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L’expertise wallonne en matière de dépollution des sols

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 457 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 26/01/2016
    • de BOUCHEZ Georges-Louis
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Monsieur le Ministre s’est rendu à la COP 21. Peut-il nous faire part des rencontres qu’il a eu et les thématiques qu’il a particulièrement mis en avant lors du Sommet ?

    Il s’est exprimé dans la presse au sujet de la dépollution des sols qu’il entendait mettre particulièrement en avant à Paris. En la matière, la Wallonie se distingue en matière de « phytoremédiation » technique visant à dépolluer les sols grâce à l’action de plantes particulières.

    Peut-il nous indiquer les atouts de notre région en la matière ?

    Des contrats et partenariats particuliers ont-ils été conclu sur place ?

    En conséquence, la Région va-t-elle soutenir davantage cette technologie en apportant des soutiens financiers complémentaires ou via une valorisation de cette filières dans le cadre de partenariats ?

    Quelle est l’ambition de Monsieur le Ministre en la matière tant pour la Wallonie que vers l’étranger ?
  • Réponse du 04/02/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    Lors de la COP21, j’ai rencontré divers acteurs étatiques et de la société civile. J’ai eu l’occasion d’aborder des questions de mobilité et transports, de développement durable, d’économie circulaire, d’éolien, et de gestion des déchets et de sols.

    1) Sol et changement climatique :

    Concernant le lien entre les sols et la thématique du changement climatique, un side-event sur le sujet s’est tenu, rappelant que les sols représentent le plus grand réservoir terrestre de carbone. Ils ont un rôle majeur à jouer dans la lutte et l’adaptation au changement climatique. Le recours à certaines pratiques en matière de gestion des sols a été pointé comme responsable de l’émission accélérée de dioxyde de carbone.


    2) Phytoremédiation :

    En ce qui concerne la phytoremédiation, la Wallonie a en effet une expertise sur le sujet, dans le domaine de la recherche, tant à l’ULg qu’à l’UCL. Ces experts ont été reçus au sein de mon cabinet, avec une équipe de l’ULB, afin d’étudier les opportunités relatives à l’utilisation de techniques végétales de dépollution pour les sols, par phytostabilisation ou phytoextraction. Les connaissances sur les espèces accumulatrices de polluants sont limitées à l’heure actuelle. Une mise en œuvre à grande échelle n’est pas envisageable pour l’instant.

    En décembre dernier, en marge de la COP21, je me suis rendu dans l’agglomération de Creil au nord de Paris pour visiter un site sur lequel l’INERIS (centre de recherche français) effectue des tests de phytoextraction. Le site, pollué en Cadmium et Zinc, a été aménagé sur 300 m² avec des plantations de saules des vanniers et d’arabettes de Haller, qui sont des espèces végétales reconnues pour leur capacité à hyperaccumuler ces deux métaux lourds. Les résultats après 2 ans de tests sont probants, la biomasse est chargée en métaux lourds. Sa gestion, après récolte, reste néanmoins un défi de taille. Les experts wallons comme français se rejoignent sur les connaissances à encore acquérir comme sur les enjeux relatifs à la gestion de la biomasse contaminée.

    La phytoextraction pourrait être utile dans le cadre de la dépollution de boues issues du dragage des cours d’eau. Je souhaite explorer cette possibilité sur notre territoire. À cet effet, j’ai sollicité le début d’une réflexion conjointe entre l’ISSEP et l’INERIS.