/

Le cancer colorectal

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 499 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 01/02/2016
    • de PREVOT Patrick
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le cancer colorectal est responsable en Wallonie de 3.000 décès par an. Il s’agit du cancer le plus « mortel » après celui du poumon. Mais un nouveau test sera bientôt mis sur pied. Dès cette année, ce nouveau test, qui détecte mieux les traces d’un possible cancer, permettra d’augmenter les chances de guérison par un traitement plus précoce. En effet, lorsqu’il se détecte à un stade précoce, le taux de guérison est de 9 sur 10.

    Après une phase de test concluante, Monsieur le Ministre a donné le feu vert pour que ce test soit mis en place en Wallonie.

    Quels ont été les résultats de la phase de test ?

    Dès février de cette année, ce nouveau test sera disponible auprès de tous les médecins. Mais sous quelles conditions et pour quel financement régional ? La presse parle de 1.030.000 euros. Mais ce budget est à répartir entre les entités bruxelloises et wallonnes. Quelle en sera dès lors la clé de répartition ?

    Combien de tests visés seront disponibles et comment s’organisera la « distribution » auprès des médecins ?

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur ce dossier ?
  • Réponse du 17/02/2016
    • de PREVOT Maxime

    Un projet pilote d’utilisation du test a été conduit en partenariat avec la SSMG, le Centre communautaire de référence pour le dépistage des cancers (CCR) et le Laboratoire de Bio-Statistique de l’ULg (site Sart-Tilmant).

    Deux entités géographiques distinctes ont été choisies pour ce projet pilote : la ville de Seraing et l’arrondissement de Philippeville. Entre janvier 2014 et mi-2015, 150 médecins ont été actifs dans ce projet pilote (75 sur Seraing et 75 sur Philippeville). Sur la période de janvier 2014 à juillet 2015, 1 729 tests immunologiques sont revenus pour analyse. L’augmentation globale de participation de la population cible de 27 % entre 2013 et 2014 est plus marquée au niveau de Seraing (+38 %) que pour Philippeville (+18 %).

    Parmi les tests iFOBT (Immunological Fecal Occult Blood Test) reçus, 7,5 % étaient positifs (n=130). Ce taux de positivité est comparable aux études internationales déjà menées avec le même test iFOBT et à un seuil de positivité fixé à 75 ng d’hémoglobine/ml. Dans l’état de connaissance des 80 coloscopies réalisées suite aux tests positifs (données arrêtées et analysées mi-août 2015), 4 cancers ont été détectés et 36 cas en présence d’adénomes. Les taux de détection sont donc respectivement de 2,3 ‰ pour les cancers et de 20,8 ‰ pour les adénomes (tous les stades d’adénomes confondus).

    Même si l’échantillon de ce projet pilote est petit et que les dossiers des coloscopies sont encore partiels, les résultats de ce projet pilote confirment que le test iFOBT qui repose sur la détection immunologique de sang occulte dans les selles est plus performant que le test précédemment utilisé. Ces résultats confirment d’ailleurs ceux publiés à la suite de nombreuses études internationales menées à ce sujet.

    Afin de financer la mise en œuvre de ce programme de dépistage en 2016, la Wallonie et Bruxelles ont dégagé une enveloppe globale de 1.030.000 euros, dont 800.000 euros à charge de la Wallonie et 230.000 euros à charge de la COCOF.

    En 2016, 75.000 tests sont prévus, mais ce nombre estimé peut être réévalué comme précisé dans le cahier spécial des charges.

    En raison d’une durée de validité maximale d’un an du test immunologique (versus 2 ans pour le test utilisé avant), le flux de distribution de ces tests de dépistage a été revu. Concrètement, après avoir remis un test de dépistage à un de ses patients, le médecin généraliste doit renseigner le numéro national de la personne bénéficiaire afin que le Centre de gestion puisse faire parvenir automatiquement un nouveau test au médecin généraliste afin de renouveler son stock. Cette « demande de réapprovisionnement » peut se faire de préférence via la plateforme web sécurisée ou via un « bon de commande » papier disponible sur simple demande. Ce réapprovisionnement est fait sur base hebdomadaire. Les avantages de ce nouveau flux sont : absence de tests périmés, respect de l’âge d’éligibilité (50 à 74 ans), respect de la périodicité de 2 ans entre 2 tests, plus de stock « dormant » chez les médecins, réapprovisionnement automatique, relance possible des patients qui n’auraient pas réalisé le test remis par leur médecin.