/

Le traitement des déchets par les centrales hydroélectriques et plus particulièrement le cas expérimental de Chaudfontaine

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 441 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 26/01/2016
    • de BONNI Véronique
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Je voudrais revenir ici sur un sujet sur lequel j'ai interrogé à plusieurs reprises Monsieur le Ministre afin d'obtenir un complément d'information concernant la dernière réponse qu'il m'a fournie.

    À l'entrée des centrales hydroélectriques, il existe des dispositifs tels que des bypass ou des drones de protection afin de protéger les turbines des déchets présents dans les rivières, sans pour autant les extraire de l'eau. Dans ce cas, les déchets ne sont pas récupérés par l'exploitant et peuvent poursuivre leur route au fil de l'eau sans souci légal pour l'exploitant.

    D'un point de vue de la légalité, le problème est réglé : personne n'a touché aux déchets, ils peuvent poursuivre leur route. D'un point de vue du bon sens, c'est moins évident...

    Dans sa réponse du 8 janvier 2016, Monsieur le Ministre évoquait la mise en place d'un projet, à titre expérimental, où le cahier de charges relatif à la concession du barrage, situé à Chaudfontaine, impose à l'exploitant d'assurer en plus de la production hydro-électrique, la libre circulation des poissons ainsi que la collecte des déchets exogènes flottants.

    Quels aménagements doivent être entrepris pour parvenir à un respect de ce cahier de charges ?

    Combien peuvent coûter de tels aménagements ?

    Comment est né ce projet expérimental ?

    Si l'expérience est probante, serait-il envisageable de contraindre l'ensemble des exploitants des centrales hydroélectriques en Wallonie à une collecte et un traitement des déchets flottants ?
  • Réponse du 16/02/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le début des travaux du projet d’équipement hydroélectrique du barrage de Bacquelaine à Chaudfontaine sur la Vesdre est prévu au cours du second semestre de cette année.

    Le marché a été attribué à la société Merytherm SA en partenariat avec Coca-Cola Enterprise Belgium. Le Cahier spécial des charges prévoit que cette exploitation hydroélectrique doit permettre la libre circulation des poissons tant à la montaison qu’à la dévalaison ainsi que la collecte, le dépôt provisoire et l’évacuation d’objets flottants. L’investissement projeté se chiffre à 775.000 euros couvrant les coûts propres aux équipements hydroélectriques ainsi que les coûts des ouvrages devant assurer la libre circulation des poissons ainsi que ceux de la centrale de collecte des déchets.

    Le compromis technique atteint pour assurer ces 3 fonctions (production hydroélectrique, libre circulation des poissons et collecte des déchets) prévoit la mise en œuvre d’une turbine de type « vis d’Archimède », réputée ichtyocompatible, complétée par une passe à poissons à la montaison et d’un dispositif de collecte des déchets comprenant des dromes, des grilles, un dégrilleur et une unité de stockage.

    Une évaluation de l’efficacité du dispositif de tri des déchets (d’origine naturelle comme les bois morts ou anthropique comme les canettes) est prévue après une année de fonctionnement. Le bilan portera notamment sur les quantités et le type de déchets récoltés ainsi que sur les coûts de récolte. La pertinence d’une obligation de collecte des déchets au droit des ouvrages hydroélectriques sera alors évaluée.

    Cette mise en ouvre ne doit pas occulter la politique à mettre en œuvre en amont afin que les déchets d’origine anthropique ne se retrouvent pas dans nos cours d’eau. Une rivière n’est pas une poubelle.