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Le plan Multi-Drug Resistant Organisms (MDRO)

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 490 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 27/01/2016
    • de ONKELINX Alain
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    J'aimerais revenir sur le plan MDRO (Multi-Drug Resistant Organisms) signé en 2013 par les entités fédérées et le Fédéral.

    Ce plan visait alors à une meilleure coordination dans la lutte contre les bactéries multirésistantes, problématique toujours très actuelle.

    Monsieur le Ministre peut-il nous éclairer sur ce plan, son suivi et les éventuels résultats obtenus ?
  • Réponse du 16/02/2016
    • de PREVOT Maxime

    Le Protocole d'accord concernant le Plan national Multidrug Resistant Organisms (MDRO) a été conclu le 30 septembre 2013 s’appuyant sur le fait que l'émergence récente de bactéries, en particulier les entérobactéries productrices de carbapénémase (CPE), devenues résistantes aux antibiotiques de dernière ligne, était une préoccupation majeure pour les autorités de santé publique à l'échelle nationale. La lutte contre ces Multidrug Resistant Organisms (MDRO ou BMR en français) requérait une collaboration et une synergie renforcées entre les différents niveaux de pouvoirs à l'échelle de notre pays afin de tenter d'enrayer leur évolution.

    Dans ce cadre, les priorités du protocole étaient (i) une meilleure coordination de la lutte contre les MDRO; (ii) le renforcement de la surveillance épidémiologique et microbiologique, (iii) la maîtrise des infections et (iv) la politique antibiotique.

    Trois structures y sont par ailleurs détaillées :
    1) La commission nationale pour la lutte contre les MDRO (CNL-MDRO), structure fédérale, créée au sein du Belgian Antibiotic Policy Coordination Committee (BAPCOC).
    2) L’Outbreak support Team (OST) : les établissements de soins confrontés à une épidémie d'infections liées aux soins (due aux MDRO) peuvent faire appel aux services de lutte contre les infections des entités fédérées pour des conseils, une aide et un contrôle si nécessaire. L'OST doit contribuer à la maîtrise des foyers de MDRO dans les établissements de soins par un appui judicieux aux établissements concernés, un pilotage de ceux-ci, une intervention sur place et un contrôle si nécessaire.
    Les services de lutte contre les maladies infectieuses des Entités fédérées (dans le cadre de la Région wallonne, il s’agit de la cellule de surveillance des maladies infectieuses au sein de l’AViQ) constituent la base de l'OST ; ils sont assistés dans cette tâche par des experts de l'Institut scientifique de Santé publique (Surveillance nationale des infections dans les hôpitaux ou NSIH) et/ou d'autres experts externes dans le domaine de la maîtrise des infections nosocomiales et le centre national de référence (CNR) concerné.
    3) Le Comité Technique-MDRO (TC-MDRO) composé des centres nationaux de référence des MDRO et de l’Institut scientifique de santé publique, le but étant le renforcement de la surveillance épidémiologique et microbiologique.

    À l’heure actuelle, seuls l’OST et le TC-MDRO sont fonctionnels, la commission nationale n’ayant pas encore tenu de réunion.

    La Région wallonne, en tant qu’entité fédérée, est impliquée dans l’OST via la cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ.

    Un groupe de travail « OST » se réunit d’ailleurs depuis 2014 tous les deux à trois mois : il est composé des services en charge de la surveillance des maladies infectieuses des entités fédérées et de l’Institut scientifique de santé publique. Il a permis de produire des documents relatifs aux MDRO (checklist en cas d’épidémie, fiche de transfert inter institutions,…) et de faire le point sur des clusters en cours.

    Afin de renforcer la collaboration avec les institutions hospitalières, cette cellule participe également aux plateformes régionales d’hygiène hospitalière (Hainaut, Brabant Wallon/Bruxelles, Namur/Luxembourg et Liège).

    Les épidémies nosocomiales à MDRO ont été rajoutées à la liste des maladies infectieuses à déclaration obligatoire en Région wallonne afin d’inviter les institutions à déclarer les épisodes au sein de leurs services.
    Concernant le CT-MDRO, ce comité se réunit en moyenne 5 fois par an, la dernière réunion datant du 13 janvier 2016. La Région wallonne ne participe pas à l’heure actuelle à ce comité technique.

    Le CT-MDRO focalise ses travaux sur la surveillance des MDRO au niveau belge (modalité de récolte des données, choix des pathogènes prioritaires, proposition d’enquêtes, type de surveillance, …).

    En parallèle au plan MDRO, le Conseil supérieur de la santé (CSS) est censé publier un avis concernant les MDRO et des recommandations de prise en charge. Cet avis précisera notamment les aspects relatifs aux définitions d’épidémie en fonction des germes et les aspects au dépistage des patients hospitalisés. Il y a eu deux réunions au niveau du CSS à ce sujet au deuxième trimestre 2015. L’ensemble des groupes de travail (dont le groupe de travail « OST ») a terminé la rédaction du contenu relatif à leur thématique.
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    La Région wallonne via l’AViQ est donc principalement investie dans ce plan au travers de la surveillance des pathogènes multi-résistants et via l’OST, sachant qu’une attention particulière a déjà été également portée aux maisons de repos depuis plusieurs années et que la sixième réforme de l’État a, pour effet positif, de réunir sous les mêmes auspices la lutte contre les BMR jusque-là de la compétence de la Fédération Wallonie-Bruxelles et la politique de qualité des soins relevant de la Wallonie tant en milieu hospitalier que dans les établissements dédiés aux aînés.