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L'incidence de la pollution des usines sur les jardins wallons

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 479 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 01/02/2016
    • de GAHOUCHI Latifa
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    La SPAQuE a analysé 398 jardins et 1.341 légumes depuis 2009 en Wallonie dans le but de vérifier si les retombées des fumées des usines wallonnes ont pollué ou non les jardins des environs au point de rendre les légumes impropres à la consommation.

    L’étude s’est surtout déroulée à proximité des anciennes zones industrielles comme le relève le Vif l’Express. Ce sont 10 communes qui ont été analysées depuis 2009 pour rechercher 50 substances toxiques.

    On est au-delà de l’immédiateté dans cette analyse puisque l’étude Pollusol cherche à évaluer à quel point les sols restent pollués suite aux retombées des usines lors des 19e et 20e siècles, malgré les nombreuses fermetures d'usines. Il s’agit de mieux connaître le transfert de ces polluants dans les légumes et les risques pour l'homme.

    À titre d’exemple, 6 des 50 substances que l’enquête analyse sont présentes à Châtelet, à savoir arsenic, cadmium, manganèse, molybdène, plomb et zinc. Pour la SPAQuE c’est plutôt rassurant, pointant une assez faible contamination en métaux lourds des légumes du bassin carolorégien.

    En vrac, les jardins de Trooz connaissent les doses d’arsenic les plus élevées de Wallonie, sans risques pour la santé des adultes. Par contre on y dépasserait le seuil de toxicité pour un enfant qui mangerait 20 % de légumes provenant de ce potager. Si l’on monte à 60 % de légumes à Trooz, on dépasse le seuil de toxicité pour le plomb. A Engis pour le cadmium, à Charleroi pour le molybdène.

    Ces résultats ont été soumis à un collège d'experts, toxicologues et médecins : pour eux, les mesures de Pollusol ne permettent pas d'affirmer l'existence d'un risque pour la santé et on ne peut exclure la possibilité d'exposition excessive dans une fraction restreinte de la population, l'enquête ne tenant pas compte de la consommation d'eau et de l'inhalation des poussières en suspension, ni du comportement individuel. Il préconise d’ailleurs d’autres examens pour évaluer l’impact sur la santé des personnes exposées.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance des résultats de cette enquête ? En partage-t-il les conclusions ?

    Même s’il semble que les relevés aient peur d’influence sur la santé des Wallons, certaines concentrations en polluants semblent néfastes pour les enfants : des mesures sont-elles prises pour prévenir la population ou agir dans le bon sens pour limiter les rejets toxiques ?

    Enfin, des experts indiquent qu’il serait utile de mettre en place une telle étude pour les produits phytosanitaires, leurs résidus et les organochlorés (PCB, PBB, dioxines, furanes), absents de l'étude actuelle, mais posant des problèmes croissants à la santé publique et individuelle. Monsieur le Ministre partage-t-il ce constat et est-ce à l’ordre du jour ?
  • Réponse du 16/02/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    L’objectif principal de POLLUSOL 2 était d’approfondir les connaissances sur les concentrations en polluants rencontrées dans les sols et les eaux souterraines des « zones de pollution atmosphérique de proximité » en milieu urbain et péri-industriel en Wallonie. Il est à noter que les substances analysées ont été sélectionnées en lien avec les principales industries des bassins industriels wallons visés dans l’étude : industries de la houille, industries minérales, industries des métaux ferreux, industries des métaux non-ferreux et industries chimiques.

    Les résultats de l’étude Pollusol2 m’ont été présentés, ainsi qu’aux représentants des 10 communes sélectionnées. En outre, et en ce qui concerne les jardins potagers, les conclusions de l’évaluation des risques et l’avis d’un collège d’experts extérieurs à la SPAQυE composé de toxicologues et de médecins ont été exposés. Les conclusions indiquent que les résultats de l’évaluation des risques ne signifient pas l’existence d’un risque sanitaire avéré, mais que les mesures habituelles de prévention restent d’application. Ces recommandations d’usage, applicables à la population des zones urbaines et industrielles, sont disponibles sur le site internet de la SPAQυE.
     
    Ces recommandations, ainsi qu’un dossier complet détaillant les résultats d’analyse de leur potager, ont été communiqués aux riverains volontaires concernés. Les médecins généralistes des dix communes ont également été avertis des résultats de l’étude par courrier. Ainsi, ils pourront accueillir et conseiller toute personne soucieuse de mieux comprendre les implications de leurs résultats et des recommandations édictées par l’étude Pollusol2. En outre, un numéro vert est mis à disposition par la SPAQυE, afin de répondre aux questions de tout citoyen intéressé par les résultats de l’étude.