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L'impact sur l'économie wallonne de la diminution de l'épargne et la relance de la consommation

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 184 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 26/01/2016
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Depuis 2013, les Belges ont abandonné leur réflexe de s'identifier comme les plus grands épargnants d'Europe.

    Ce virage devrait pouvoir profiter à la relance de la consommation et à l'activation de la production économique ainsi qu'à la progression de la dynamique commerciale.

    Est-ce le cas en Wallonie ?

    L'économie wallonne profite-t-elle d'un ralentissement de l'épargne et de la diminution de l'immobilisation de la trésorerie sur des comptes bancaires ?

    Quels sont le constat et le point de vue de Monsieur le Ministre ?

    Une stratégie permettrait-elle d'amplifier le mouvement ? Laquelle ?

    Quelles sont les initiatives éventuelles prises par Monsieur le Ministre ?
  • Réponse du 04/02/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La diminution de l’épargne des ménages peut avoir deux significations :
    1) Soit les Wallons puisent dans leur épargne afin d’investir ;
    2) Soit ils puisent dans leur épargne pour maintenir leur pouvoir d'achat.

    L'essentiel de l'investissement des ménages belges consiste habituellement en investissements immobiliers. Or, ces dernières années, la tendance régionale est à une diminution générale de l'investissement immobilier. Néanmoins, les analyses récentes d’experts du secteur tendraient à montrer que le marché est de nouveau plus dynamique.

    Il semblerait donc que les Wallons puisent dans leur épargne pour maintenir leur pouvoir d'achat. Cela peut s'expliquer par certaines mesures prises par le gouvernement fédéral, notamment le saut d'index ou la TVA sur l’énergie.

    Une autre explication pourrait être la faiblesse des taux d’intérêt sur les comptes d’épargnes. Cette baisse incite les ménages à s’orienter vers d’autres produits financiers, plus rémunérateurs, mais également plus risqués. Combien de fois n’a-t-on pas entendu récemment les économistes et spécialistes financiers utiliser le terme anglais « TINA : There Is No Alternative » ? Expliquant ainsi que le seul moyen actuel pour un investisseur d’obtenir du rendement est de se tourner vers le marché des actions.

    Ces différents éléments imposent donc une certaine prudence quant aux conclusions à tirer face à la diminution du taux d’épargne des ménages.

    Il faut souligner que cette épargne est essentielle pour l’activité des PME. Car si l'épargne se réduit, c'est aussi le levier des banques dans leur rôle de multiplicateur monétaire qui se réduit.

    Certes, les contacts avec le secteur bancaire indiquent que des liquidités importantes sont disponibles pour le financement des entreprises. Il faut néanmoins rester attentif à ce que la modification potentielle du comportement de l’épargnant ne porte pas préjudice à nos PME dans leur capacité à trouver du financement pour leurs projets de croissance.

    Dans ce cadre, il est tout aussi important de s’assurer que l’épargne belge soit réinvestie en Belgique, ce qui nécessite des banques avec des centres de décisions établis sur notre territoire.

    Le prêt « Coup de Pouce », actuellement en préparation, est sans aucun doute un élément de réponse à ces préoccupations.