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La prévention contre le papillomavirus humain

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 487 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 27/01/2016
    • de LAMBELIN Anne
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le mois de janvier est consacré au dépistage du cancer du col de l’utérus.

    En Belgique, environ 8 femmes sur 10 seraient touchées par le virus du Papillome Humain au cours de leur vie. Malgré ces chiffres, 2 femmes belges sur 5 ne savent pas ce qu’est le VPH et quels sont les risques qui y sont liés. Pourtant, une infection au VPH peut mener à un cancer du col de l’utérus. Cancer qui peut être prévenu si l’infection est détectée à temps.

    Depuis 2007, il existe également, dans notre pays, deux vaccins contre les VPH mais ils n’assurent pas une protection totale. On estime, en effet, qu’une jeune fille vaccinée, alors qu’elle n’a pas encore eu de rapport sexuel, est protégée à 70%. Le dépistage est donc essentiel dans tous les cas.

    Dans le cadre d’une campagne plus large visant à lutter contre le cancer du col de l’utérus et le Virus du Papillome Humain, une campagne nationale a été lancée. La campagne invite les femmes et les hommes belges à réaliser un selfie avec un nœud papillon et à le poster sur les réseaux sociaux avec le hashtag #stophpv, elles espèrent lancer une conversation globale afin d’augmenter la conscientisation par rapport au HPV.

    Dans la continuité de cette belle initiative, ne serait-il pas envisageable de lancer une campagne d’information à l’échelle de la Wallonie ?

    Outre cela, comment la Wallonie s’investit-elle dans la lutte contre le VPH et le cancer du col de l’utérus ?

    Quelles sont les mesures déjà mises en œuvre ?
  • Réponse du 03/02/2016
    • de PREVOT Maxime

    Pour contextualiser, il faut savoir que les infections génitales à papillomavirus sont fréquentes chez les adultes en période d’activité sexuelle. Sur la quarantaine de virus qui infectent l’appareil génital, une quinzaine sont considérés à potentiel cancérogène élevé.

    La plupart des infections à papillomavirus sont transitoires. L’évolution vers un cancer est rare, moins de 0.3 % des infections. D’autres facteurs semblent contribuer à l’apparition d’un cancer du col de l’utérus comme l’immunodépression qui expose à la persistance des HPV (Human Papilloma Virus) et aux lésions précancéreuses du col de l’utérus. En pratique, un délai de 10 ans entre la première infection et l’apparition de lésions cancéreuses est retrouvé.

    Des actions de sensibilisation au dépistage et à la vaccination HPV ont déjà été organisées en Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour rappel, depuis les accords de la Sainte-Emilie, l’ONE est désormais compétent en matière de vaccination des jeunes filles, tandis que m’incombe la responsabilité de l’organisation de la promotion de la santé et des programmes de médecine préventive en Région wallonne.

    En 2011, une campagne de sensibilisation au HPV a accompagné l’organisation de la vaccination gratuite pour les jeunes filles de 13 à 14 ans ; le dépliant a été réactualisé en juin 2014.

    De 2012 à 2013, une campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du col de l’utérus s’est adressée aux médecins généralistes et aux gynécologues via des référentiels-médecins, des affiches et des flyers destinés à leur patientèle. La diffusion des documents a été élargie aux Centres Locaux de Promotion de Santé, aux maisons médicales, aux centres de planning familial, aux consultations prénatales, aux mutualités, aux mouvements féminins ainsi qu’un projet pilote d’« ambassadeur prévention » auprès des médecins généralistes.

    Actuellement en Wallonie, il n'existe pas de programme organisé de dépistage du cancer du col.

    Or, selon le Centre Communautaire de référence (CCR) subventionné par la Wallonie, «près de 60 % des femmes de 25 à 64 ans bénéficient d'un dépistage individuel ».

    L’ensemble de ces éléments illustre donc la nécessité d’une réflexion approfondie avant la mise en œuvre d’un programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, en impliquant les acteurs de terrain dans cette réflexion.

    Par ailleurs, nous poursuivons le travail de sensibilisation déjà mené par de nombreux intervenants.