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La destruction du pont dit de la Bûche à Bernissart

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 488 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 27/01/2016
    • de LEFEBVRE Bruno
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Monsieur le Ministre n'est pas sans savoir que depuis plusieurs jours le pont Risqu'à tout, aussi appelé pont de la Bûche, suscite la polémique dans l'entité de Bernissart.

    En effet, le Service public de Wallonie envisage la disparition de ce pont qui relie les villages d'Harchies et de Blaton sous prétexte de son manque d'utilité. Or plusieurs milliers de véhicules empruntent ce pont tous les mois : jeunes qui se rendent au football, clientèle des commerces, parents conduisant leurs enfants à l'école, navetteurs, ...

    La destruction du pont de la Bûche causerait beaucoup de désagréments à la population, mais aussi aux commerces qui craignent le pire pour leur avenir et imposerait une déviation d'un peu plus d'un kilomètre.

    À ce problème s'ajoute également celui du pont de l'Industrie, aussi appelé pont d'Harchies. Après avoir été en travaux durant trois ans, ce nouveau pont à arc métallique est enfin rénové, ce qui devrait réjouir les habitants. C'est pourtant loin d'être le cas. Depuis sa mise en service il y a à peine six mois, pas moins de huit accidents, dont un mortel, se sont produits à sa hauteur.

    Le MET a recensé que 6.350 véhicules par jour empruntaient cette route en additionnant les deux ponts en affirmant que 70 % choisissent le pont de l'industrie (c'est-à-dire le nouveau). Suite à un comptage de la zone de police du 5 au 14 janvier sur le nouveau pont, on se rend compte que les données avancées par le MET sont erronées. En vérité, 3.632 véhicules par jour empruntent bel et bien cette route, ce qui représente 57,2 % (et nous sommes donc loin des 70 % annoncé par le SPW). Nous pouvons donc en déduire que c'est plus au moins 43 % des véhicules qui empruntent le pont Risqu'à tout.

    Si le pont de la Bûche venait à disparaître, je n'ose imaginer l'aggravation de la situation étant donné que les automobilistes seraient obligés de se rabattre sur le pont de l'Industrie, mais aussi sur la rue de Stambruges qui n'est pas aménagée pour accueillir autant de véhicules. De plus, Harchie est une zone minière ce qui suppose truffée de galeries qui pourraient causer des dégâts aux habitations.

    Par cet itinéraire, un passage à niveau est à franchir. Les trains à horaire cadencés sont à compter de quatre trains par heure et il faut ajouter à cela les trains de services de marchandises ainsi que des TGV qui circulent sur la dorsale wallonne, sauf si la Région wallonne accepte la suppression comme proposée par la SNCB.

    Enfin, l'état du pont de la Chaussée Belle-Vue est du même type que le Pont de la Bûche et construit à la même époque. Cela laisse donc à penser qu'il est dans le même état, ce qui n'a pas été contredis lors de la réunion du 18 janvier avec le SPW, la police et l'AC de Beloeil et Bernissart. Ce pont pourrait donc présenter les mêmes défauts et nécessiterait une fermeture immédiate, ce qui obligerait de nouveau de détourner une partie du trafic via le nouveau pont et la rue de Stambruges.

    Pour toutes ces raisons, les citoyens se sont mobilisés afin de faire circuler une pétition ayant pour but de convaincre les autorités d'empêcher la démolition du pont. À ce jour, plus de 1.300 signatures sont déjà recueillies.

    Je partage l'avis de Monsieur le Ministre sur le fait que le pont de la Bûche ne peut rester en état au vu de sa corrosion. Cependant, d'autres solutions pourraient être envisagées. Pour ma part, je crois qu'il serait préférable d'envisager la rénovation du pont, non pas en un pont design et d'une technologie avancée, mais bien un pont utile, efficace et donc à moindre coût, plutôt que de procéder à sa destruction.

    Au vu des éléments exposés, puis-je avoir l'avis de Monsieur le Ministre sur la question ?

    En outre, que propose-t-il afin d'améliorer la sécurité routière à hauteur du pont d'Harchies ?
  • Réponse du 11/02/2016
    • de PREVOT Maxime

    J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer, en Commission du 12 janvier dernier, sur ce pont qui, apparemment, crée beaucoup polémiques.

    Pour que ce soit bien clair dans l’esprit de tout le monde, ce pont, le pont du Risqu’à-tout pour être exact, sis près du carrefour « de la Bûche », est atteint par une inquiétante corrosion des câbles de précontrainte, qui sont strictement nécessaires à sa stabilité.

    Les examens et investigations menés, avec le plus grand professionnalisme des services spécialisés de mon administration, convergent tous vers la conclusion qu’il doit être démoli, notamment car une réparation est tout simplement techniquement impossible. Il convient aussi de ne pas perdre de vue que la corrosion dont le pont est atteint est irréversible, mais également évolutive. Il est inévitable et indiscutable que le pont doit être détruit, pour des raisons de sécurité publique. Il serait malheureux et encore plus dommageable de voir celui-ci s’écrouler alors que des usagers l’empruntent au même moment.

    Au demeurant, il ne semble pas que la déviation imposée suite à cette démolition soit si grande que cela. Via le pont de la Rue de l’Industrie, ce trajet est d’environ 2,2 km, soit un supplément de 1 km. Cela représente une minute supplémentaire si on considère une vitesse moyenne de 60 km/h.

    Je me prononcerai sur la reconstruction ou non de ce pont dans les prochains mois, après avoir reçu tous les éléments de positionnement voulus.

    En ce qui concerne la problématique des accidents relevés à proximité du pont d’Harchies, sa présence et ses aménagements propres ne sont pas à considérer comme source accidentogène. Il existait dans le passé un pont au même endroit.

    L’aménagement du carrefour entre la rue d’Harchies et la rue du Pan (entrée du nouveau pont) fait l’objet d’une signalisation d’avertissement pour annoncer le carrefour non prioritaire. Des limitations de vitesse à l’approche du carrefour sont également d’application (d’abord 70 km/h et puis, 50 km/h en phase finale). Selon toute vraisemblance, un non-respect des limitations de vitesse est la cause première des accidents constatés au lieu-dit.

    Il n’en demeure pas moins que la configuration des lieux présente un caractère accidentogène. De fait, la rue du Pan est une longue voirie droite prioritaire sur plusieurs kilomètres, ce qui peut inciter à une vitesse au-delà des limitations. À cet égard, mon Administration est parfaitement consciente de la situation. D’ailleurs, une réunion, avec tous les acteurs concernés, a eu lieu le 18 janvier dernier afin d’envisager des pistes d’aménagement sécuritaire à ce carrefour et il en ressort qu’effectivement des équipements seront mis en place comme le placement de bordures en béton, de la signalisation verticale complémentaire, le placement d’une bande rugueuse dans la rue du Pan et la mise en place d’une limitation de vitesse sur l’axe principal (rue d’Harchies).