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Le développement de la chimie verte

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 196 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 01/02/2016
    • de POTIGNY Patricia
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    La Wallonie peut se réjouir de figurer parmi les six régions retenues par la Commission européenne.

    Pendant deux ans, elle bénéficiera ainsi d’un soutien stratégique et logistique pour trouver des financements propres aux développements des projets de chimie verte, d'économie circulaire et de biomasse.

    Peut-on savoir concrètement comment va se dérouler cette collaboration « euro-wallonne » ?

    De quelle manière vont intervenir ou interagir nos différents pôles de compétitivité ?

    Un appel à projets devrait être lancé en mars prochain. En connaît-on déjà les particularités ?
  • Réponse du 17/02/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Dans le cadre d’un appel lancé par la Commission européenne, la Wallonie est l’une des six régions modèles démonstratrices sélectionnées avec :
    * L’Écosse ;
    * L’Andalousie ;
    * Les provinces de Groningen et de Drenthe ;
    * La région de Kosice (Slovaquie) ;
    * Le comté de Tipperary (Irlande).

    Le projet soumis à la Commission est porté par le département de la compétitivité et de l’innovation de la région. Celui-ci a travaillé en très étroite collaboration avec :
    * GREENWIN ;
    * WAGRALIM ;
    * VALBIOM ;
    * NEXT ;
    * ESSENCIA.

    Dans l’immédiat, cette distinction n’apportera pas de nouveaux moyens financiers. Elle permettra de bénéficier, en 2016 et 2017, des services d’appui et de conseil des services en charge de la chimie durable à la Commission européenne.

    La retombée financière interviendra d’ici peu – sans doute en mars 2016 – quand la Commission européenne lancera un appel dans le cadre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020. Il va sans dire que plusieurs entreprises du secteur devraient elles aussi, à travers les pôles, bénéficier de ces financements.

    La chimie verte est une des spécialisations prioritaires. Son potentiel est immense. Elle représente aujourd’hui quelque 3000 salariés et 10 % du chiffre d’affaires de notre secteur chimique. On y trouve de nombreuses PME, mais aussi :
    * 5 universités ;
    * 11 hautes écoles ;
    * 11 centres de recherche.

    Le secteur est un secteur d’avenir, comme le prouvent deux éléments très éclairants :
    * L’industrie de la chimie, qui englobe celle des sciences de la vie et de la biotechnologie industrielle, est le plus important leader de l’innovation dans la Région. Ses impacts sur d’autres chaînes de valeur sont incontestables. À long terme, les biotechnologies contribueront d’ailleurs à dissocier croissance économique et utilisation de ressources limitées.
    * Elle implique l’utilisation de matières premières comme la biomasse, une ressource importante en Wallonie.

    En 2013 déjà, la région a lancé une stratégie basée sur un partenariat public-privé : l’initiative « Coq vert ». C’était une première étape. Le soutien de la Commission va nous permettre de franchir de nouvelles étapes du développement de cette initiative à travers l’identification de projets d’innovation et d’investissements nécessaires. Dans l’optique adoptée par la Déclaration de politique régionale de promouvoir l’économie circulaire, l’accent sera mis sur :
    * Le recyclage des matériaux de biomasse à partir de ressources non alimentaires ;
    * La deuxième génération de bioraffineries comme perspectives d’avenir.

    En ce qui concerne les dossiers de recherche, de nombreux dossiers liés à la chimie verte ont déjà été financés dans les pôles de compétitivité. Par sa nature, Greenwin, le pôle de la chimie durable, est le pôle qui en a présenté le plus : 25 dossiers pour un montant total de 73 millions d’euros. La part engagée par la Région sur ce montant s’élève à 43 millions d’euros, liquidée jusqu’à présent à concurrence de 17 millions d’euros.

    Au-delà de ces éléments très positifs, la situation macro-économique actuelle conduit en même temps à ne pas occulter certains éléments. À long terme, il est évident que la chimie verte induit le moindre coût. Cependant, dans un contexte où les prix des matières premières et singulièrement celui du pétrole atteignent des planchers, certains projets de chimie verte pourraient s’avérer moins rentables qu’initialement prévu ; la chimie durable devenant financièrement moins intéressante que la chimie carbonée.

    Les projets de recherche de chimie verte se réaliseront lorsqu’un schéma industriel global, comprenant son volet financier, sera proposé afin de pouvoir dégager des résultats concrets et tangibles. Cela ne pourra se réaliser sans le monde économique et une attention toute particulière devra être accordée à la participation des entreprises.

    Cela ne se concrétisera donc que lorsqu’un intérêt économique et financier sera démontré.

    Il y a donc là, sans doute, un nouveau défi que les acteurs du secteur devront relever face aux circonstances de marché actuelles.

    Le Ministre de l’Économie, de l’Industrie et de l’Innovation et du Numérique a toute confiance en l’esprit d’innovation et de créativité des chercheurs, des universitaires, des entreprises à cet égard.

    Cette reconnaissance européenne est un élément positif. Cette distinction honore la Région et ses démarches innovantes de redéploiement économique. Elle participera, sans aucun doute, au redressement durable de l’économie.