    Concernant l’étude de l’interdiction de fumer en voiture en présence de mineurs, celle-ci me semble souhaitable. Pour rappel, une récente étude de l’Université de Californie (University of California - San Francisco. « Nonsmokers in automobiles are exposed to significant secondhand smoke ». ScienceDaily, 14 November 2014) a mis en évidence que les occupants d’un véhicule sont effectivement soumis à un important tabagisme passif lorsque l’un de ses occupants au moins fume.

    Mais en tout état de cause, une telle interdiction ne fait pas partie de mes compétences.