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La problématique des dégâts occasionnés aux cultures par la faune sauvage

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 211 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 27/01/2016
    • de MOUYARD Gilles
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    En novembre 2014 j'interrogeais Monsieur le Ministre par le biais d’une question écrite sur la problématique des dégâts occasionnés aux cultures par la faune sauvage.

    Dans ce cadre je lui indiquais qu’en 2013, 309 agriculteurs auraient sollicité une indemnisation auprès de la Région wallonne, suite aux dégâts occasionnés par les blaireaux à leurs cultures. Le montant des indemnités pour l’année 2013 représentait un coût total de 161.000 euros à charge de la Région wallonne.

    J’attirais également l'attention de Monsieur le Ministre sur le fait que dans de nombreux cas les blaireaux et les sangliers se partagent les champs de maïs, occasionnant alors ce que l’on peut appeler des dégâts mixtes. C’est à ce moment qu’il devient difficile pour les experts d’évaluer la proportion de dommage qui est imputable à chaque espèce.

    Pour les cinq dernières années et plus spécifiquement pour les années 2014 et 2015, Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres faisant une distinction entre les parts des dégâts aux cultures qui sont imputables aux sangliers et aux blaireaux ? Pourrait-il me communiquer les chiffres en superficie et en tonne de maïs des totaux des dégâts occasionnés aux cultures par les sangliers, d’une part, et, d’autre part, par les blaireaux ?
  • Réponse du 16/02/2016
    • de COLLIN René

    Pour les cinq dernières années pour lesquelles les données sont disponibles, le montant annuel des indemnités versées par la Région aux agriculteurs victimes de dégâts de blaireau se chiffre à :
    2010 2011 2012 2013 2014
    122.957 euros 85.111 euros 387.824 euros 160.331 euros 54.609 euros

    Les dégâts de blaireau concernent principalement les cultures de maïs. Sur la base des données collectées par l’ASBL Fourrages-Mieux auprès des experts qui utilisent son logiciel d’estimation de dégâts, on peut estimer que les indemnités versées chaque année aux agriculteurs pour des dégâts de blaireau aux cultures de maïs représentent une part très importante de la totalité des indemnités versées pour des dégâts commis à l’agriculture par cette espèce protégée. Sur les cinq dernières années, cette part varie entre 70,8 % (en 2014) et 98,3 % (en 2010)

    Sur la base des données précitées de l’ABSL Fourrages-Mieux et pour les années 2010 à 2014, le montant annuel des indemnités versées par les titulaires de droit de chasse aux agriculteurs victimes de dégâts de sangliers se chiffre à :
    2010 2011 2012 2013 2014
    441.146 euros 448.626 euros 646.064 euros 722.105 euros 232.279 euros

    Ces montants ne correspondent toutefois pas à la totalité des indemnités versées par les titulaires de droit de chasse pour les dégâts de sangliers à l’agriculture. L’indemnisation des dégâts de sangliers fait en effet aussi parfois l’objet d’un arrangement direct entre le titulaire de droit de chasse et l’agriculteur, sans l’intervention d’un expert. Ces indemnisations ne sont donc forcément pas prises en compte au niveau des chiffres mentionnés ci-avant, chiffres rassemblés auprès de la toute grande majorité des experts.

    Les dégâts du sanglier concernent principalement les cultures de maïs, les prairies et les céréales autres que le maïs, et cela de manière variable d’une année à l’autre.

    En ce qui concerne les superficies endommagées et les pertes de production en tonnes, les données ne sont que très partiellement disponibles (certains experts seulement) et inexploitables. Pour les superficies endommagées, il est possible de les approcher en se basant sur un prix moyen de 1.500 euros/hectare. Mais il s’agit là d’une estimation assez grossière, qui ne tient pas compte des éventuels frais de ramassage ou de broyage des tiges de maïs après récolte. Sur cette base, ces surfaces totaliseraient pour les deux espèces quelque 65 hectares en 2014.

    Je signale enfin que les statistiques disponibles en matière de dégâts ne permettent pas d’isoler les dossiers dans lesquels les deux espèces sont responsables des dégâts de maïs.